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Pour juger, suffit-il de raisonner ?

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« Au tout début du Discours de la méthode, Descartes insiste sur l'universalité du bon sens, c'est à dire, de la raison. " Le bon sens - dit-il - est la chose du monde la mieux partagée ".

Tous les hommes ont en eux la puissance de bien juger et de distinguer le vrai du faux mais tous n'en usent pas de manière égale et on peut même considérer que certains négligent la raison pour lui préférer le désir, les passions, le fantasme, l'imagination...

Tout porte donc à croire que cette disposition qui nous caractérise en tant qu'homme nécessite un apprentissage pour s'exprimer.

Mais de quelle nature est cet apprentissage ? Nous savons ce qu'est apprendre une langue étrangère, apprendre la géographie ou apprendre à lire.

Mais " apprendre à raisonner ", qu'est-ce donc ? C'est apprendre à se servir correctement de sa raison et pour cela, il faut être rigoureux et méthodique (sous ce rapport, cf.

de nouveau Descartes) , mais aussi, se trouver dans des conditions matérielles, sociales et politiques qui nous permettent d'utiliser notre raison (vous conviendrez que de ce point de un endoctrinement idéologique politique ou religieux n'est guère propice).

Demandez vous alors ce que nous apporte la raison, pourquoi elle est si importante et comment on peut apprendre à la solliciter en toutes circonstances. [Il n'y a pas de différence entre juger et raisonner.

Celui qui fait un usage correct de sa raison ne peut que bien juger.

Il ne se trompera pas en distinguant le vrai du faux, le bien du mal, le juste de l'injuste.] Raisonner, c'est bien juger Descartes, dans son Discours de la méthode, définit la raison comme la faculté de bien juger.

Raisonner, juger, distinguer le vrai du faux: c'est la même chose. « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée; car chacun pense en être si bien pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont.

En quoi il n'est pas vraisemblable que tous se trompent: mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses.

Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien.

Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices aussi bien que des plus grandes vertus; et ceux qui ne marchent que fort lentement peuvent avancer beaucoup davantage, s'ils suivent toujours le droit chemin, que ne font ceux qui courent et qui s'en éloignent.

» DESCARTES. C'est par cet énoncé fracassant que Descartes ouvre le « Discours de la méthode, pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences ». Ce texte est le premier livre de philosophie en langue vulgaire, cad en français.

Ecrire en français un ouvrage de philosophie et de science, que « même les femmes pourraient comprendre », manifeste une volonté de démocratisation du savoir ; c'est vouloir que le plus grand nombre de lecteurs possible soit touché par la véritable révolution qu'il prépare. Nous oublions souvent que le « Discours » n'est qu'une petite préface à trois gros essais scientifiques qui. »

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