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PEUT-ON ETRE JUSTE TOUT EN RECHERCHANT SON PROPRE INTERET ?

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La volonté générale n?est pas la somme des volontés particulières, mais elle représente l?intérêt commun, qui peut aller contre la volonté particulière d?un individu. Le véritable intérêt de l?individu ne réside pas ainsi dans la recherche de ses désirs et avantages particuliers, mais dans le fait de se plier à la volonté générale qui seule peut garantir sa liberté et l?égalité de tous les citoyens. Il ne s?agit donc pas de dire qu?être juste serait incompatible avec toute recherche de l?intérêt propre, mais que si intérêt propre signifie intérêt particulier de l?individu, cet intérêt ne peut guider et fonder la pratique de la justice politique. Le véritable intérêt et la véritable justice sont à chercher non pas dans le bien particulier, mais dans le bien général de la communauté régie par le contrat social. 3° L?homme doit respecter la justice pour elle-même, mais elle est ce qu?il doit à son âme.  Dans la perspective platonicienne, la justice est une vertu qui doit être recherchée pour elle-même et qui ne doit pas avoir pour fondement l?intérêt propre de l?individu, mais la recherche du bien. Socrate s?oppose ainsi au mythe de Gygès raconté par Glaucon : Gygès, un berger, trouve un anneau qui a le pouvoir de le rendre invisible, et commet alors, grâce à l?impunité dont il est assuré, de nombreux forfaits. Contre Glaucon, qui tire de ce mythe l?idée que les hommes ne sont justes que parce qu?ils craignent la punition, Socrate affirme que la justice ne repose pas sur un tel intérêt personnel, et que l?assurance de l?impunité ne suffit donc pas à faire apparaître l?injustice comme un bien. En ce sens, la justice n?est pas fondée sur la recherche de l?intérêt propre, mais elle vaut en elle-même comme vertu de l?âme. Cependant, pratiquer la justice pour elle-même constitue l?intérêt suprême de l?individu dans le sens où la justice est une visée vers l?idée de bien et de bon, qui constitue la plus haute des idées intelligibles qui sont la destination de l?âme humaine.

« La justice consiste à la fois dans une institution et dans une disposition morale qui visent au respect du droit, ainsi que dans une volonté d'équité, c'est-à-dire d'accorder à chacun ce qui lui est dû, et d'égalité, qui est d'appliquer la même loi et les mêmes peines à chacun sans discrimination.

Se demander si l'on peut être juste tout en recherchant son propre intérêt amène à s e poser une double question.

En effet, on peut penser qu'être juste tout en recherchant son propre intérêt signifie que le fondement de la justice consiste dans le fait que l'on n'est pas juste pour rechercher la justice en tant que telle, mais parce que cela sert notre intérêt propre : la question est alors de savoir si la recherche de notre propre intérêt peut conduire à être juste et suffire à nous rendre tels, ou si la justice ne doit pas tout d'abord être recherchée pour elle-même.

La seconde question consiste à comprendre qu'être juste tout en recherchant son intérêt propre signifie qu'être juste et trouver son intérêt ne sont pas incompatibles : en ce sens, même si l'on pense que la justice doit avant tout être pratiquée pour elle-même, on peut penser qu'être juste est dans notre intérêt au sens où il s'agirait d'accomplir la destination de notre âme et de notre raison.

Peut-on alors réconcilier notre intérêt propre avec la justice, ou bien doit-on penser que la notion de justice ne doit en aucun cas être confondue avec celle de l'intérêt ? Nous verrons tout d'abord que la justice est fondée sur la recherche par chacun de son intérêt propre, avant de voir qu'il n'est possible d'être juste qu'en faisant passer notre intérêt propre après l'intérêt général. On pourra alors voir dans la justice une vertu qui doit être recherchée en elle-même, mais qui vaut également par ce qu'elle apporte à celui qui la pratique, en tant qu'elle constitue la réalisation de la destination de l'âme humaine. 1° La justice est une convention qui règle les rapports entre les hommes, établie par la crainte d'être lésé de ce qui nous est dû. Hobbes pense l'organisation sociale et politique à partir d'un état de nature hypothétique, dans lequel les relations humaines sont soumises au droit naturel : ce droit est basé sur la concurrence pour les biens à posséder, et assure la victoire du plus fort physiquement, ou du plus rusé, sur les plus faibles.

Il entraîne donc une peur constante d e se voir vaincu et lésé de que l'on désire.

C'est pour remédier à cette crainte que les hommes instaurent un contrat, qui remplace le droit naturel par des règles purement conventionnelles, où chacun accepte d'aliéner sa puissance naturelle.

Ce renoncement d e chacun à ce qu'il pourrait prétendre par la force est fondé sur l'intérêt personnel de chacun, qui préfère effectuer ce renoncement parce que le fait que les autres y renoncent également garantit sa sécurité et sa conservation.

La pratique et la défense de cette justice conventionnelle et contractuelle sont donc des devoirs qui ne sont basés que sur la crainte de revenir au droit naturel et de subir une injustice de la part des plus forts : ils ne valent que dans la mesure où ils rendent la justice efficace et utile à chacun.

En ce sens, on ne peut être juste qu'en tant que nous recherchons notre intérêt propre, c'est cette recherche qui permet aux h o m m e s de consentir aux sacrifices qu'exige la pratique d e la justice. 2° Nous ne pouvons être juste qu'en suivant non notre intérêt propre, mais l'intérêt commun Rousseau, dans le Contrat social, part du même questionnement que Hobbes, à savoir ce qui permet de fonder la justice dans une communauté politique.

Selon Rousseau, la justice ne peut reposer sur la recherche par chacun de son propre intérêt : la justice a pour but de garantir l'égalité et la liberté de chaque citoyen.

Elle repose en ce sens non pas sur l'intérêt de chacun, mais sur le respect de la volonté générale.

La volonté générale n'est pas la s o m m e des volontés particulières, mais elle représente l'intérêt commun, qui peut aller contre la volonté particulière d'un individu.

Le véritable intérêt de l'individu ne réside pas ainsi dans la recherche de ses désirs et avantages particuliers, mais dans le fait de se plier à la volonté générale qui seule peut garantir sa liberté et l'égalité de tous les citoyens.

Il ne s'agit donc pas de dire qu'être juste serait incompatible avec toute recherche de l'intérêt propre, mais que si intérêt propre signifie intérêt particulier d e l'individu, cet intérêt ne peut guider et fonder la pratique d e la justice politique.

Le véritable intérêt et la véritable justice sont à chercher non pas dans le bien particulier, mais dans le bien général de la communauté régie par le contrat social. 3° L'homme doit respecter la justice pour elle-même, mais elle est ce qu'il doit à son âme. Dans la perspective platonicienne, la justice est une vertu qui doit être recherchée pour elle-même et qui ne doit pas avoir pour fondement l'intérêt propre d e l'individu, mais la recherche du bien.

Socrate s'oppose ainsi au mythe de Gygès raconté par Glaucon : Gygès, un berger, trouve un anneau qui a le pouvoir de le rendre invisible, et commet alors, grâce à l'impunité dont il est assuré, de nombreux forfaits.

Contre Glaucon, qui tire de ce mythe l'idée que les hommes ne sont justes que parce qu'ils craignent la punition, Socrate affirme que la justice ne repose pas sur un tel intérêt personnel, et que l'assurance de l'impunité ne suffit donc pas à faire apparaître l'injustice comme un bien.

En ce sens, la justice n'est pas fondée sur la recherche de l'intérêt propre, mais elle vaut en ellem ê m e comme vertu d e l'âme.

Cependant, pratiquer la justice pour elle-même constitue l'intérêt suprême de l'individu dans le sens où la justice est une visée vers l'idée de bien et de bon, qui constitue la plus haute des idées intelligibles qui sont la destination de l'âme humaine.

La justice fait donc partie des biens qui doivent être recherchés en tant que tels, mais aussi parce que c'est en les accomplissant que l'âme atteint sa véritable destination intelligible et que l'homme peut se réaliser lui-même. Conclusion Il peut tout d'abord sembler que l'on puisse être juste tout en recherchant son intérêt propre au sens où seule la recherche de notre intérêt personnel peut permettre le renoncement à la force qu'implique la justice.

On ne peut alors être juste qu'en recherchant son intérêt propre.

Cependant, une telle conception de la justice peut sembler erronée si l'on pense que la justice ne considère pas l'intérêt d e chacun, mais l'intérêt général en tant que seul ce dernier permet d e garantir la liberté et l'égalité.

Etre juste est alors tout d'abord conformer son intérêt propre au bien commun, et donner la priorité au bien commun sur le bien personnel.

On peut alors approfondir cette idée en affirmant qu'être juste n'est pas rechercher son intérêt propre, mais que seul l'exercice de la justice, parce qu'il repose sur la recherche du bien, permet à l'individu de réaliser sa destination et son essence.. »

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