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Pourquoi doit-on travailler ?

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Pourquoi doit-on travailler ?

« ANALYSE DU SUJET.

CONSEILS.

REMARQUES DE MÉTHODE L'intitulé de ce sujet vous ramène immédiatement à des connaissances très classiques sur le travail, que vous devez aussitôt vous remémorer. En particulier, la conception du travail comme activité exigeant un effort pénible vous servira de point de départ pour répondre à la question « pourquoi » qui vous signale qu'on vous demande la cause et l'intention du travail. Vous allez ainsi découvrir : • le problème posé : en effet, le travail est d'abord ressenti comme purement négatif (effort pénible imposé).

Comment peut-il conduire à une activité créatrice authentique, sous-jacente à l'existence éventuelle d'une intention; • le plan : il est du type « progressif », par exploration méthodique des causes et intentions du travail : - fuir la mort et la pénurie; - se produire soi-même (par la transformation de la nature résultant de l'activité du travail); - conquérir ainsi l'autonomie et dépasser l'angoisse de mort en créant. Les théories hégéliennes (dialectique du maître et de l'esclave) et marxienne sur le travail pourront être utilisées avec fruit. 1° Introduction • Travailler : étymologiquement, ce verbe vient du latin tripalium, qui signifie instrument de torture.

Cette étymologie donne à voir un des premiers sens (fondamentaux) de ce verbe.

Travailler, c'est extérioriser et manifester une activité exigeant un effort pénible et douloureux, fournir un certain labeur provoquant fatigue et épuisement.

Tout travail apparaît, originellement, comme cet effort pénible.

« Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front! », est-il dit dans la Bible, qui fait de cette opération le fruit d'un châtiment divin.

Ainsi, travailler semble une activité forcée imposée à l'homme. Quant à l'adverbe « pourquoi », il signifie, dans l'interrogation directe, « pour quelle raison » ou « dans quelle intention? ».

Dans le «pourquoi», il y a, à la fois, l'idée d'intention et de but, mais aussi celle de cause.

C'est cette double signification qu'il faut élucider. Quel est le problème (premier) soulevé par la question? Si le travail est, fondamentalement, effort douloureux pour sortir d'une situation, la question posée comporte une difficulté puisque toute réponse à cette question semble renvoyer à un élément purement négatif, non point à une réelle positivité.

Comment l'instrument de torture pourraitil déboucher sur une finalité positive, sur une authentique création? Tel semble être le problème initial surgissant de la question. A) Pourquoi travailler ? Pour fuir la mort et la pénurie. Pourquoi travailler? Reprenons la notion de travail en sa première signification.

Le travail, c'est l'effort douloureux pour sortir d'une situation donnée.

Quelle situation? Fondamentalement, une situation de rareté et de pénurie.

C'est parce que tous les besoins ne peuvent être satisfaits que l'homme a été contraint de travailler.

Dans le champ historique de la rareté des matières premières, la torture du travail est nécessaire à la production et à la reproduction de la vie humaine.

La rareté des moyens de subsistance est une donnée de fait à laquelle les humains ne sauraient se soustraire.

Elle commande notre être social et nous contraint à produire davantage de biens de consommation, donc à travailler.

Pourquoi travailler? Pour l'humanité, existe une fondamentale situation de rareté. Ainsi le travail se développe à partir de cette nécessité d'une lutte acharnée contre la pénurie.

La matière ne fournit qu'une subsistance limitée, réduite, et elle unit les hommes dans un champ pratique commun : elles les contraint à travailler et à dompter le monde s'ils ne veulent pas périr.

L'acte de travailler est donc initialement une souffrance et une peine qui s'originent dans un champ social défini par la rareté.

Jean-Paul Sartre, dans la Critique de la raison dialectique, a développé ce thème du travail comme dépassement de la pénurie.

« Dans un champ social défini par la rareté - c'est-à-dire dans le champ humain et historique - le travail se définit nécessairement pour l'homme comme praxis visant à assouvir le besoin dans le cadre de la rareté et par une négation particulière de celle-ci » (Sartre, Critique de la raison dialectique, p.

212, N.R.F.). Ainsi le travail humain est conditionné dans son intention et sa finalité (son « pour quoi ») par la nécessité de dépasser la rareté conçue comme danger de mort.

Le travail se développe et s'intensifie sous la menace de la pénurie et de la mort.

Il apparaît comme cette activité forcée et pénible, cette torture et cette souffrance qui s'actualisent et se développent « sous le surplomb de la mort », comme l'a admirablement écrit Michel Foucault.

En. »

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