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Peut-on désirer l'impossible?

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« Nom=Mali Prénom=Sophie [email protected] Chateaubriand, écrivain français du XIXe siècle, dans son roman René, met en scène un jeune homme qui souffre énormément, celuici ait aimé de sa propre soeur.

La jeune femme décide de se retirer dans un couvent, étant parfaitement consciente que cet amour est impossible, les deux protagonistes vivent un profond désarroi.

Il semble que pour l'auteur il ne faudrait pas désirer l'impossible car cela peut conduire au malheur.

Au sens courant des termes: « Falloir » désigne une nécessité, ce qui est impératif; « Désirer »correspond à une envie souvent associée au manque, une tension qui recherche le bien-être; « L'impossible » est ce qui ne peut pas exister, qui est irréel, qui est de l'ordre de l'imagination.

Désirer l'impossible est-ce une fatalité humaine synonyme de faiblesse ou au contraire est-ce une nécessité qui se traduit par une force dans l'homme lui permettant de se dépasser? Dans certains cas, désirer l'impossible peut conduire à une grande souffrance néanmoins dans d'autres cas cela permet à l'être humain de se surpasser, en fait l'homme devrait se contenter de désirer ce qui est possible. Certains désirs, en particulier lorsqu'ils convoitent l'impossible, peuvent devenir nocifs.

Pensons à Freud fondateur de la psychanalyse au début du XXe siècle, il est le premier à mettre en évidence les conséquences du complexe d'Oedipe .

Le complexe d'Oedipe illustre le phénomène suivant: l'enfant vers trois quatre ans, possède des pulsions sexuels envers son parent de sexe opposé et des pulsions meurtrières envers le parent de même sexe.

Chez Freud les désirs ont une dimension psychosomatique.

Il paraît évident que ses désirs sont impossibles, or si le refoulement se passe mal, de sérieux troubles peuvent apparaître chez l'individu.

Nous voyons ici que désirer l'impossible peut conduire à une grande souffrance. L'origine des désirs provient d'un manque, or manquer de quelque chose d'irréalisable peut poser problème.

IL faut tout de même faire la distinction entre désir et besoin: le désir est quelque chose d'accidentel, de superficiel, de culturel et d'imaginaire, tandis que le besoin est naturel, biologique, vital, réel.

Sartre, philosophe Français du XXe siècle, dans L'Être et le néant, dit qu'il y a une fracture dans la nature humaine, un manque fondamentale à l'origine du désir.

Pour Sartre l'homme désire être libre et parfait, or il n'y a que Dieu qui est parfait.

Nous avons ici une vision tragique de l'être humain qui n'atteindra jamais ce qu'il désire.

L'homme est donc condamné à désirer quelque chose d'irréalisable toute sa vie, et par la même ressentir un manque toute sa vie. A travers l'objet désiré il y a un désir de reconnaissance, envier quelque chose d'impossible provoque donc une insatisfaction perpétuelle.

Hegel, philosophe allemand du XIXe siècle dans La phénoménologie de l'esprit, à travers « la dialectique du maître et de l'esclave », explique que l'individu qui désire constamment quelque chose, cherche en réalité la reconnaissance d'autrui, par la même il devient donc prisonnier de ses désirs.

Or si celui-ci désire l'impossible il ne l'aura donc jamais et ne pourra pas accéder à la reconnaissance de ses semblables, ainsi nous déduisons qu'il sera malheureux toute sa vie.

Hegel voit ici une des origines de la violence. Dans cette première partie, à travers le refoulement, une perpétuelle insatisfaction, et la violence, nous avons découvert les conséquences néfastes que pouvait comporter un désir impossible.

Néanmoins dans d'autres cas cela peut pousser l'homme à se surpasser. Nous pouvons également voire dans les désirs impossibles une force, une puissance qui tient l'homme en vie.

Nous retrouvons ceci dans la philosophie de Spinoza, Hollandais du XVIIIe siècle, en particulier dans son Traité théologicopolitique .

En effet pour lui, l'homme se définit fondamentalement par le désir, et ceci le pousse à se surpasser, à aller de l'avant, il ne se contente pas de ce qu'il a déjà.

C'est une puissance qui le pousse à vivre.

Nous avons ici une conception positive du désir de l'impossible. Les désirs peuvent être également à l'origine de la personnalité.

Lorsqu'un individu envie quelque chose, même si cela est irréalisable, il va adapter sa personnalité, son comportement, en espérant faire ce qui est nécessaire pour l'obtention de son désir.

Nous retrouvons ceci chez Aristote, philosophe grec du IIIe siècle avant JC, dans son roman de l'âme, où il dit que les désirs sont fondamentales dans la construction de la personnalité.

Dans le cas suivant désirer l'impossible à des conséquences positives. Il y a un désir que nous retrouvons quasiment chez la totalité des êtres humains, qu'il soit conscient ou non, c'est le désir d'immortalité, qui finalement découle de la crainte de la mort.

Ce désir impossible pousse l'homme à faire des enfants, car à travers leur progéniture les individus ont le sentiment de continuer à vivre.

Ceci est une idée de Platon, philosophe grec du IIIe siècle avant JC, dans le Banquet.

Nous voyons ici encore une fois que le désir de l'impossible permet une bonne chose, telle que la création biologique. Nous avons vu dans cette seconde partie, que dans certains cas le désir de l'impossible pouvait être nécessaire que ce soit pour que l'homme se surpasse , pour la construction de sa personnalité ou encore pour la création biologique.

Nous allons maintenant découvrir qu'en fait le mieux serait de désirer ce qui est possible. Pour son bonheur, l'homme devrait pouvoir maîtriser ses désirs.

Faisons donc la distinction entre volonté et désir.

La volonté est un exercice de la raison qui permet le bonheur et la liberté, les désirs font partie de l'irrationnel.

La volonté permet de contrôler les désirs et par la même de sélectionner les désirs réalisables plutôt que ceux irréalisables.

Et ainsi le problème d'une insatisfaction perpétuelle n'a plus lieux d'être.

Et l'homme devient par la même raisonnable. Les désirs restent tout de même quelque chose de nécessaire pour l'épanouissement de l'homme, sans désir l'homme ne crée plus rien.

André Gide, dans son roman Les nourritures terrestres, écrit: « Je te le dis en vérité, Nathanaël, chaque désir m'a plus enrichi que la possession toujours fausse de l'objet même de mon désir.

» Nous voyons ici que le désir est plus fort que la possession , et est également une nécessité pour le bien être de l'homme. L'idéal serait en fait une juste mesure, sans excès.

Il faudrait conserver certains désirs et en rejeter d'autres par l'intermédiaire de la volonté.

Épicure, philosophe grec du IIIe siècle avant JC, dans la Lettre à Ménécée, propose de faire un calcule entre le plaisir obtenu par le désir et la quantité de souffrance ressenti.

Ainsi il est nécessaire de vivre quelques désirs pour être heureux. En conclusion nous avons vu dans quels cas désirer l'impossible pouvait conduire au malheur, que néanmoins dans d'autres cas cela pouvait contribuer au bien être et enfin que le désir de choses réalisables était plus raisonnables.

Nous pouvons donc répondre à notre problématique en disant que ce n'est pas le désir de l'impossible mais le désir de ce qui est possible qui est nécessaire.

Ce qui nous amène à nous demander si l'homme est totalement maître de ses désirs.. »

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