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 Peut-on rêver d'un monde sans travail ?

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• Le travail est l'activité par laquelle l'homme transforme la nature pour la plier à ses besoins. La technique est l'ensemble des moyens qu'il met en oeuvre pour cela. D'un côté, l'homme invente des outils pour mieux exploiter les ressources naturelles, de l'autre, ces outils deviennent eux-mêmes l'objet d'un travail. Ce cycle voue l'homme à transformer indéfiniment la nature.  

« Introduction Selon Marx dans Le Capital, livre I, le travail se définit comme l'action de l'homme sur la matière.

Cette force de travail est l'ensemble des facultés physiques et intellectuelles existant chez l'homme, que ce dernier met en mouvement pour produire des choses utiles, qui pourront être échangées. Or, en produisant une marchandise qu'il ne garde pas, le travailleur est dépouillé de sa propre existence.

C'est la raison pour laquelle un monde sans travail serait souhaitable, c'est-à-dire un monde où nul n'aurait un travail répétitif pour produire de la marchandise. Peut-on soutenir cette thèse ? Rien n'est moins sur, en effet, il semblerait que l'acte de produire, ou l'utilisation d'outil, soit ce qui nous distingue de l'animal.

Aussi, défendre la thèse selon laquelle un monde sans travail est souhaitable revient à défendre la thèse selon laquelle le monde peut se passer de la technique et de la pensée humaine. Nous nous interrogerons dans un premier temps sur la thèse selon laquelle un monde sans travail est souhaitable. Dans un second temps, nous analyserons les limites de cette thèse.

Dans un troisième et dernier temps, nous nous demanderons dans quel sens le travail est souhaitable pour le monde. I. Un monde sans travail est souhaitable Marx explique dans Travail, salarié et capital que le travail est au cœur du système capitaliste : le capitaliste achète la force de travail du travailleur et lui fait produire des marchandises, qu'il vend et dont il reçoit en échange un bénéfice financier.

A l'inverse, le travailleur ne travaille que pour subvenir à ses besoins : manger, dormir, et s'abriter.

Marx exemplifie sa thèse en prenant l'exemple du tisserand : « les douze heure de travail n'ont nullement pour lui le sens de tisser, de filer, de percer, etc.

Mais celui de gagner ce qui lui permet d'aller à table, à l'auberge, au lit.

Si le ver à soie tissait pour s'obtenir à son existence de chenille, il serait un salarié achevé.

» "Le travail aliéné renverse le rapport de telle façon que l'homme, du fait qu'il est un être conscient, ne fait précisément de son activité vitale, de son essence qu'un moyen de son existence." Marx, Manuscrits de 1844. Marx a décrit dans son oeuvre les mécanismes d'exploitation de l'homme par l'homme.

Il a dénoncé l'aliénation de l'homme par le travail, car à ses yeux le but de la vie humaine n'est pas le travail.

Il analyse ici en termes hégéliens le renversement dialectique qui s'opère dans l'exercice du travail.

Si les hommes travaillent, c'est en vue de subsister, d'assurer leur existence matérielle.

En d'autres termes, le travail traduit notre dépendance biologique.

Mais par la prise de conscience de son travail, l'individu donne une signification à son activité qui échappe alors à la logique du seul besoin. Si le travail n'est que le moyen de subvenir à ses besoins en produisant des marchandises, par un ensemble de gestes répétitifs, alors travailler consiste à passer son temps à enrichir un autre.

Dès lors, un monde sans travail est souhaitable. II. Un monde sans travail n'est pas souhaitable pour l'homme Penser le travail comme l'activité qui consiste à produire une marchandise consiste à définir le travail par sa réalisation finale.

Or le travail est d'abord une activité qu'il faut analyser afin de savoir si un monde sans travail est souhaitable. Bergson dans L'évolution créatrice explique que l'intelligence sert d'abord à fabriquer.

L'homme est un homo faber, un homme fabricateur, avant d'être un homo sapiens, un homme sage intelligent et raisonnable.

La spécificité de l'intelligence humaine est la faculté de produire des outils, à l'inverse de l'animal qui ne se sert que de son corps. Nous pouvons en déduire que la fabrication d'outil et l'usage de ces outils pour fabriquer une marchandise, est à l'origine du développement de l'intelligence humaine.

Aussi, un monde sans travail n'est pas souhaitable car le travail est à l'origine du développement de l'intelligence humaine, et de notre maîtrise du monde par l'outil.. »

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