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Peut-on accorder une valeur à l'histoire ?

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« VOCABULAIRE: VALEUR: Du latin valor, « mérite », « qualités ». (1) Propriété de ce qui est jugé désirable ou utile (exemple : la valeur de l'expérience).

(2) En morale, norme ou idéal orientant nos choix et nos actions (exemple : le bien, la justice, l'égalité).

(3) En économie politique, on distingue la valeur d'usage d'un objet, qui est relative au degré d'utilité que chacun lui attribue, et sa valeur d'échange (son prix), qui résulte du rapport de l'offre et de la demande. Histoire Du grec historia, « enquête ».

Ce mot recouvre principalement deux significations, que la langue allemande distingue : le devenir historique lui-même, comme ensemble d'événements (Geschichte), et la connaissance du passé que l'historien essaie de constituer (Historie). La première signification pose le problème du sens et de la finalité de l'histoire ; la seconde, celui de la scientificité de la discipline de l'historien. APPROCHES: A.

Les leçons de l'histoire • La vocation de l'histoire est-elle de nous instruire ? Nous ne pouvons pas attendre de l'histoire des leçons toutes faites, prêtes à être utilisées.

Les situations historiques ne se répètent pas.

Pourtant, le présent éclaire le passé et le passé explique le présent. — Le présent éclaire le passé : pour comprendre le sens d'un événement un certain recul est nécessaire. — Le passé explique le présent : notre situation présente est tributaire de notre passé.

Nos structures sociales, politiques, mentales, religieuses, nos frontières...

dépendent des événements passés et nous font comprendre ce que nous sommes actuellement.

D'un point de vue pratique, le passé nous met sur la voie des solutions et nous explique comment tel problème a été résolu. • Hegel pense qu'il n'y a pas de leçons de l'histoire : « Ce qu'enseignent l'expérience et l'histoire, c'est que peuples et gouvernements n'ont jamais rien appris de l'histoire et n'ont jamais agi suivant les maximes qu'on en aurait pu retirer ».

Les événements terribles de notre siècle, génocides, guerres incessantes, tortures, semblent lui donner raison. B.

Les dangers de l'histoire • Le poète Paul Valéry écrit : « L'histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l'intellect ait produit.

[...]. L'histoire justifie ce que l'on veut, contient tout et donne des exemples sur tout ».

Par exemple, la philosophie de Hegel comporte un danger, celui de tout justifier.

Les hommes n'étant que des instruments au service de l'Esprit, tout ce qui arrive doit arriver pour permettre à la raison de gouverner le monde. • Toute société a donc besoin d'une certaine connaissance historique du passé mais celle-ci doit être au service de l'avenir et du présent, elle doit être tournée vers la vie, et non nous détourner de l'action et du bonheur. • C'est pourquoi Nietzsche considérait le savoir historique comme un savoir contre la vie.

Vivre, c'est oublier. L'homme, à la différence de l'animal, reste toujours accroché au passé par la mémoire, un passé souvent écrasant, qui l'empêche d'être heureux. C.

L'histoire a-t-elle un sens et une valeur ? • Augustin Cournot (1801-1877), précurseur de la conception dualiste de l'histoire, donne de celle-ci une nouvelle interprétation.

Il pense que le sens est à chercher tantôt dans les structures économiques, tantôt dans d'autres structures (par exemple la religion, la famine peuvent provoquer des guerres).

Chercher à expliquer les faits, c'est en déterminer les causes.

Mais un rapport causal implique une constante, et l'histoire est l'histoire d'événements singuliers, uniques, qui ne se répètent pas.

La constante reste introuvable.

La cause, succession temporelle, donne le comment des choses, alors que la raison veut savoir le pourquoi.

L'histoire est ainsi le fait du hasard et de la nécessité : elle ne peut pas être une science. • Les fondateurs de l'école des Annales créée en 1929, héritiers de Cournot, montrent que hasard et sens ne s'excluent pas.

Ce n'est pas parce qu'il y a du hasard qu'il n'y a pas de sens.

Mais ce sens n'est pas immanent à l'histoire, comme chez Hegel.

La connaissance historique n'est pas une fin en soi.

Elle doit fournir ce sens.

Le sens de l'histoire est à choisir, à réaliser.

L'homme redevient sujet de l'histoire et non plus objet, instrument.

Chaque jour, il réalise l'histoire avec les données sociales qui sont les siennes.

Il n'y a pas une histoire mais des histoires, c'est-àdire autant d'histoires que de points de vue, comme le souligne l'historien Fernand Braudel. • L'histoire ne délivre donc aucune certitude sur le présent, mais nous apprend à méditer sur l'aventure humaine et à construire notre bonheur. INTRODUCTION: Après la boucherie que constitua la guerre de 1914-1918, Clémenceau déclara : « Plus jamais ça ! ».

On a en effet souvent tendance à se dire, devant le sentiment d'horreur que peuvent susciter = certains. »

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