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Pourquoi désire-t-on l'impossible?

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« Le désir c'est « l'essence même de l'homme », selon Spinoza.

C'est inscrit au cœur même des affects de l'homme que de désirer : faculté irrationnelle qui ne se fixe que temporairement sur un objet ou sur une personne.

Objet ou personne sur lequel se fixent les intérêts, les espoirs, …etc.

d'un individu particulier. Mais le désir ouvre à l'individu tout un choix de possibilités : il détermine les décisions, les choix, les chemins à prendre ou à emprunter.

C'est le moteur de la vie humaine : qu'il se décline sous la forme du Conatus de Spinoza ou de Hobbes, sous la forme du vouloir-vivre de Schopenhauer, ou sous la forme du « ça » de Freud. Affirmer que tout un chacun désir l'impossible (« on ») c'est affirmer que tout objet, que toute personne peut devenir objet de désir : que tout, indépendamment des conditions de possibilités d'obtention de l'objet désiré, peut être objet de désir.

Le possible et l'impossible sont deux faces d'une même médaille : l'impossible peut devenir possible, tout comme le possible peut devenir impossible.

Désirer quelque chose, c'est vouloir que ce quelque chose arrive : désir et satisfaction I. Le passage d'une moindre perfection à une perfection supérieure : la quête d'un idéal. Le désir est le fait que notre conscience compare en permanence le monde tel qu'il est (la réalité) à ce qu'il pourrait ou devrait être (l'idéal) : il y a donc un écart, plus ou moins grand entre le réel et l'idéal, entre ce qui est (le descriptif) et ce qui doit être (le normatif).

Désirer, c'est vouloir combler ce clivage : aspirer à faire le réel à l'image de l'idéal.

Par exemple, les utopies sont des manières de repenser la condition humaine de façon normative, telle qu'elle devrait être : égalité, ordre….L'idéal serait ce qui est impossible : quête éperdue et infinie.

L'idéal, comme tout idéal se situe hors du temps. Le désir est, par essence, le manque : et ce depuis Platon, dans son célèbre Banquet.

Eros, en d'autres termes le dieu grec de l'amour, personnifie le désir : c'est l'intermédiaire entre le savant (celui qui sait qu'il sait : celui qui sait tout) et l'ignorant (celui qui ignore qu'il ignore : celui qui ne sait rien).

Éros est ni tout à fait laid, ni tout à fait beau : c'est le juste milieu entre deux extrêmes : il recherche donc la connaissance, puisqu'il ne sait pas. Le désir caractérise donc cette quête : la quête de ce qui manque. Toujours en quête de ce qu'il lui manque, de ce qui lui fait défaut… l'homme se consume dans cette course infinie qui le pousse à toujours désirer plus qu'il n'a, plus que ce qui lui est permis d'espérer.

Le désir c'est une volonté, au sens de Schopenhauer : ils désirent être comblés (souffrance), mais dès qu'il est satisfait, comblé surgit alors l'ennui. " Entre les désirs et leurs réalisations s'écoule toute la vie humaine. Le désir, par nature, est souffrance ; la satisfaction engendre rapidement la satiété : le but étant illusoire, la possession lui ôte son attrait ; sous une forme nouvelle renaît le désir, et avec lui le besoin : sans quoi, c'est le dégoût, le vide, l'ennui, adversaires plus rudes encore que le besoin. Quand le désir et sa satisfaction se succèdent à des intervalles qui ne sont ni trop longs, ni trop courts, la souffrance, produit commun de l'un et de l'autre, baisse à son niveau le plus bas : et c'est là la plus heureuse vie." SCHOPENHAUER Schopenhauer qui, plus que tout autre, a voué sa vie à la philosophie, est l'homme d'une intuition unique, d'un seul livre fondamental : « Le monde comme volonté et comme représentation ». Schopenhauer affirme lui-même que son « système philosophique se forma dans sa tête, en quelque sorte sans sa volonté, comme un cristal dont tous les rayons convergent vers le centre ». La célébrité tardive et posthume de Schopenhauer est due, non à l'armature théorique de son système philosophique, mais à son fameux pessimisme qui s'exprime, en particulier, au livre IV du « Monde » à travers ses propos sur la morale et qu'on ne saurait mieux caractériser que par cette phrase : « La vie n'admet point de félicité vraie, elle est foncièrement une souffrance aux aspects divers, un état de malheur radical.

» MODÈLE. Dans ce texte extrait du livre Iv du « Monde », Schopenhauer affirme que la vie oscille sans cesse de la souffrance à l'ennui et qu'il n'y a point de vrai bonheur. 1) Le désir est présenté comme un effort continu, sans but, sans satisfaction dernière. 2) La vie heureuse est définie négativement comme étant celle qui comporte le moins de souffrance. 1) Le premier terme qui nous dirige immédiatement vers le centre de l'analyse de la pensée de Schopenhauer est celui de « désir ».

Comme l'avait déjà montré Platon dans « Le Banquet », tout désir naît d'un manque, d'un état qui ne nous satisfait pas ; donc il est souffrance, tant qu'il n'est pas satisfait.

Avoir ce que l'on désire est-il, dès lors, la formule du bonheur ? Non, car si on ne peut désirer que ce qu'on n'a pas, il est évident qu'on ne peut jamais avoir ce qu'on désire.

Si bien qu'on est jamais heureux.

Tantôt nous désirons ce que nous n'avons pas et nous souffrons, tantôt nous avons ce que dès nous ne désirons plus, puisque le désir est manque.

Il n'y a pas de mesure, de terme à la souffrance.

C'est effort incessant, jamais satisfait, qui fait toute l'existence de l'homme.

Jamais de but vrai,. »

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