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Peut-on dire qu'on fait l'histoire ?

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« Analyse du sujet : - - - Il semble de prime abord évident qu'il n'y aurait pas d'histoire sans les hommes qui la construisent. Cependant, est-il vrai que ce sont les hommes qui décident du sens de l'histoire, ou bien ne sont-ils que les acteurs d'une histoire qui les détermine ? Il existe ainsi deux conceptions opposées de l'histoire : pour la première, le cours de celle-ci est principalement déterminée par l'influence de l'action des « grands hommes » alors que pour la seconde, ce sont les structures qui déterminent le comportement des hommes. La question renvoie alors au problème de la liberté humaine : si l'homme est libre, alors il n'est pas entièrement déterminé par ce qui le précède, et il peut donc changer le cours de l'histoire par l'exercice de sa liberté individuelle. Si, par contre, l'homme est lui-même un être entièrement déterminé, alors ses choix peuvent déjà être lus dans les déterminismes historiques et l'homme devient alors quasiment négligeable. Par ailleurs, le sujet laisse également entendre qu'on peut s'interroger sur l'histoire entendue comme science du passé : cette histoire est-elle une description objective du passé ou bien une construction subjective du passé ? Problématisation : Ne serait-il pas présomptueux de croire que l'homme fait l'histoire ? Ne serait-ce pas même un peu déprimant de penser que cette histoire, ce « pêle-mêle d'ordure » comme disait Héraclite, serait la responsabilité de l'être humain ? Si l'homme fait l'histoire, alors il y a bien de quoi renoncer à l'humanité.

Si, par contre, l'homme n'est pour l'histoire qu'un pion sur l'échiquier, à quoi bon encore prendre des engagements ? Ce serait là faire de l'histoire un destin fatal auquel aucun peuple n'échappe, et il ne nous resterait plus qu'à plonger dans l'attentisme.

Le sujet pose donc problème parce qu'il met en cause le rôle de l'homme au sein de la création. Proposition de plan : 1. Les grands hommes changent le cours du monde. - - - - - Lorsqu'on pense à l'histoire, on est poussé naturellement à se remémorer les actions des « grands hommes », ceux dont les actes ont changé le cours du monde. Cette forme d'histoire fige le passé et nous le transpose dans un univers spirituel où « comme les anciens le racontent des Champs élyséens, les héros accomplissent éternellement ce qu'ils n'ont fait qu'une fois dans leur vie.

» (Hegel, Leçons sur la philosophie de l'histoire) On pense par exemple à Périclès, cet homme qui est resté dans l'histoire comme le « plus cultivé, [le] plus authentique et [le] plus noble des hommes d'Etats.

» (Hegel, Leçons sur la philosophie de l'histoire) Ainsi, lorsque l'on évoque l'apogée de la Grèce antique, au Ve siècle avant Jésus-Christ, l'on parle du « siècle de Périclès », comme si cette apogée était entièrement due à un seul homme, à ce Périclès sans qui, semble-t-il, rien de tout cela n'aurait été possible. Il apparaît alors que le rôle de Périclès au sein de l'histoire de l'humanité est fondamental, qu'il a « fait l'histoire » de la Grèce antique et que sans lui, sans les principes qui guidaient son esprit et sans sa volonté de fer, la Grèce ne serait peut-être pas restée dans l'histoire avec le respect que nous lui connaissons aujourd'hui. 2.

Les grands hommes ne sont là que parce que le cours du monde les y pousse. - - - Cependant, l'examen de l'histoire passée montre que l'apparition même des grands hommes dépend de la série des circonstances qui les favorisent et que chaque moment de l'histoire a les hommes d'Etat qu'il mérite : « Dans la considération philosophique de l'histoire on doit s'abstenir d'expressions telles que : cet Etat ne serait pas allé à sa perte, s'il y avait eu un homme qui, etc. Les individus s'effacent devant la substantialité de l'ensemble, qui forme pour elle-même ses propres individus, ceux qui lui sont nécessaires pour ses propres fins.

Mais les individus n'empêchent pas qu'arrive ce qui doit arriver.

» (Hegel, Leçons sur la philosophie de l'histoire) Ainsi il faut se hisser à un niveau supérieur de l'étude historique et parvenir à prendre de la distance par rapport aux faits historiques.

Il faut percevoir que l'histoire doit être prise dans sa globalité et ne prend sens que lorsqu'on l'examine sur un temps long. Alors se dégagent des structures et des raisons profondes qui permettent d'expliquer des événements qui, auparavant, auraient pu apparaître contingents. Le marxisme a ainsi mis en avant l'influence de l'économie sur la marche de l'histoire.

La. »

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