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La technique est-elle neutre ?

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« PREMIERE CORRECTION INTRODUCTION La technique est l'ensemble des savoir-faire visant à travailler la nature, à construire un monde de culture et de sens.

La technique utilise des outils, des procédés, des matières et des matériaux, des méthodes et des procédures qui dans sa dimension moderne nous interroge au plus haut point.

En quel sens la technique peut-être une activité neutre ? Neutre signifie ici ce qui ne s'engage ni d'un côté ni d'un autre.

La neutralité serait une sorte d'impartialité, d'objectivité.

La technique est-elle neutre ? De quel côté est-elle ? Quelles sont ses finalités ? Vise-t-elle le bien, le mal ? Est-elle pour ou contre l'homme ? PROPOSITION DE PLAN I.

Origine de la technique 1.

A l'origine : le mythe de Prométhée Texte Platon Protagoras, 320c-321d, traduction Dacier et Grou révisée par É.

Saisset (1869). PROTAGORAS.

— [...] Il y a eu un temps où les dieux existaient seuls, et où il n'y avait encore aucun être mortel. Lorsque le temps destiné à la création de ces derniers fut venu, les dieux les formèrent dans les entrailles de la terre, en mêlant ensemble la terre et le feu et les deux autres éléments qui entrent dans la composition de ces deux premiers éléments.

Mais avant que de les laisser paraître à la lumière, ils ordonnèrent à Prométhée et à Épiméthée1 de les orner et de leur distribuer toutes les qualités convenables.

Épiméthée pria Prométhée de permettre qu'il fît seul cette distribution, à condition, dit-il, que tu l'examineras quand je l'aurai faite.

Prométhée y consentit.

Voilà donc Épiméthée en fonction.

Il distribue aux uns la force sans la vitesse, et aux autres la vitesse sans la force.

Il donne des armes naturelles à ceux-ci; et à ceux-là il leur refuse des armes, mais il leur donne d'autres moyens de se conserver et de se garantir.

À ceux à qui il donne la petitesse de corps, il assigne les antres, les souterrains pour retraite, ou, en leur donnant des ailes, il leur montre leur asile dans les cieux.

À ceux à qui il donne la grandeur en partage, cette grandeur suffit à leur conservation.

Il acheva ainsi sa distribution avec le plus d'égalité qu'il lui fut possible, prenant bien garde qu'aucune de ces espèces ne pût être détruite.

Après leur avoir donné tous les moyens de se garantir de la violence les uns des autres, il eut soin de les munir contre les injures de l'air et contre les rigueurs des saisons.

Pour cela, il les revêtit de poils épais et de peaux serrées très capables de les défendre contre les gelées de l'hiver et contre les ardeurs de l'été, et qui, lorsqu'ils ont besoin de dormir, leur servent de couvertures.

[...] Cela fait, il leur assigna à chacun leur nourriture : à ceux-là les herbes, à ceux-ci les fruits des arbres, à d'autres les racines, et il y eut telle espèce à qui il permit de se nourrir de la chair des autres animaux; mais, pour cette espèce, il la rendit peu féconde, et accorda une grande fécondité à celles qui devaient la nourrir, afin qu'elle se conservât Mais comme Épiméthée n'était pas fort prudent, il ne prit pas garde qu'enfin il avait employé toutes les qualités pour les animaux privés de raison, et qu'il lui restait encore à pourvoir l'homme.

Il ne savait donc quel parti prendre, lorsque Prométhée arriva pour voir le partage qu'il avait fait.

Il vit tous les animaux parfaitement partagés, mais il trouva l'homme tout nu, n'ayant ni armes, ni chaussures, ni couvertures.

Déjà paraissait le jour destiné pour tirer l'homme du sein de la terre et pour le produire à la lumière du soleil; et Prométhée ne savait que faire pour donner à l'homme les moyens de se conserver.

Enfin voici l'expédient dont il s'avisa : il déroba à Héphaïstos et à Athéna 2 le secret des arts et le feu (car sans le feu cette science ne pouvait être possédée : elle aurait été inutile), et il en fit présent à l'homme.

Voilà de quelle manière l'homme reçut la science de conserver sa vie. 1 - Étymologiquement, Prométhée est celui «qui réfléchit avant», Épiméthée celui «qui réfléchit après». 2 - Héphaïstos et Athéna sont les dieux des arts utiles à la vie : Héphaïstos (dieu du feu) fournit les instruments, Athéna (déesse de l'intelligence) la connaissance pratique. 2.

La technique et l'évolution Texte Rousseau Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755), 2ème partie « La métallurgie et l'agriculture furent les deux arts dont l'invention produisit cette grande révolution.

Pour le poète, c'est l'or et l'argent, mais pour le philosophe ce sont le fer et le blé qui ont civilisé les hommes et perdu le genre humain.

Aussi l'un et l'autre étaient-ils inconnus aux sauvages de l'Amérique qui, pour cela, sont toujours demeurés tels; les autres peuples semblent même être restés barbares tant qu'ils ont pratiqué l'un de ces arts sans l'autre; et l'une des meilleures raisons peut-être pourquoi l'Europe a été, sinon plus tôt, du moins plus constamment et mieux policée que les autres parties du monde, c'est qu'elle est à la fois la plus abondante en fer et la plus fertile en blé.

». »

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