Pourquoi écrit-on sans cesse l'histoire ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet :
Pourquoi : Exprime une question ouverte.
Interrogation qui porte sur les raisons et les causes mais aussi sur le
but.
Qu'est ce qui justifie la réécriture permanente de l'histoire ? Pourquoi l'histoire ne peut-elle pas être écrite
une fois pour toute ?
Ecrire : acte de transmission et de mémoire.
Relater l'histoire c'est vouloir en garder une trace afin que cela ne
disparaisse pas avec le temps.
Ecrire l'histoire c'est aussi lui donner une forme, un sens.
L'écriture est un
témoignage des faits qui se sont accomplis.
Sans cesse : de façon répétitive et sans relâche.
Mouvement éternel, jamais achevé toujours à recommencer.
L'histoire : individuelle ou collective.
Relate des faits passés, des événements concernant la vie de l'humanité,
d'une société, des rapports entre plusieurs sociétés, etc.
Elle cherche à dire le vrai à propos du passé.
En ce
sens l'histoire vient du grec historia qui signifie « enquête », et qui désigne la recherche de l'historien qui
essaie de constituer une connaissance du passé.
L'histoire peut aussi désigner le devenir historique.
Problématique :
Avant tout, que signifie « écrire l'histoire » ? écrire l'histoire suppose une dimension active, une participation à l'acte
d'écriture.
Ecrire l'histoire, c'est la construire, c'est en constituer peu à peu le fil, c'est l'organiser en un certain
sens, selon une certaine direction.
Ecrire l'histoire, c'est déterminer quelque chose, c'est décider de ce qui est
historique, de ce qui constitue notre héritage et notre avenir.
Ensuite, écrire « sans cesse » l'histoire suppose que l'histoire n'est pas quelque chose de figé, qu'elle n'est pas
toujours déjà donnée comme telle, qu'il faut y revenir et qu'à bien y regarder, on trouve plusieurs interprétations
possibles dans l'observation des faits passés.
Ecrire sans cesse l'histoire, c'est opérer un mouvement de retour,
c'est mettre au jour de nouvelles perspectives.
Se demander pourquoi l'histoire est sans cesse écrite, c'est s'interroger sur le devenir historique.
C'est s'interroger
sur l'essence même de l'histoire.
Le fait historique est il quelque chose de définitif ? L'histoire est-elle quelque chose
de donné ou bien est-elle en perpétuelle construction ? Pourquoi l'histoire ne peut-elle pas apparaître comme une
vérité, inchangeable, qui ne peut évoluer et qui se donne comme telle une fois pour toute et pourquoi doit-elle sans
cesse être réinterprétée ? qu'est ce que cela implique ? Ou se situe la réécriture permanente de l'histoire face à
l'objectivité requise de la part de l'historien ? Cette écriture jamais achevée et toujours en construction, cette
réinterprétation perpétuelle des faits, est-elle compatible avec le souci d'objectivité ?
Proposition de plan :
1- Une réalité historique toujours en construction :
Rousseau, « Quelles leçons puis-je tirer d'un événement dont j'ignore la vraie cause ? L'historien m'en
donne une mais il la controuve.
»
Dans l'Emile, Rousseau imagine l'éducation d'un enfant dont il se suppose le
précepteur depuis la prime jeunesse jusqu'à l'âge d'homme.
Parmi certains de
ses principes, il suggère la méfiance à l'égard des livres qui ne nous
apprennent rien sinon à parler de ce que nous ne connaissons pas.
Les livres
d'histoire ne dérogent pas à cette règle selon Rousseau, ils présentent des
faits qui ne sont que des interprétations subjectives de phénomènes dont la
série et les causes nous échappent.
On les détermine seulement à partir de
ouï-dire, d'impressions, de récits et témoignages plus ou moins fiables, quand
ce n'est pas tout simplement pour servir ce qui nous arrange le mieux.
Alors,
au lieu d'établir la vérité, on présente des conjectures qui falsifient la réalité,
et Rousseau est extrêmement sévère sur ce point puisqu'il déclare que
l'histoire consiste à choisir, entre plusieurs mensonges, celui qui ressemble le
mieux à la vérité.
On peut tirer un double enseignement de cette citation.
D'abord, il faut tenir compte du fait que l'histoire est effectivement liée à une
interprétation et ce, quelle que soit la bonne volonté ou la qualité des outils
de l'historien (quand bien même il en serait un témoin direct).
Il est donc
souhaitable de garder un esprit critique à l'égard de l'histoire qui nous est
rapportée, et dont l'exposition peut toujours servir des idéologies ou des
intérêts particuliers.
Quand on cherche un sens à l'histoire, on peut aussi en
arriver à tout justifier, y compris le mal conçu comme étape nécessaire à la
réalisation d'un plus grand bien.
Par ailleurs, quand on écrit l'histoire, on peut
le faire au profit de ce qui nous arrange ou éviter ce qui nous embarrasse (il a.
»
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