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Peut-on combattre une croyance par le raisonnement ?

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« Demande d'échange de corrigé de gouveia morgane ([email protected]). Sujet déposé : PEUT-ON COMBATTRE LA CROYANCE PAR LE RAISONNEMENT ? Notre société contemporaine a vu se développer en quelques décennies de considérables progrès technologiques, mais elle a aussi constaté le maintien voire la résurgence de croyances anciennes qu'on pensait dépassées.

Alors comment se fait-il que la croyance n'est pas anéantie par les attaques de la raison.

En un sens, si l'on juge que la croyance est irrationnelle, le travail du raisonnement consiste à combattre toutes croyances qui s'opposent à la raison.

A condition, que la croyance et la raison se placent sur le même terrain.

La croyance et le raisonnement sont-elles donc deux valeurs totalement antagonistes? N'occupent-elles pas plutôt des places différentes et complémentaires ? Le raisonnement peut-il espérer combattre efficacement la croyance ? Et celle-ci n'est elle pas une valeur intrinsèque à l'Homme ? L'Homme, même s'il raisonne, peut-il se passer de croire ? Dans un premier temps, nous verrons si le raisonnement et la croyance sont vraiment deux valeurs antagonistes, puis nous montrerons que le raisonnement peut combattre la croyance, mais que c'est un combat perdu d'avance. Le raisonnement est un enchaînement intentionnel de propositions qui sont liées entre elles par des procédés logiques.

Il vise à établir une démonstration qui aboutit à une conclusion. L'objet propre de la logique est donc d'établir les conditions du raisonnement démonstratif.

Elle fournit les règles en vertu desquelles l'Homme peut raisonner correctement et éviter les raisonnements qui n'ont que l'apparence de la validité.

En ce sens, la logique est purement formelle : elle ne s'occupe pas de la vérité matérielle des propositions, mais seulement de la validité du raisonnement qui les enchaîne et qui rend la conclusion nécessaire.

Ce n'est pas parce qu'un raisonnement porte sur des propositions vraies que ce raisonnement est correct ; et ce n'est pas parce que ce raisonnement est correct qu'il énonce des vérités.

Le raisonnement se veut, par principe, indépendant des sentiments, des émotions..., il est donc censé être objectif, ce qui ne l'empêche pas de conduire l'Homme à une conclusion qui peut être juste, fausse ou tout simplement plausible. En effet, la citation de Pierre Dac : « Quand on voit ce qu'on voit, que l'on entend ce qu'on entend et que l'on sait ce que qu'on sait, on a raison de penser ce qu'on pense.» nous rappelle que le raisonnement, basé sur l'observation, au moyen des sens, peut être illusoire.

Ceci est illustré par Platon, dans le mythe de la Caverne, livre VII de la République (par exemple, avec le bâton tordu). De plus, l'Homme fait appel au raisonnement dans tous types de circonstances et de domaines, le raisonnement n'est pas, comme on pourrait le penser à tort, seulement utilisé dans le domaine scientifique.

Chaque Homme se devrait de raisonner, individuellement, sans aucune influence extérieure, pour se forger sa propre opinion.

C'est ce que rappelait Albert Einstein dans Comment je vois le monde (en 1934), lorsqu'il écrivait : « Que chacun raisonne en son âme et conscience, qu'il se fasse une idée fondée sur ses propres lectures et non d'après les racontars des autres.

».

Raisonner demande une certaine expérience et maturité, c'est un acte que l'Homme érudit tend à améliorer tout au long de sa vie, comme le rappelle Emile-Auguste Chartier dans Idées, Etude sur Descartes en écrivant : « Un sage se distingue des autres hommes, non par moins de folie, mais par plus de raison.

» Maintenant que nous savons ce qu'est le raisonnement, nous allons nous atteler à définir la notion de croyance. La croyance c'est l'ensemble des choses qui provoquent mon assentiment parce qu'elles correspondent à ce que je suis.

Les croyances portent sur tout ce que les hommes sont enclins à penser compte tenu du fait qu'ils sont hommes (comme l'instinct maternel, la liberté...).

C'est ce qu'affirmait Spinoza quand il écrivait : «On croit facilement ce que l'on espère».

Les croyances reposent sur le fonctionnement de la volonté dans le miroir de la conscience.

L'Homme par sa conscience se convainc par exemple qu'il est libre, il se croit libre.

Descartes écrit, dans les Méditations métaphysiques : « je pense, donc je suis » d'où on peut extrapoler le fait que l'Homme se croit et donc déduit qu'il est.

La croyance est donc étroitement liée à la notion d'illusion. La croyance reste tout de même très complexe à définir. La croyance désigne une notion qui ne résulte pas uniquement d'un raisonnement.

Les croyances sont des créations humaines.

Elles concernent des valeurs et non pas des biens matériels (on ne croit pas en une lampe, mais on peut croire au paradis, à l'immortalité de l'âme...). Les croyances ont pour théâtre d'action ce qu'on pourrait nommer : la subjectivité affective.. »

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