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Platon

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Le plus souvent la nature et la loi s' opposent l'une à l'autre. [...] Car, selon la nature, tout ce qui est plus mauvais est aussi plus laid, comme de souffrir l'injustice, tandis que, selon la loi, c'est la commettre. Ce n'est même pas le fait d'un homme, de subir l'injustice, c'est le fait d'un esclave, pour qui la mort est plus avantageuse que la vie, et qui, lésé et bafoué, n' est pas en état de se défendre, ni de défendre ceux auxquels il s'intéresse. Mais selon moi, les lois sont faites pour les faibles et parle grand nombre. C'est pour eux et dans leur intérêt qu'ils les font et qu'ils distribuent les éloges et les blâmes ; et, pour effrayer les plus forts, ceux qui capables d'avoir l'avantage sur eux, pour les empêcher de l'obtenir, ils disent qu'il est honteux et injuste d'ambitionner plus que sa part et que c'est en cela que consiste l'injustice, à vouloir posséder plus que les autres ; quant à eux, j'imagine qu'ils se contentent d'être surie pied de l'égalité avec ceux qui valent mieux qu'eux. Platon

« PRESENTATION DE "GORGIAS" DE PLATON Platon (vers 427-347 av.

J.-C.) rédige le Gorgias à un tournant de sa vie, lorsqu'il se retire de la vie politique pour se convertir à la philosophie.

La démocratie athénienne traverse alors une grave crise politique et morale.

Les Sophistes se sont emparés du pouvoir et ont corrompu la cité.

La mise en examen de la rhétorique permet à l'auteur de régler ses comptes avec ceux qu'il tient pour responsables de la mort de Socrate.

Mais ce dialogue de la maturité est aussi l'occasion pour Platon de faire l'apologie de la philosophie : aux Sophistes qui ne se préoccupent que de réussir dans la vie, il oppose le souci de réussir sa vie, en prenant soin de son âme. LES SOPHISTES : NATURE ET LOI S'OPPOSENT Comme saint Thomas, les Sophistes reconnaissaient un droit naturel distinct du droit humain.

Mais tandis que chez saint Thomas la loi naturelle fonde et justifie la loi humaine, chez les Sophistes les loi humaines, qui sont purement conventionnelles et par là toujours variables, s' opposent aux lois réelles et immuables de la nature, lesquelles définissent la justice véritable.

Telle est la vue du sophiste Calliclès, que fait parler ici Platon. « Le plus souvent la nature et la loi s' opposent l'une à l'autre.

[...] Car, selon la nature, tout ce qui est plus mauvais est aussi plus laid, comme de souffrir l'injustice, tandis que, selon la loi, c'est la commettre.

Ce n'est même pas le fait d'un homme, de subir l'injustice, c'est le fait d'un esclave, pour qui la mort est plus avantageuse que la vie, et qui, lésé et bafoué, n' est pas en état de se défendre, ni de défendre ceux auxquels il s'intéresse.

Mais selon moi, les lois sont faites pour les faibles et parle grand nombre.

C'est pour eux et dans leur intérêt qu'ils les font et qu'ils distribuent les éloges et les blâmes ; et, pour effrayer les plus forts, ceux qui capables d'avoir l'avantage sur eux, pour les empêcher de l'obtenir, ils disent qu'il est honteux et injuste d'ambitionner plus que sa part et que c'est en cela que consiste l'injustice, à vouloir posséder plus que les autres ; quant à eux, j'imagine qu'ils se contentent d'être surie pied de l'égalité avec ceux qui valent mieux qu'eux.

» PLATON, Gorgias, 482 e. ordre des idées 1) Première thèse :Il existe une opposition entre la nature (le droit naturel) et la loi (le droit positif). 2) Justification de cette thèse par une comparaison entre la nature et la loi : — Selon la nature, ce qui est laid c'est ce qui est nuisible à l'individu.

Ainsi il est laid de subir une injustice, non de la commettre. — Selon la loi, c'est l'inverse : il est laid de commettre une injustice, non de la subir. 3) Seconde thèse : la loi naturelle est supérieure à la loi humaine. 4) Justification de cette thèse : — Apologie de la nature.

Elle est la loi des hommes libres et forts. — Critique de la loi : a) elle traduit une morale d'hommes faibles et d'esclaves, qui préfèrent la mort à la vie ; b) elle est faite par la multitude de ces faibles, dans leur propre intérêt, contre l'élite des forts ; c) elle ne prône l'égalité que pour abaisser les forts au même niveau que les faibles. Remarque Ce passage du Gorgias offre un exemple caractéristique des propos de Calliclès, troisième interlocuteur de Socrate dans le dialogue.

En opposant nature et loi, il est conduit à faire l'apologie de la force et du désir sans frein.

Discours de la violence à l'état pur, la pensée de Calliclès élimine toutes considérations morales pour ne garder que les conséquences de la primauté de la force dans la vie de la Cité. Les grands axes du texte 1 - Identité du plaisir et du Bien Le texte oppose la vie selon la nature à la vie selon la loi.

La première est assimilée à l'expression du plaisir, puisque subir l'injustice selon la nature est plus mauvais et aussi plus laid.

L'agréable et le bon d'un côté, le mauvais et le laid de l'autre sont considérés comme identiques.

Vivre selon la nature, d'après Calliclès, revient donc à satisfaire son plaisir, à suivre ses instincts.

Il se rapproche bien d'un certain hédonisme, ou morale du plaisir. 2 - Identité de la force et du droit Subir l'injustice sera donc le fait d'un esclave, selon cette morale de la nature, puisqu'elle revient à se laisser imposer. »

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