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Peut-on donner un modèle mécanique du vivant ?

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« Introduction. Le vivant s'oppose à la fois à l'inerte et au mort.

toutes les cultures n'ont pas élevé les mêmes barrières entre ce que nous appelons le vivant et ce que nous appelons l'inerte.

Mais à partir du moment où le vivant a été déterminé comme tel, cad distingué du non vivant, s'est posé la question de sa compréhension et de son explication.

Un modèle est un schéma destiné à rendre intelligible une réalité trop complexe pour être saisie directement.

Mécanique renvoie à machine.

Le problème est donc de savoir s'il est possible et utile (ou fécond) de concevoir le vivant comme une machine. 1ière partie. La cinquième partie du "Discours de la Méthode" expose la physique cartésienne, forme résumée du Traité du monde ; c'est une déduction rationnelle des principales lois de la nature à partir d'un chaos initial fictif.

« Démontrant les effets par les causes » (V), il s'appuie sur le principe mécaniste d'une nature explicable par figure et mouvement, et fait ainsi l'économie du recours à la notion d'âme (il développe l'exemple de ses travaux sur les fonctions cardiaques).

C'est particulièrement dans l'étude du vivant qu'un tel geste se trouve mis en relief.

De là, le modèle de la machine ou de l'automate pour penser le corps animal et ses divers mouvements, l'image technique ayant pour vocation de souligner ici l'approche mécaniste du monde naturel.

Mais, là où l'animal peut s'y réduire complètement (car il est tout matière), on doit reconnaître en l'homme, et en l'homme seulement, une composition de deux substances : machine jusqu'à un certain point (le corps), ce qui le caractérise en propre reste l'exercice de la pensée qui, elle, est immatérielle.

Parler avec à propos est le signe extérieur d'une telle spécificité. C'est Descartes qui, dès 1632, avec la théorie des animaux-machines, a présenté le premier modèle scientifique du mécanisme.

Entre les corps matériels et les êtres vivants il n'y a pas de différence de nature, mais de degré.

Les animaux sont semblables aux automates que fabrique l'homme, ils sont seulement beaucoup plus complexes. La biologie, chapitre de la physique (Descartes). Descartes, préoccupé de physique et, en particulier, de mécanique (= étude de l'enchaînement des causes, qui se dit en grec : mékanè), a considéré curieusement que les animaux sont des machines (théorie de l'animalmachine).

« C'est la nature qui agit en eux, selon la disposition de leurs organes; ainsi qu'on voit qu'un horloge (— une horloge), qui n'est composé que de roues et de ressorts, peut compter les heures, et mesurer le temps, plus justement que nous avec toute notre prudence » (Discours de la Méthode, 1637). Le problème de l'union de l'âme et du corps. a) La hiérarchie des âmes selon Aristote.

Aristote distinguait, dans son Traité de l'Ame : • L'âme végétative, principe de la nutrition et de la croissance des plantes; • L'âme sensitive, principe de la sensation et de la locomotion chez les animaux; • l'âme rationnelle (ou dianoétique), qui — chez l'homme — couronne les deux précédentes. b) Chose qui pense ou matière brute.

Descartes rejette absolument ces distinctions.

« Il n'y a en nous, écrit-il, qu'une seule âme, et cette âme n'a en soi aucune diversité de parties : la même qui est sensitive est raisonnable, et tous ses appétits sont des volontés » (Traité des Passions, art.

47; 1649).

Ceci implique que les animaux, qui ne pensent pas, ne connaissent ni le plaisir ni la douleur. c) L'insoluble question de l'union de l'âme et du corps. • Le corps de l'homme aussi est donc en tous points comparable à une machine (un médecin du XVIIIe s.

écrira même un ouvrage intitulé : L'Homme-machine, 1748).

L'homme-machine dérive de l'animal-machine de Descartes mais La Mettrie entend pousser le mécanisme cartésien jusqu'au maximum de ses conséquences logiques: tout ce que la métaphysique cartésienne attribuait à l'âme (pensées, ides innées) peut être expliqué matériellement.

Tout en l'homme n'est que mécanisme et il revient à la science d'en rendre compte. • Comment expliquer alors l'union vécue de la « substance étendue » (= la matière) du corps et de la « substance pensante » (= l'âme) ? Descartes localise bizarrement dans la glande pinéale (petite glande située au-dessus du cerveau moyen, que nous nommons aujourd'hui : épiphyse), le point de jonction entre les volitions de l'âme et les mouvements du corps de l'homme.

(Evitez : « le gland pinéal », perle célèbre rencontrée dans certaines copies !) • « Toute l'action de l'âme consiste en ce que, par cela seul qu'elle veut quelque chose, elle fait que la petite glande à qui elle est étroitement jointe, se meut en la façon qui est requise pour produire l'effet qui se rapporte à cette volonté » (Traité des Passions, art.

41; 1649). Si l'on jette un regard sur l'histoire de la biologie on constate la présence forte d'une conception mécaniciste assimilant le vivant à une machine.

Tel était le point vue de Descartes.

L'animal n'est qu'une machine, il est dépourvu d'âme.

Sans l'âme, le corps humain n'est qu'une machine.

La machine tombe en panne comme le corps. »

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