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Peut-on avoir peur de soi ?

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« [On peut avoir peur de soi-même.

Les passions, échappant à la volonté, on peut avoir l'impression d'être un autre.

Freud montrera que l'homme est dirigé par son inconscient] On a peur de sa propre folie, de ses propres passions La passion comme notion : la passion vient du terme latin « patior », qui signifie « subir », « être contraint ».

Cette notion désigne un obstacle à ma liberté et à ma santé morale et intellectuelle.

Elle est une « aliénation », au sens strict de « folie », car le passionné ne se possède plus lui-même : il appartient à sa passion, qu'elle soit politique ou amoureuse, par exemple. Un phénomène condamné par la tradition : la passion paralyse en effet la clairvoyance et elle entrave l'instrument classique de la liberté, la raison.

Elle introduit un combat entre ma volonté rationnelle et mes désirs, elle produit un déchirement de moi-même qui m'ôte la maîtrise de ma personne.

C'est pour cela qu'elle est condamnée dans la tradition chrétienne comme dans la tradition platonicienne.

Les passions violentes sont souvent perçues comme une aliénation, une folie passagère.

Tout le monde a peur d'en être victime. Je est un autre que l'on peut craindre Cette expression est de Rimbaud, dans la Lettre du Voyant (1871).

"Je est un autre", s'écrie le poète, qui s'est pris comme sujet d'étude, en s'appliquant à dérégler méthodiquement tous ses sens pour faire surgir en lui de l'inconnu. En plaçant l'être humain dans des conditions de tension (physique ou intellectuelle) excessive, des phénomènes inconnus peuvent surgir.

En vivant dans des conditions dites "normales", l'homme n'expérimente qu'une partie infime de ses possibilités, possibilités qui trouvent à s'exprimer dans des conditions dites "anormales" (ivresse en tous genres).

À première vue, il semble impossible que l'on puisse à la fois être soi-même et autre.

Le sujet est une unité, que seules la maladie ou des substances étrangères sont capables de casser.

Mais dans quelle mesure sommes-nous étrangers à nous-mêmes ? N'y a-t-il pas une part de dépersonnalisation en chacun de nous ? Comme le suggère Stevenson dans Dr Jekill et Mr Hyde, n'y a-t-il pas toujours une part de monstre en nous, que l'on refuse de reconnaître, que l'on ignore, consciemment ou inconsciemment ? La découverte de l'inconscient ne détruit-elle pas toutes les certitudes que l'on pouvait avoir sur nous-mêmes ? Mais cette part inconnue fait-elle nécessairement de "je" un autre ? [Il est aussi absurde d'avoir peur de soi-même que d'avoir peur de son ombre.

La connaissance de soi est le meilleur moyen pour ne plus se craindre soi-même.

L'homme, grâce à sa volonté, peut maîtriser ses passions.]. »

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