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Peut-on vraiment se reposer entièrement sur notre être pour trouver le bonheur ?

Publié le 01/03/2024

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« Peut-on vraiment se reposer entièrement sur notre être pour trouver le bonheur ? La connaissance de son moi intérieur est une quête ancienne dont les origines remontent à l’Antiquité. En effet, le célèbre précepte « Connais-toi toi-même » gravé au fronton du temple de Delphe était la devise du philosophe Socrate.

Selon Marc-Aurèle, empereur, philosophe stoïcien et écrivain romain du IIème siècle, la maîtrise de cette connaissance conduirait à un ordre parfait, synonyme de bonheur et de liberté.

Ainsi pour échapper aux difficultés de la vie, l’homme aspire à un désir de s’enfuir pour quelques instants.

Mais existe-t-il un lieu où il se sentirait libre et protégé des tumultes extérieurs ? Dans le prolongement de cette interrogation, nous nous demanderons à partir des arguments développés par l’auteur des « Pensées pour soi » si l’homme peut réellement échapper aux phénomènes extérieurs qui composent le monde en se reposant uniquement sur la connaissance qu’il a de lui. Pour démontrer qu’il n’existe pas de meilleur endroit que l’âme humaine pour trouver refuge, Marc-Aurèle choisit de structurer sa pensée en trois temps : il décrit tout d’abord ce qui pour lui ne constitue pas le bon chemin pour tendre au bonheur.

Il affirme ensuite que ce n’est qu’une fois retiré dans son moi intérieur que l’homme pourra se libérer.

Enfin, Marc-Aurèle suggère l’idée que pour rester maitre de son destin, l’homme doit tenir à l’écart les opinions intérieures qu’il se fait des évènements extérieurs. Dans un premier temps l’auteur use du procédé d’énumération de lieux (« à la campagne, au bord de la mer, à la montagne ») pour décrire ce que les gens recherchent pour s’extraire des tracas de l’existence.

Il insiste sur le besoin excessif (« plus que tout ») et à ses yeux dérisoire (« la chose la plus stupide qui soit ») qu’ont les gens de rechercher invariablement (« tu as coutume ») des instants de bonheur dans des lieux naturels par définition extérieurs à leur propre conscience.

Le ton employé est accusateur (« chose stupide ») ce qui permet d’éclairer le lecteur en affirmant qu’à ses yeux la retraite extérieure n’est qu’un leurre.

Par opposition à ce qu’il critique, Marc-Aurèle nous donne ensuite sa vision du lieu qu’il considère le plus propice à l’accomplissement d’un ordre parfait (« Nulle part en effet un homme ne trouve retraite plus tranquille, plus exempte de tracas que dans son âme »).

Cette expression, qui évoque le questionnement chez le lecteur, fait référence à la notion de conscience (« âme ») que l’être humain a de sa propre personne.

Marc-Aurèle considère que les choses extérieures ne sont qu’une échappatoire ou encore des phénomènes qui ne sont pas durables ; il s’agit ici d’une critique en creux des plaisirs matériels.

Il insiste alors sur la nécessité pour l’homme de mieux se connaitre intérieurement pour se donner les moyens de créer ce refuge propice et durable à l’atteinte du bonheur.

Conscient de la difficulté que l’homme peut éprouver lorsqu’il s’agit d’échapper à ses envies et à ses émotions, l’auteur conditionne (« s’il possède ») le succès de la démarche à une parfaite connaissance de son moi intérieur.

Lorsque Marc-Aurèle suggère « les trésors intérieurs » il fait référence à la nécessité de « penser sur soi ».

Ce n’est qu’à cette condition que la retraite à laquelle chacun aspire prendra tout son sens.

Mais la démarche ne coule pas de source car les richesses auxquelles il fait allusion (« trésors ») ne sont pas à la portée de tous et la paix intérieure a un prix.

Ainsi l’homme est en quête de la retraite intérieure idéale pour pouvoir échapper aux péripéties de la vie extérieure.

L’âme pourrait être comparée « à la nature qui a horreur du vide ». Dans cette seconde partie du texte Marc-Aurèle conçoit cette retraite comme une quête, un défi à relever sur une certaine temporalité : « Adonne-toi donc sans cesse à cette retraite et retrouve ainsi ta vigueur ».

Le but ultime pour un philosophe stoïcien tel que Marc-Aurèle est l’acceptation de soi et du monde qui nous.... »

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