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Pourquoi les souffrances et les misères ?

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« Nous savons déjà – et c'est une souffrance de plus – que nul n'a jamais répondu de manière satisfaisante à cette question qui nous tourmente tous.

Nous sommes des personnes passibles, c'est-à-dire sujettes aux douleurs de l'âme et du corps.

Est-il possible de savoir qui ou quoi en est responsable ? Quelle signification donner à un monde où se côtoient et s'enchevêtrent bonheurs et malheurs? D'OÙ VIENNENT LES MISÈRES ? Autrui est souvent cause de nos souffrances par les mésententes, les contraintes et les violences.

Chacun crée de la douleur, volontairement ou non.

Nous sommes responsables de certaines maladies. Mais il existe un grand nombre de maux ou misères qui ne dépendent pas de nous, ils nous affectent et touchent aussi la nature : catastrophes naturelles, maladies et épidémies, multiplicité des parasites qui détruisent hommes, végétaux et animaux. DOULEURS ET MALADIES Nous naissons dans les douleurs.

Un grand nombre de monstruosités peuvent affecter les nouveaux-nés ainsi que maintes maladies incurables.

Nul homme n'échappe au cours de sa vie aux maladies.

Toutes les parties et fonctions de notre corps et de notre esprit sont menacées par une atroce multiplicité de pathologies.

A peine une maladie est-elle guérissable (et presque jamais à cent pour cent) que de nouveaux maux inconnus surgissent (tel le sida), préparant le terrain à de futures pathologies mystérieuses. Nous tombons aussi fatalement malades que nous vieillissons et mourons. EXISTENCE ET PRIVATION Mourir très jeune, ne pas avoir vécu une vie « entière », est-ce une privation (c'est-à-dire une perfection requise par notre nature) ? Avoir été terrestre est inoubliable, écrit le poète Rilke; oui: si l'existence a été comblée de biens, car l'existence seule n'est pas un bien, elle est seulement le support des biens.

Et si la vie entière est une longue souffrance ? Que penser des enfants morts-nés ? des embryons avortés ? des fausses couches ? de l'effarante mortalité infantile (dans l'histoire et de nos jours) ? des enfants et des adolescents qui meurent par suicide,,par accident, par maladie? Que pensez des « vies qui ne sont pas des vies » parce qu'elles ne sont que tortures et souffrances ? Telles sont, entre autres, les questions qui conduisent aux philosophies pessimistes; on voit bien que Schopenhauer (1788-1860) ne saurait avoir complètement tort d'avoir dit que le plus grand malheur est d'être né.

Le judéochristianisme, en affirmant l'existence comme déchéance après le péché originel, contient lui aussi une solide part de pessimisme, comme (mais pour d'autres motifs) le bouddhisme, bien que ces religions promettent délivrance et bonheur éternel. La mort Les enfants sont impatients de croître et grandir, surtout par désir de liberté.

Les adolescents veulent retarder l'âge adulte.

Les adultes vivent dans l'angoisse de vieillir et chacun craint la mort.

« Personne ne peut admettre, quand il réfléchit, la nuit, ou à n'importe quel moment, ce terrible chemin quotidien vers la mort », a écrit Françoise Sagan. Une des règles principales de la logique et des sciences veut que les définitions nous instruisent et ne soient pas négatives.

Or on ne peut fournir aucune définition positive de la mort. En tant que concept purement négatif (absence de telle forme de vie), la mort ne peut rien nous apprendre, nous savons seulement qu'elle est inéluctable.

Objet de terreur (principale arme, avec la souffrance, des terroristes), de douleur par une absence qui porte présence lorsqu'il s'agit de la mort d'autrui, nous ne savons pas comment « nous en débarrasser » (titre d'une pièce de Ionesco), sinon en la niant, en l'occultant par l'espoir, les projets, les affairements futiles et les divertissements.. »

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