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Peut-on croire malgré soi ?

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« Peut-on croire malgré soi? La croyance est toujours croyance de quelque chose.

D'une façon générale, la croyance est adhésion à une idée, à une représentation, une théorie,...

En ce sens, la naïveté, la foi, l'opinion sont des modes différents de croyance.

Pour savoir si l'on peut croire malgré soi, il faut se demander si la croyance est passive ou active.

Or si la croyance est adhésion, elle semble être un acte de volonté et est donc active.

Pourtant, dans la mesure où la croyance semble être du côté de l'ignorance, comme erreur, il semble que l'on ne puisse pas toujours savoir que notre savoir est une croyance.

Comment peut-on toujours être conscient de nos croyances? La croyance est un acte volontaire En effet, il semble que lorsqu'on adhère à une croyance, on le fait consciemment.

Si je dis que je crois en Dieu, je le sais, je le sens et on peut même dire que je le choisis. Comme le montre Descartes dans la Quatrième méditation métaphysique, la croyance est un effet de la volonté : l'entendement conçoit les idées, la volonté y adhère, les refuse ou les met en doute. De même, pour Nietzsche, la vérité est un choix mais un individu peut choisir autre chose parce que la croyance et l'illusion peuvent être plus bénéfiques à l'homme.

Ainsi, nous pouvons choisir de croire parce que cela emplit un vide existentiel comme l'explique le philosophe allemand et que cela nous permet de supporter l'angoisse existentielle. Enfin, on peut choisir la croyance dans un monde où la vérité semble fragile.

Nos croyances viennent de sources diverses, sur des sujets sur lesquels nous ne pouvons pas avoir de certitudes.

Nous ne pouvons donc pas tout savoir et il faut accepter les croyances. La croyance se base sur l'ignorance Croire en quelque chose, c'est ignorer les causes réelles des choses.

La croyance est donc un manque de connaissance.

De prime abord, la croyance comme certitude subjective et le savoir comme connaissance réelle semblent s'opposer.

Quand je ne sais pas, je ne peux que croire.

La croyance se montre donc passive et irréfléchie. Quand, enfant, je crois au père noël, je ne sais pas qu'il s'agit d'une croyance.

Pour moi, cela est la réalité parce qu'en effet je ne connais pas les causes réelles de la venue des cadeaux. C'est pour cela qu'une croyance peut se transformer en fanatisme.

C'est qu'une croyance ne se sait pas croyance et peut même être vécue comme une certitude absolue.

Pour Edgar Morin, rien n'est plus dangereux qu'une idée qui se veut vérité absolue et définitive. La croyance doit se savoir croyance La croyance est pourtant nécessaire à la vie individuelle comme à la vie collective.

Ainsi, pour Schelling, c'est la croyance collective en des idéaux ou en des idées qui permet à un peuple de se fonder et d'être soudé.

Cependant, il faut que cette croyance devienne conscience et sache qu'elle n'est peut être pas vérité..

Il faut toujours remettre en question nos théories et pensées.

Mais cela ne veut pas dire douter de tout et ne croire en rien. Il faut reconnaître que toute réalité humaine a une dimension imaginaire.

Pour Edgar Morin, dans Comment sortir du XXème siècle, il ne faut pas se débarrasser des mythes, des croyances mais les reconnaître comme tels. Ce qui nous permet en effet d'exister et d'avancer, c'est la croyance, non pas naïve et immédiate, mais la croyance réfléchie, qui sait qu'elle n'est pas vérité absolue mais foi dans une idée peut-être fausse. Ainsi, selon Edgar Morin, la mission des intellectuels est de forger de nouveaux mythes, de nouvelles croyances pour redonner de nouveau une vision commune et une vie collective aux hommes. Ainsi, la croyance semble à première vue être une adhésion volontaire de l'individu.

On dit souvent "je crois que..." et cela veut dire que l'on sait que l'on énonce une simple croyance subjective.

Cependant, une croyance est souvent ignorance des causes réelles et on ne sait pas que notre croyance est croyance.

On pense souvent que ce que nous pensons est la vérité.

Dès lors, on peut croire malgré soi.

Mais il faut cependant voir que c'est cette croyance qui se veut certitude qui est la plus dangereuse.

Dès lors pour redonner toute sa positivité à la croyance, il faut réfléchir à nos opinions et essayer de savoir où se situent nos croyances et les reconnaître comme telles.

C'est à cette seule condition que la croyance peut servir la vie.. »

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