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Peut-on ne pas savoir ce que l'on fait ?

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« POUR DÉMARRER voici un sujet qui nous interroge sur les limites de la connaissance, dans le domaine particulier de l'action.

Est-il possible, en effet, de ne pas saisir, de façon précise et adéquate, dans toute leur ampleur et leurs conséquences, les actions que nous exerçons nous-mêmes sur la réalité, et que nous paraissons maîtriser? A priori, cet énoncé peut sembler paradoxal. CONSEILS PRATIQUES La qualité de votre travail réside dans l'analyse minutieuse des termes« savoir» et «faire ».

Certains de nos actes échappent à notre capacité de détection psychique (actes manqués) et ceci constitue une première limite.

D'autres conduisent à des conséquences que nous n'avons pas prévues, par ignorance, par aveuglement ou par incompétence : la connaissance complète de toute leur ampleur nous dépasse.

Un plan progressif qui aborde successivement ces différents aspects de la question paraît ici souhaitable. BIBLIOGRAPHIE FREUD, Cinq leçons sur la psychanalyse, Payot.

HEGEL, La raison dans l'histoire, 10/18-UCE. I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ? Il s'agit de s'interroger sur les rapports de connaissance qu'un sujet peut entretenir avec ses propres agissements. Dans quelle mesure l'homme est-il capable d'agir en connaissance de cause, avec lucidité, et quelles sont les conditions de l'accès à cette lucidité ? N'est-il pas nécessaire de lutter contre un certain nombre de puissances trompeuses qui risquent d'aveugler l'homme et de l'empêcher d'accéder à une maîtrise de lui-même qui lui assure sa liberté ? II - UNE DÉMARCHE POSSIBLE. On peut partir du constat que l'on est parfois surpris par certaines réactions ou certains comportements que nous adoptons dans une situation donnée, par exemple sous le coup de l'émotion, nous allons agir de façon désordonnée ou inadaptée. De la même façon, nous pouvons être étonnés des conséquences de certains actes que nous n'envisagions pas. Il semble bien que nous ne soyons donc pas clairement conscients de ce que l'on fait. Dans un premier temps, précisons ce que peut signifier : - ne pas savoir ce que l'on fait. - ne pas connaître les motivations qui me poussent à agir. On pouvait à ce propos évoquer les effets de pulsions refoulées sur nos agissements conscients.

Sous l'effet de ces pulsions, on saisit que le moi n'est pas toujours le maître dans sa maison. On peut être incapable d'évaluer la portée ou les conséquences de nos agissements, soit par aveuglement, soit par incapacité à prévoir. L'ignorance, le manque de lucidité nous amènent à agir sans réflexion préalable et sans possibilité d'envisager les implications de nos actions. Ainsi l'ignorance peut être source d'actions mauvaises et stupides.

C'est l'ignorance du bien qui nous pousse à mal agir dit Platon. Nul n'est méchant volontairement (Platon). C'est dans le « Gorgias » de Platon que l'on trouve exposé le paradoxe socratique : « Nul n'est méchant volontairement ».

Cette thèse surprenante de prime abord doit être reliée aux deux autres : « Commettre l'injustice est pire que la subir » ; « Quand on est coupable il est pire de n'être pas puni que de l'être ».

L'injustice est un vice, une maladie de l'âme, c'est pourquoi, nul ne peut vraiment la vouloir (on ne peut vouloir être malade), et la punition, qui est comparable à la médecine, est bénéfique à celui qui la subit. L'attitude commune face à la justice est résumée par Polos dans « Gorgias » et Glaucon au livre 2 de la « République ».

Les hommes souhaiteraient être tout-puissants et pouvoir commettre n'importe quelle injustice pour satisfaire leurs désirs.

Il vaut donc mieux, selon eux, commettre l'injustice que la subir.

Cependant, comme subir l'injustice cause plus de dommage que la commettre de bien, les hommes se sont mis d'accord pour faire des. »

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