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Pourquoi s'intéresser au passé ?

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« Une analyse préparatoire fera ressortir les points suivants: - le double sens de s'intéresser à: l'intérêt qu'on porte à une chose peut être motivé par un désir de connaissance (curiosité intellectuelle) ou par un besoin pratique (recherche d'utilité ou de profit). - les différentes sortes de passé: le passé du monde physique (Terre, univers), le passé de l'humanité (société, civilisation), le passé de l'individu (biographie personnelle). De la compréhension du problème, nous retiendrons: - le passé est-il intéressant? Une chose est intéressante soit par elle-même, soit pour celui qui y trouve un rapport et des raisons subjectives de s'y intéresser.

D'où le schème en soi/pour nous. - les deux sens de pourquoi?: causalité/finalité de l'intérêt porté au passé (premier schème de la problématique). - l'intérêt peut être d'une plus ou moins forte intensité, il peut varier de la simple curiosité intellectuelle jusqu'à l'attachement, l'attrait passionnel. Formulation de la problématique: Pourquoi l'homme jette-t-il ce regard rétrospectif sur le passé? Quelles raisons, quelles justifications peuvent motiver une telle attitude qui au premier abord pourrait être qualifiée de passéiste, de rétrograde? L'intérêt porté à une chose peut provenir soit d'elle-même (de sa valeur intrinsèque); soit de nous-mêmes, qui y trouverions subjectivement quelques attraits dont la résonance suscite une inclination, pouvant aller de la simple attirance désintéressée (de l'historien faisant oeuvre de recherche objective) à la fascination la plus passionnée, la plus exacerbée (d'un homme se remémorant un événement qui lui a été préjudiciable).

Il s'agit donc de savoir, si le passé est en lui-même un objet digne d'égards? Ou, si, à l'inverse, faut-il chercher en nous les raisons de cette curiosité, voire de cette dévotion (culte des morts)? Est-ce donc sous l'effet de causes objectives, de raisons théoriques; ou de valeurs subjectives, pratiques que l'homme témoigne une telle attention aux faits qui lui sont (biographie individuelle) ou non advenus (histoire transindividuelle de l'humanité)? Analyse du sujet : - Le passé, par définition, constitue ce qui n'est plus, ce qui a été, et ce à quoi on ne peut plus rien changer.

Il semble donc a priori que le passé présente peut d'intérêt : irréversible, il nous laisse impuissant. - Cependant, étant constitué de ce qui a été, le passé laisse également entendre ce qui pourrait être. Car il semble possible que ce qui a été une fois soit de nouveau.

On pourrait donc s'intéresser au passé pour retrouver un bien perdu et tenter de le faire revivre. - Toutefois, une telle tentative se heurte à de nombreux problèmes, car rien ne prouve que ce qui a été un bien à un certain moment dans certaines circonstances serait à nouveau un bien dans les circonstances présentes. - Rien ne prouve non plus que nous puissions être certains que ce bien que nous pensons apercevoir dans le passé soit un bien véritable : on ne peut jamais être sûr de voir dans le passé autre chose que ce qu'on y met, puisque, de toute façon, le passé est fait de choses qui n'existent plus. - L'intérêt porté au passé pourrait ainsi plus relever du fantasme que de la réalité : n'existe-t-il pas des gens qui, d'ailleurs, se réfugient dans le passé ? - Mais le passé peut également être quelque chose qui, d'une certaine manière, est toujours présent.

En effet, le passé agit sur nous et que ce soit par le biais des souvenirs, de l'expérience ou des habitudes, il y a un passé qui semble s'incarner dans le présent. - Dès lors, ne serait-il pas légitime de mener une enquête sur le passé pour parvenir à modifier le présent ? Ne faudrait-il pas, à la manière du scientifique qui étudie les causes et les conséquences, étudier le passé pour déjouer un déterminisme à l'œuvre dans l'histoire ? Problématisation : Il semble finalement curieux de s'intéresser au passé car, à bien y regarder, le passé, n'est-ce pas justement ce qui n'est plus, ce qui ne nous concerne plus ? Pourtant, le passé nous rappelle sans cesse et il apparaît comme ce qui forge notre identité.

Il semble alors que nous devions nous y intéresser parce qu'il nous définit, parce qu'il nous permet de renouer avec nos racines.

Ce faisant, se définir par le passé, n'est-ce pas manquer radicalement le présent ? On pourrait considérer que vivre dans le passé constitue l'apanage de ceux qui ne parviennent pas à vivre leur vie présente.

Par conséquent, le problème ne serait-il pas de savoir quel intérêt nous devons porter au passé pour que celui-ci nous éclaire sur notre présent ?. »

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