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Peut-on définir ce qu'est le beau ?

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« Deux grandes conceptions s'affrontent dans l'histoire de la philosophie : soit le beau est une caractéristique de l'objet, soit il est un sentiment du sujet.

La première doctrine remonte à Platon : une chose est belle quand elle est parfaitement ce qu'elle doit être ; on peut parler d'une belle marmite, quand cette marmite rend exemplaire l'idée même de marmite. La seconde est inaugurée par Kant : le beau n'est pas une caractéristique de l'objet, c'est un sentiment du sujet, éveillé par certains objets qui produisent en nous un sentiment de liberté et de vitalité.

En effet, le sentiment du beau est le « libre jeu » de l'imagination et de l'entendement : le beau suscite un jeu de nos facultés par lequel nous éprouvons en nous le dynamisme même de la vie. L'ART INTRODUCTION. La notion au programme est l'art.

Mais, en raison d'une certaine définition de l'art comme production d'oeuvres belles, la question de l'art fait intervenir celle de la beauté: qu'est-ce que le beau? Une oeuvre d'art, est-ce une oeuvre belle ? Qu'est-ce qu'une belle oeuvre d'art ? Qu'est-ce qui distingue l'activité artistique de toute autre activité humaine ? Ou, qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ? Il est impossible de donner d'emblée une définition satisfaisante de l'art dans la mesure où une telle définition ne peut naître que d'une réflexion sur l'art ( Rappel : cette remarque vaut pour toutes les notions du programme).

A ce titre, elle s'inscrira toujours dans le cadre d'une théorie de l'art ou Esthétique.

Argumentation: En français le mot art a plusieurs sens: l'ensemble des oeuvres d'art ( sens étudié ici) : Øle savoir-faire.

ex l'art culinaire Ø le talent ou habileté.

ex l'art de plaire cf.

« ars » en latin traduit le grec « technè » et désigne le savoir-faire en général, la technique et la création artistique en particulier. Dès lors ne peut-on pas opposer art et technique et définir l'oeuvre d'art comme celle qui contrairement à l'objet technique est inutile ? Plus précisément inutile en tant que belle.

Même si l'oeuvre a une utilité (ex.

l'architecture), elle est oeuvre d'art que par ce qui s'ajoute à l'utilité et n'a donc aucune utilité, à savoir la beauté.

C'est ainsi qu'à partir du XVIIIe, l'art est défini.

L'art est l'ensemble des beaux-arts qui comprend principalement les arts plastiques (architecture, sculpture, peinture) et les arts musicaux ou rythmiques (musique, danse, poésie), et ce 7e art du XXe, le cinéma, art plastique et rythmique.

Cette nouvelle définition de l'art au XVIIIe n'est pas étrangère à la transformation du mode de production et à la laïcisation de la société.

En effet, il y a désormais deux modes de fabrication bien distincts: la production industrielle d'objets utilitaires par des ouvriers travaillant sur des machines (naissance du prolétariat) et la création d'oeuvres originales par un individu, l'artiste.

Le passage du travail artisanal à la production à grande échelle a pour conséquence l'éclatement de l'artisan en ouvrier et artiste, et de l'objet artisanal en objet industriel seulement utile et en oeuvre d'art seulement belle.

Dans l'antiquité et au Moyen Age la fabrication n'obéit qu'au seul impératif de l'utilité et efficacité ni à la seule recherche de la beauté.

Artiste et ouvrier, fabrication et création, ouvrage utile et beau ne font qu'un.

Ils ne font qu'un car ce que nous appelons aujourd'hui un artisan produit seul son objet et a une certaine marge de liberté (liberté dans la forme bien que limitée par la fonction de l'objet - un vase ne peut avoir la forme d'une assiette -, dans les couleurs et le dessin) et ce que nous appelons aujourd'hui un artiste est au service des grands et surtout de l'Église.

L'art a une fonction religieuse dans l'Occident chrétien.

L'idée moderne d'un art pour l'art n'a pas de sens. Définir l'art par l'inutilité et le beau, définition peut-être la plus immédiate, c'est déjà s'inscrire dans une théorie de l'art Cc n'est pas ainsi qu'au Moyen Age il était spontanément défini bien qu'il y ait production d'oeuvres belles, ce n'est plus ainsi que le XXe définit l'art.

L'art moderne s'est construit contre cette définition [cf.

la fontaine de Duchamp (bidet), les colonnes de Burenne (cour du Palais Royal à Paris), les empilements de carton].

Le savoirfaire et la beauté ne sont plus des critères déterminants. Peut-on néanmoins proposer une définition minimale ? On pourrait dire que l'activité artistique présuppose un savoir (si ce n'est un savoir-faire au sens d'habileté) d'où résulte un faire (au moins celui d'empiler) et que cette activité ne se réduit pas aux intérêts moraux, religieux, politiques, strictement utilitaires qu'elle peut servir par ailleurs.

D'où le terme d'activité artistique. Donc la définition de l'art évolue avec l'histoire de l'art.

Pour mieux comprendre ce cours, je vous conseille de feuilleter un livre d'histoire de l'art afin de bien prendre conscience de la diversité de la création artistique et de son historicité.

Toutefois un cours de philosophie n'est pas un cours d'Esthétique.

L'histoire de l'art intéresse le philosophe dans la mesure où elle lui permet de penser l'art: quelle est son essence, sa fonction, sa valeur, quel est le sens de son histoire, sa valeur? Et toujours en arrière plan, qu'est-ce que l'homme?, question anthropologique au fondement de la philosophie selon Kant. 1.

FONCTION ET VALEUR DE L'ART.. »

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