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Peut-on parler d'une rhétorique de l'image ?

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« Analyse du sujet : Ø L'enjeu du sujet est de déterminer quel le pouvoir propre à l'image Ø En effet, la rhétorique = art de convaincre au moyen d'une technique discursive appropriée à son auditoire. Est rhétorique ce par quoi un discours est persuasif. Ø « L'image appartient-elle à ce registre ? » est la première question à se poser Ø Ensuite, on sera attentif au verbe « peut-on » : il ne s'agit pas seulement d'envisager si cela est possible de fait (= est-ce réalisable ?), mais aussi dans quelle mesure en a-t-on le droit (est-ce légitime ?) car en effet, on connaît l'importance et l'impact qu'ont les images actuellement : celles-ci sont parfois préférées aux discours écrits et à la patience et au travail qu'ils requièrent pour faire passer leur messages. Ø La question serait alors : l'image peut-elle légitimement prétendre au statut d'instrument de transmission du savoir ? N'est-elle pas, parce que trop schématique, insuffisante pour mériter un tel statut ? Problématique : L'image est bien souvent, au regard des discours écrits ou des calculs de la science, dévalorisée : on doute que l'on puisse tirer quoique ce soit d'une image ;et celle-ci est souvent reléguée au rang de divertissement.

Pourtant, l'exemple des illustrations dans les livres pour enfants, les schémas représentant le fonctionnement de certaines machines, les cartes ou même l'art en général, nous montrent que l'image possède une certaine valeur heuristique.

Mais peut-on alors aller jusqu'à parler d'une rhétorique de l'image ? L'image a-t-elle un langage propre ? Est rhétorique, ce qui persuade.

L'image est-elle pourvu d'un tel pouvoir ? De quels moyens disposerait-elle pour nous convaincre ? Une telle capacité n'est-elle pas le domaine réservée du discours logique ? 1- L'IMAGE EST UN OUTIL RHÉTORIQUE a) est rhétorique ce qui persuade La rhétorique est un art du discours efficace.

En effet, la rhétorique est une technique ou un procédé grâce auquel le discours est persuasif.

On peut donc dire qu'il y a une rhétorique de l'image pour autant que celle-ci est pourvue d'un certain pouvoir et que ce pouvoir est du à une certaine technique, opère stratégiquement : elle s'appuie sur la sensibilité du spectateur.

L'image est notamment du registre du « comme si ».

Faisant appel à l'imagination, l'image est persuasive, elle agit sur la pensée en donnant de l'être à ce qui n'en a pas forcément.

Exemple : le philosophe qui marche sur une planche suspendue au dessus du vide ne peut s'empêcher d'avoir peur malgré tous ses raisonnements : l'image (vide, chute) produit son effet. b) l'image a pour elle d'être synthétique De plus l'image est particulièrement efficace compte tenu de sa simplicité.

Là où le discours scientifique s'épuise en analyse et en raisonnement, l'image donne sa matière d'un coup.

Cette instantanéité du propos est proprement rhétorique.

En effet, comme le souligne F.

Dagonet, dans Images et science, l'image a ce pouvoir de « silhouetter un vaste ensemble (de multiples flux, de productions ou de données) en même temps que de les ramasser tous ». Pour l'auteur, l'image, « délivre l'être de sa lourdeur, de ses inutilités » pour ne retenir que l'essentiel.

Exemple : une carte, image d'un espace dans lequel on peut virtuellement se déplacer sans se perdre. Finalement, là où un discours ne peut inclure la fin dans le commencement, là où il est soumis à la nécessité d'expliquer, l'image permet de comprendre.

[faire référence aux « repères » : expliquer / comprendre] c) l'image tient en respect L'efficacité persuasive de l'image se retrouve aussi dans la vie courante.

Le pouvoir politique a besoin d'être représenté, a besoin de s'exercer par des images.

Tel est, selon Louis Marin ce qui permet de faire la différence entre la force et le pouvoir.

La force est une puissance effective qui se traduit par l'annihilation de toute résistance. Le pouvoir est l'intériorisation de cette force : par l'image, la force est médiatisée, re-présentée et n'a plus besoin de s'exercer en fait.

D'où la remarque de Pascal selon laquelle, les signes extérieurs du pouvoir (la couronne d'un roi, ses troupes, le faste …) tiennent en respect. Transition : · parce que l'image est moyen de persuader, on peut parler d'une rhétorique de l'image : d'une part, elle est, au regard des discours écrit ou parlés, nettement plus synthétique – ce qui augmente son impact sur la subjectivité – du spectateur, d'autre part, elle donne de l'être à ce qui en est dépourvu (pouvoir de l'imagination diagnostiqué par Pascal) · toutefois, on voit alors que l'efficace du pouvoir de l'image est violente.

Or la rhétorique n'est-elle pas plutôt un art de convaincre ? · En effet, la rhétorique est la mise en œuvre de moyens au service d'une fin.

Or telle qu'elle a été présentée, l'image vise à ce que le sujet la désire elle et non le propos qu'elle sert.

Autrement dit, la rhétorique est mise en forme d'un contenu là où l'image n'est forme d'elle-même. · Enjeu : le pouvoir de l'image n'est-il pas du domaine de la violence et non de la mise en forme argumentée et rationnelle propre à la rhétorique ? 2- L'IMAGE ARRACHE L'ADHÉSION MAIS NE LA PROVOQUE PAS a) persuader n'est pas convaincre Rapporter la rhétorique à une puissance tyrannique est précisément l'entreprise menée par les sophistes : en demandant à ce que leur enseignement soit rétribué, il faisait du discours une marchandise, c'est-à-dire un produit pouvant passer de mains en mains.

C'est pourquoi même le plus ignorant pouvait y avoir accès : Gorgias ignorant tout de la médecine se targue d'avoir été auprès d'un patient, plus persuasif que son frère médecin.

Or la rhétorique. »

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