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Peut-on imaginer à partir de rien ?

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« Vocabulaire: IMAGE - IMAGINATION - IMAGINAIRE L'image est, en psychologie, une représentation mentale d'objets non présents.

L'imagination est, dans la psychologie classique, une activité de l'esprit qui fabrique des combinaisons nouvelles d'images.

Pour Sartre (qui nie comme Alain la réalité de l'image mentale, reflet passif du réel) l'imagination, ou fonction imageante, n'est qu'une manière de viser un objet réel : le viser, l'« intentionner » comme n'étant pas là.

Est dit imaginaire, tout produit de l'imagination, en tant qu'il se distingue du réel.

L'esprit humain est doué de diverses facultés, l'intuition sensible, l'entendement et l'imagination : celle-ci permet aux hommes de se représenter mentalement des objets non présents, autrement dit de les imaginer.

Elle joue également un rôle essentiel dans l'invention, c'est-à-dire dans la production de fictions.

Mais quelle est la puissance créatrice de l'imagination ? Il semble que l'imagination est limitée aux objets que nous avons antérieurement perçus. L'imagination se base-t-elle sur un modèle ? Doit-elle prendre sa source dans le réel pour pouvoir être ? Qu'est-ce que " rien " : cela veut-il dire que l'imaginaire se suffit à lui-même ? Qu'il y a toujours une cause première à une action d'imagination ? Étymologiquement, imaginer, c'est imiter ce qui est par des images.

L'imagination n'est-elle que reproductrice d'êtres ou d'objets absents ? Or, l'imagination offre d'autres possibilités : de combiner des idées qui à priori n'ont rien à faire ensemble, d'anticiper des événements qui n'existent donc pas encore, et d'inventer ce qui n'est pas, par exemple un monde imaginaire.

L'imagination est productrice.

Se pose alors la question : crée-t-elle à partir d'éléments ou de rien ? L'anticipation, qui part de faits réels pour parvenir vers une vision à venir, ne part pas de rien.

Mais la création artistique, elle, peut parfois n'être le fruit que des divagations du créateur, sans rapport avec le réel.

Peut-on se permettre d'imaginer à partir de rien ? Est-ce acceptable, alors que ce serait source d'erreur, d'illusion, de mensonge ? Ou au contraire ne doit-on pas privilégier cette imagination productrice, comme une nécessité pour le progrès dans l'invention technique (qui part parfois de ce qui paraît invraisemblable, impossible), ou pour la création artistique ? [On peut imaginer quelque chose à partir de rien.

L'esprit progresse parce qu'il est capable d'imaginer. L'imagination ajoute à nos connaissances empiriques quelque chose qui n'est tiré d'aucune expérience. En ce sens, elle dépasse le réel.] La connaissance se fonde sur l'imagination Il est impossible, comme a pu le croire Hume, de rendre compte de l'origine de la connaissance en se rapportant à la seule expérience que nous avons des choses.

L'homme a imaginé le zéro ou les nombrs imaginaires.

Il n'existe nulle part dans la nature.

Ce concept a bien été élaboré à partir de rien. Qu'est-ce que l'imaginaire créateur? Ce que nous disions de la poésie est vrai de toute oeuvre d'invention.

A.

de Châteaubriand décrit ainsi le travail d'invention du romancier: "Pour moi, écrit-il, la création artistique comporte plusieurs phases: tout d'abord une impression d'ensemble, à la fois visuelle et musculaire.

[...] La seconde phase est celle de la combinaison et de l'invention...

Je ne fais aucun effort.

Je laisse se dérouler l'action sur l'écran de mon esprit...

C'est un rêve, c'est l'inconscient. Cette phase est suivie d'une autre: la réalisation, l'écriture.

Là commence le tourment.

Cela provient, sans doute, de ce que je cherche moins à représenter une action, que je ne m'efforce de faire sentir une certaine vibration de vie, un certain état et combinaison de l'être, ce je ne sais quoi d'essentiel qui détermine les différences.

Le principal! Le sujet n'est pour moi qu'un support.

A cette tâche donc je prends beaucoup de peine et emploie beaucoup de temps, jusqu'au jour, parfois très tardif, où une émotion d'un ordre tout nouveau vient m'avertir que l'oeuvre commence à vivre en moi.

Alors s'ouvre une période que j'appellerai la période musicale.

L'oeuvre se met à tressaillir sous l'influence de l'émotion de la musique...

A partir de ce moment-là, telle page de Mozart, de Beethoven, me fait entendre la musique de mon oeuvre, sinon dans ce qu'elle a de réalisé, du moins dans ce qui lui reste à devenir." Aussi, il ne faut pas chercher l'invention artistique dans le matériel utilisé par le créateur, mais dans cette vibration de la vie ou de la pensée, qui brise les anciens cadres, et organise le donné en fonction d'une intuition originale et vraiment nouvelle.. »

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