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Peut-on penser par l'image ?

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« Définition des termes du sujet La question « peut-on » interroge deux types de capacités : une capacité de fait – au sens d'une capacité physique par exemple : je ne peux pas voler dans les airs sans aide extérieure – et une capacité de droit – je ne peux pas faire telle ou telle chose car une instance me l'interdit, que cette instance soit un gouvernement, une tierce personne ou encore moi-même.

Les deux acceptions semblent possibles ici : ou bien j'ai la capacité pure de penser par l'image, ou bien j'ai le droit de penser par l'image – on pourrait en effet concevoir quelque chose comme une interdiction de penser par l'image, sous prétexte, par exemple, que l'image serait intellectuellement insuffisante, ou trop peu adéquate au réel. Le verbe « penser » a un sens très large ; il désigne généralement le fait d'agencer des raisonnements de manière rationnelle, de manier des idées de manière à résoudre certains problèmes ou à comprendre certaines choses. Dans un sens premier, l'image est une représentation plus ou moins exacte d'une quelconque réalité.

En ce sens, les images nous permettent d'évoquer, de nous représenter et c'est pourquoi on considère parfois qu'elles nous permettent de penser.

Ainsi, une image peut véhiculer une idée, un sens, il suffit pour cela de se tourner vers la publicité pour s'en rendre compte.

Toutefois, peut-on dire que les images peuvent constituer une pensée ? Pour cela, il faut que vous vous interrogiez plus précisément sur la notion d'image : cette dernière est toujours sensible ce qui signifie qu'elle est aussi toujours particulière.

Ainsi, si vous avez en votre esprit l'image d'un chien, ce sera celle d'un chien d'une race déterminée et même au sein de cette race, d'un animal particulier.

On pourrait alors penser que l'image a une vraie précision, mais il s'agirait de montrer que c'est ici une erreur. On pourra aussi penser à l'usage intellectuel des images : par exemple, l'usage d'images en poésie, sous la forme de métaphores, permet-il de penser ? Permet-il, plus encore, de penser des choses qui ne seraient pas pensables sans le recours à ces images, des choses que le langage de la rationalité pure serait impuissant à évoquer et à proposer comme objets de pensée ? Alain dans ses Propos, montre que si je passe tous les jours devant le Panthéon, je peux reconstruire une image de ce que je vois chaque jour, mais si on me demande, en image de dire combien de colonnes à le Panthéon, je ne peux répondre faute de les avoir comptées avant face au monument.

Ceci signifie que l'image est imprécise. En outre, vous pouvez ici vous appuyer sur les analyses de Descartes à propos du morceau de cire, il montre que si je peux penser un polygone à 10 000 côtés, je ne peux me le représenter.

En ce sens, l'image est non seulement imprécise, mais l'imagination est limitée.

Montrez alors en quoi la pensée se constitue avec des concepts en produisant une distinction entre l'image et le concept. Vous pouvez aussi orienter votre réflexion sur les analyses de Hegel à propos du langage lorsqu'il montre qu'il n'y a pas de pensée en dehors du langage et que le langage ne se constitue pas d'images mais de mots.

En ce sens, il s'agira de montrer que votre réponse dépend de ce qu'on nomme pensée.

Si la pensée est synonyme de représentations imprécises, alors on peut penser par image, si elle est synonyme d'une construction précise et rigoureuse alors il n'y a pas de pensée par image. Pensez également à la formule de Pascal qui définit l'imagination comme " maîtresse d'erreur et de fausseté ". L'expression « penser par images » signifie « penser au moyen d'images » : l'image n'est qu'un moyen alors, elle ne constitue pas le corps même de la pensée mais un moyen pour faciliter sa formation. Eléments pour le développement * Les limites de la valeur la perception des images du point de vue de la connaissance Descartes « Prenons pour exemple ce morceau de cire qui vient d'être tiré de la ruche : il n'a pas encore perdu la douceur du miel qu'il contenait, il retient encore quelque chose de l'odeur des fleurs dont il été recueilli ; sa figure, sa couleur, sa grandeur sont apparentes ; il est dur, il est froid, on le touche, et si vous le frappez, il rendra quelque son.

Enfin toutes les choses qui peuvent faire distinctement connaître un corps se rencontrent en celui-ci.

Mais voici que, pendant que je parle, on l'approche du feu : ce qui y restait de saveur s'exhale, l'odeur s'évanouit, sa couleur se change, sa figure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, il s'échauffe, à peine le peut-on toucher, et quoiqu'on le frappe, il ne rendra plus aucun son.

La même cire demeure-t-elle après ce changement? Il faut avouer qu'elle demeure et personne ne le peut nier.

Qu'est-ce donc que l'on connaissait en ce morceau de cire avec tant de distinction? Certes ce ne peut être rien de ce que j'ai remarqué par l'entremise des sens, puisque toutes les choses qui tombaient sous le goût, ou l'odorat, ou la vue, ou l'attouchement ou l'ouïe, se trouvent changées, et. »

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