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Peut-on être neutre ?

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« [Le minimum de liberté dont nous disposons nous permet de ne pas nous impliquer dans les événements extérieurs.

La liberté d'opinion suppose la possibilité d'une absence d'opinion.] L'indifférence est invincible Se réclamer du neutralisme, c'est faire preuve d'une indifférence à l'égard de ce qui nous environne.

Si tout nous indiffère, la violence même ne peut forcer un homme à adhérer en son for intérieur à une idée.

Selon Alain, «dès que le plus faible des hommes a compris qu'il peut garder son pouvoir de juger, tout pouvoir extérieur Neutralité et liberté Un pays comme la Suisse a toujours proclamé sa neutralité dans le domaine des affaires extérieures.

Cela lui a permis notamment d'échapper à deux guerres mondiales, de préserver sa population et sa richesse en évitant des conflits qui auraient eu des conséquences désastreuses.

De toute façon, sa petite taille et sa position géographique mettaient le pays à la merci de belligérants Rester en retrait, c'est être heureux Le plus sûr moyen de se protéger des vicissitudes du monde extérieur, c'est de ne pas s'impliquer soi-même dans les querelles d'opinions que rien ni personne ne peut arbitrer.

Nous économisons ainsi nos forces en atteignant plus sûrement notre objectif. [Plus qu'une vaine illusion, la neutralité est une contradiction dans les termes: tout en revendiquant le droit à l'indifférence, elle trahit une prise de position qui refuse d'être considérée comme telle.] La neutralité n'est pas viable Se vouloir neutre, c'est refuser l'engagement dans l'action.

Celui qui se réclame de la neutralité, en ne s'impliquant pas, ne choisit plus sa vie; il est la victime des circonstances extérieures.

Il est tel l'âne de Buridan, qui, indéterminé, meurt, n'ayant pas pu choisir entre un seau d'eau et un picotin d'avoine placés à égale distance de lui. Le refus de l'engagement est une hypocrisie croire que l'on peut échapper à tout engagement et toujours refuser de prendre parti n'est qu'une hypocrisie. On soupçonne la Suisse d'avoir collaboré, de manière passive, avec les nazis.

De toute façon, le rapport de forces ne lui laissait pas le choix: entre la collaboration et l'annexion, elle a préféré la première.

De fait, pour préserver leur neutralité et leur indépendance, les «neutres» prendront toujours le parti du plus fort. On n'est jamais neutre Rien n'est plus faux que de croire que celui qui reste neutre connaît la tranquillité.

Cette dernière n'est qu'apparente.

La vraie tranquillité de l'esprit requiert des efforts.

Selon Pascal, l'homme étant être de raison et de passion, «il ne peut être sans guerre, ne pouvant avoir la paix avec l'un qu'ayant guerre avec l'autre» (Pensées).

La paix est au prix d'un combat intérieur.. »

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