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Peut-on rendre compatible les exigences de la liberté avec celles de l'égalité ?

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« Tout le monde peut-il être libre en même temps, ou bien la liberté exige-t-elle une inégalité ? Les hommes doiventils choisir entre les deux ? Autrement dit, est-on soit libre, soit égaux.

En effet, il semble difficile d'être les deux en même temps, car les exigences de chacune s'opposent frontalement.

La liberté échappe à toute contrainte, elle engendre donc un déséquilibre entre les hommes, car pour faire tout ce que l'on veut sans obstacle, il ne faut pas se soucier d'autrui.

Aucune sorte de soumission n'est possible : il n'y a donc pas égalité.

L'égalité, quant à elle, exige que tout le monde soit contraint de la même manière.

Autrui étant mon égal, je m'en soucis comme de moimême.

Tout le monde est soumis de la même manière aux lois, il ne semble donc pas y avoir de liberté possible. Cependant, ces deux notions sont nécessaires à l'homme civil.

Quelles concessions faire, pour que ces deux-là soient compatibles ? Par ailleurs, une concession est-elle possible sans pour autant les dénaturer ? Et sont-elles vraiment essentiellement antinomiques ? I. L'égalité est une menace pour la liberté. Tocqueville explique que l'égalité est dangereuse pour la liberté, car elle fait ressortir certains caractère de l'homme nuisible pour la liberté.

En effet, lorsque les hommes sont égaux, leur égalité est protégée par des instances étatiques ayant les pleins pouvoirs.

Pour que l'égalité se maintienne, il faut que chaque homme soit soumis aux pouvoirs des lois et des institutions.

Chacun voulant sauvegarder cette égalité, dans laquelle il se complet, va donc l'entretenir en entretenant les pouvoirs qui la garantissent.

Les hommes se soumettent un peu plus et cela jusqu'à la servitude, qui est l'absence de toute liberté.

Ainsi l'égalité peut détruire la liberté, en plongeant les hommes dans une servitude volontaire.

Mais Hobbes nous montre pourtant que les hommes entrent en société pour être égaux et libres, c'est-à-dire que la liberté dépendrait de l'égalité : elle aurait pour condition d'existence l'égalité.

Comment est-ce possible qu'une chose soit la condition de possibilité et la condition de destruction d'une autre chose ? II. Une compatibilité faite de concessions. Il semble en effet, qu'en restant entière l'égalité et la liberté ne peuvent coexister.

Chacune nuisant à l'autre.

Il faut donc qu'elles se cèdent du terrain.

Rousseau montre très bien cela lorsqu'il explique que la liberté doit savoir s'effacer pour faire un peu de place à l'égalité.

En effet, dans l'état de nature, la liberté avait libre cours, la liberté naturelle : les hommes allaient et venaient selon leurs désirs sans se soucier d'autrui.

Il y avait assez de nourriture pour tous.

Ils n'avaient pas besoin d'autrui, donc l'égalité ne pouvait même pas être pensée.

Seule la liberté la liberté était présente, mais de manière innée, spontanée, naturelle.

Mais un jour, un homme eu besoin du concours d'un autre homme, et alors des relations naquirent entre ces hommes.

Il fallut réorganiser la situation car elle ne pouvait plus avoir cours telle qu'elle était.

L'on n'est pas libre de la même façon quand on est seul que quand on est plusieurs.

Les hommes continuaient à faire comme dans l'état de nature, ils agissaient à leur guise, mais désormais, cela était nuisible à d'autres hommes.

L'on eut donc l'idée d'inventer l'égalité entre les hommes, puis l'Etat comme instance régulatrice.

Mais alors la liberté était-elle bafouée, soumise à l'égalité ? Non, car elle prit une nouvelle forme : la liberté civile.

Cette liberté ne tient pas compte de l'homme naturel, mais du citoyen.

La liberté n'est donc plus de suivre ses désirs, mais d'agir par devoir, c'est-à-dire de respecter l'égalité.

Cette dernière est même devenue la garante de la liberté civile : c'est parce que les hommes sont égaux, qu'ils ont la possibilité d'être libre. III. Pas de différences essentielles. Descartes, dans ses Méditations métaphysiques, nous montre que la liberté et l'égalité, n'ont pas forcément besoin de faire des concessions, car toutes deux ne sont pas si différentes.

Mais alors, ont-elles un principe commun qui permette de les associer ? Elles en ont un effectivement : la non-indifférence.

En effet, il ne peut y avoir d'indifférence dans l'égalité, car l'égalité consiste en ce que je fais autant attention aux autres qu'à moi-même car s'il leur est fait du mal, alors cela veut dire qu'il pourrait m'en être fait.

Je n'éprouve donc pas d'indifférence envers autrui, puisqu'il est comme moi-même.

L'auteur explique que de même, la liberté ce n'est pas l'indifférence.

Etre libre, ce n'est pas dire oui ou non indifféremment, mais c'est bien plus de suivre le bien ou sa propre conviction intérieure, car elle a sans doute été influencée par Dieu.

Ainsi, la liberté et l'égalité sont toutes deux compatibles immédiatement et sans concession, en ce qu'elle ne sont pas indifférence, mais recherche du bien. Conclusion : - L'égalité semble être dangereuse pour la liberté, car elle la soumet aux pouvoirs des instances régulatrices. Cependant, il semble qu'il faille que la liberté se modère pour que l'égalité puisse avoir cours. Enfin, il n'est pas nécessaire que nous adaptions les exigences de l'une aux exigences de l'autres, car elles sont toute deux compatibles par la non-indifférence, et le bien qu'elles recherchent.. »

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