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Peut-on concilier les exigences de la liberté avec celles de l'égalité?

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« Introduction : Ë Bien définir les termes du sujet : - « La liberté » : la liberté consiste le plus généralement dans le fait de pouvoir se mouvoir sans contraintes, de juger et agir en pleine conscience.

C'est le pouvoir de se déterminer rationnellement sans y être contraint par une force extérieure.

Ici, si l'on considère que les richesses sont les bien acquis par un individu, alors la liberté dont il est question est aussi celle de l'individu, à savoir sa liberté de faire ou de ne pas faire quelque chose selon les règles qu'il s'est donné à lui-même.

Elle concerne l'individu seulement.

Les exigences de la liberté sont les conditions que requiert la liberté pour exister en tant que telle, pour exister en acte. - « Egalité » : le fait que le terme soit associé à celui de « justice » nous oblige à l'aborder sous un certain angle.

Il s'agit de l'égalité civile, juridique et politique, selon laquelle tous les individus sont égaux devant la loi, c'est-à-dire tenus pas les mêmes obligations légales, également admissibles à toutes dignités, places ou emplois selon leur capacité, et jouissent des mêmes droits civils et civiques.

Elle concerne les rapports entre les individus.

Les exigences de l'égalité sont les conditions que requiert l'égalité pour exister en tant que telle. - « Concilier » : c'est faire aller ensemble, rendre harmonieux un rapport qui ne l'est pas forcément au départ.

Autrement dit, c'est allier et réunir au moins deux choses différentes voire contraires. Ë Construction de la problématique : Le sujet reprend deux des trois termes de la devise républicaine « liberté, égalité, fraternité » et semble considérer que la liberté est inconciliable avec l'égalité, puisque cette dernière implique des concessions qui nuisent nécessairement à la liberté.

En effet, la liberté concerne l'individu en tant que tel, alors que l'égalité concerne les rapports entre les individus exclut forcément tout égoïsme ou particularisme, et implique un certains nombres de règles de vie en commun. Ë Se pose donc le problème de savoir si l'égalité et les lois qu'elle implique peuvent nuire à la liberté, dans quel cas, et si il est possible de dépasser cette contradiction pour parvenir à les concilier. Plan : I/ L'égalité ne peut se faire qu'au détriment de la liberté : Si l'on considère que les hommes sont à l'origine des êtres de désir, que chacun d'eux cherche à garantir son être dans le futur, et que la nature ne les a pas doté d'une force égale, alors il n'est pas possible d'envisager l'état de nature autrement que comme un état de guerre et d'inégalité. ♦ C'est ce que pense Hobbes dans Le Léviathan.

En effet, selon lui, les hommes sont complètement libres à l'état de nature.

Ce sont des êtres de désir, et ils ont tous les droits pour obtenir ce qu'ils pensent être nécessaire à leur survie : chacun s'efforce donc de dominer l'autre pour satisfaire son désir de la chose.

Les individus sont donc complètement libres d'agir comme ils le veulent, puisque aucune règle ne les contraint.

Dans cet état de guerre, rien n'est donc injuste ou illégitime, puisqu'il n'y a pas de pouvoir commun pour régler les comportements et imposer une loi.

Comme la nature n'a pas fait des individus de force égale, tous les hommes ne possèdent pas également la nature, mais chacun selon ses forces. ♦ Les individus sont donc libres, mais sans cesse en danger de mort, puisque chacun peut décider d'attenter à l'intégrité de l'autre pour s'emparer de sa possession.

De ce fait, les individus décident de se regrouper et de mettre leur liberté entre les mains d'un être avec lequel ils se lient par contrat : le Léviathan.

Ce dernier a tous les pouvoirs, et les individus doivent obéir aux lois qu'il dicte – puisqu'ils l'ont élu.

En mettant leur liberté sous l'autorité de cet individu, ils perdent la liberté d'utiliser leur force comme bon leur semble : de ce fait, les individus sont égaux puisqu'ils sont tous soumis au même régime, mais ils ont tous perdu leur liberté. Ë Il n'est pas possible pour Hobbes de faire coexister la liberté et l'égalité, car la liberté consiste en l'usage incontrôlé de la force, qui soumet les lus faibles, ce qui détruit par voie de conséquence toute égalité. II/ La véritable liberté implique nécessairement l'égalité : Mais cette liberté dont il est question chez Hobbes n'est pas viable, autrement dit, elle se détruit toute seule, elle est contradictoire.

En effet, en me donnant tous les droits pour affirmer ma nature, je nie par là même d'autres droits.

Les droits se niant entre eux, deviennent contradictoires.

Il faut donc trouver une autre sorte de liberté, qui soit viable, et non contradictoire avec l'idée d'égalité. ● C'est ce que propose Rousseau dans Le Contrat social.

En effet, selon lui, la liberté n'est réellement possible, ne peut exister sans contradiction, que si elle se base sur l'égalité.

cf.

I, XI du CS.

L'égalité consiste dans le fait pour chaque individu de ne dépendre que de lui-même.

Il est indépendant, autonome, et donc libre, car soumis à aucune volonté particulière.

Cet état. »

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