Peut-on éduquer par le jeu ?

« Peut-on éduquer par le jeu ? Cette question amène à s’interroger sur la place du jeu au sein de l’éducation, son intérêt et sa nécessité.

De plus, le verbe « éduquer » possède plusieurs définitions nuancées, pouvant tout aussi bien être synonyme d’instruire que de dresser. C’est donc pour répondre à cette question que le philosophe Alain rapporte les paroles et l’opinion tranchée de Hegel à ce sujet, qui défère de l’opinion commune.

Le philosophe allemand s’oppose catégoriquement à l’idée reçue prônant l’éducation par le jeu.

Pourtant de nos jour l’éducation ludique est mise en avant aussi bien par les parents que par l’école. Pour répondre à la question nous allons nous intéresser à la nécessité même d’introduire le jeu à l’éducation, puis ce qui en résulte. Pour commencer, y a-t-il même lieu de faire de l’éducation un jeu ? Hegel remarque que les enfants repoussent leur « état d’enfant ».

Ainsi, ils cherchent constamment à imiter les adultes, à travers leurs jouets par exemple : ils jouent à « papa et maman », s’amusent avec des poupons, une dînette, un établi de bricolage en plastique.

Contrairement à ces derniers, l’éducation et l’instruction représentent un réel moyen pour les enfants de grandir.

Pourquoi alors essayer de les dispenser de l’aspect sérieux de la chose, qui légitimerait leur sentiment d’évolution.

L’intérêt est plutôt d’exploiter ce désir de grandir « avec toutes les forces de l’enfance » pour habituer et donner le goût de l’éducation aux plus jeunes. En outre, l’effet pervers ou indésirable de l’éducation ludique est quelle n’encourage pas le dépassement de soi-même, l’ascension et le réel progrès dans la mesure ou le jeu n’admet pas l’éducation à partir du moment où l’aspect amusant et plaisant est perdu.

Celui qui appréhende l’éducation de cette façon n’est alors qu’un idiot, de idios, celui qui reste le même, qui n’évolue pas , qui se satisfait de ses acquis et n’ira pas plus loi que là où.... »