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Peut-on accepter l'inconscient comme une réalité significative?

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« Discussion : Chacun est témoin de l'existence de l'inconscient à travers ses gestes les plus élémentaires.

Celui-ci nous détermine plutôt que nous le déterminons, il agit à notre place, il nous fait connaître de pures folies, il nous met en désaccord avec nous mêmes.

C'est tantôt les noms bien connus que l'on oublie, les lapsi, les pertes provisoires d e repères, d e mémoire.

L'inconscient est une réalité permanente qu'aujourd'hui nous acceptons volontiers, nous souscrivons facilement à son repérage, à sa place et son déploiement, plus personne ne nie aujourd'hui la division ou la séparation de l'individu en une part de lumière et une part d'ombre, une part de raison et de déraison. Dès lors, que faut-il entendre par inconscient ? Comment faut-il concevoir sa nature ? Il ne suffit pas de constater son existence, il faut tâcher d e cerner s a vraie nature.

D'abord la première chose que nous constatons c'est que le mot lui-même est un mot négatif inconscient, il se présente comme l'envers d e la conscience, or l'envers de quelque chose ne peut suffire à définir la chose.

Il est donc pertinent de se demander quelle réalité recouvre le concept d'inconscient. Suggestion de plan : Première partie : de l'inconscient « Longtemps on a considéré la pensée consciente comme la pensée par excellence : maintenant seulement nous commençons à entrevoir la vérité, c'est-à-dire que la plus grande partie d e notre activité intellectuelle s'effectue d'une façon inconsciente.

» Nietzsche, Le Gai Savoir. On a plus ou moins montré comment l'inconscient se détache du conscient, comment il nous pousse à commettre des actes que nous ignorons nous-mêmes et donc à envoyer d e nous une image qui souvent nous désarme.

Ainsi, par ce pouvoir qu'il a sur la raison, l'inconscient est bel et bien une réalité significative, c'est-à-dire possède une force matérielle telle qu'il n'a pas besoin de nous pour exister. Freud disait que la vie psychique est composée de 90% d'inconscient et 10% de conscient donc d e réalités connues. Nous savons aussi que l'inconscient est la perte où précisément nous n'avons pas accès, cela veut dire que l'on ne peut s'expliquer à soi-même la raison qui justifie telle ou telle opinion, tel comportement, telles idées.

C'est assez dire que les forces psychiques dites inconscientes ont leur propre vie, possèdent leur propre activité significative, s'orientent en fonction d'un système de sens que la raison ignore. L'inconscient : symbole ou réalité. « Il existe d e u x variétés d'inconscient : les faits psychiques latents, mais susceptibles d e devenir conscients, et les faits psychiques refoulés qui, comme tels et livrés à eux-mêmes, sont incapables d'arriver à la conscience.

[...] Nous réservons le nom d'inconscients aux faits psychiques refoulés.

» Freud, Essais de psychanalyse. Il ne suffit pas de constater les effets de cette force psychique appelée inconscient, il faut montrer la nature de cette force.

L'inconscient est-il de l'ordre physico-chimique, est-ce une entité organique donc décomposable en laboratoire, ou au contraire est ce une entité symbolique qui relève du langage ? La première approche, celle qui consiste à concevoir l'inconscient depuis une physique, depuis une force physique corporelle, a été celle du psychanalyste Reich, et la deuxième approche a été plutôt celle de Freud.

Aujourd'hui la pensée dominante en psychanalyse comme en philosophie revient à accepter que la nature de l'inconscient soit une nature langagière.

Que les pulsions qui agissent dans le cerveau ne sont pas de nature corporelle mais de nature logico-mathématique.

Bref, il n'y a pas une chimie de l'inconscient mais bien une logique, une philosophie de l'inconscient.

En tout cas c'est ainsi que l'a compris le docteur Jacques Lacan ; l'inconscient est de l'ordre de la symbolisation.

Sa vraie réalité est une signification qui appartient à la langue. Troisième partie : sens de l'inconscient ? Si l'inconscient possède une polysémie celle-ci se voit à travers la symbolique des rêves, et les rêves, comme disait Freud, demandent à être interprétés.

Cette interprétation des rêves demande une rigueur analytique qui a mobilisé Freud pendant plusieurs années, car il voulait dégager les significations propres au rêve qui sont une des parts les plus essentielles dans l'activité inconsciente.

Ainsi si les rêves possèdent des significations, si la vie psychique est conditionnée par cette forme d e mécanisme imaginaire qu'est le rêve, on voit bien comment l'inconscient demeure une force incontournable pour comprendre la dualité chez l'homme : « L'interprétation des rêves est la voie royale qui mène à l'étude de l'inconscient.

» Freud. Conclusion : Les maladies psychiques sont aujourd'hui constatées par tout le monde car nous sommes menacés par les formes aberrantes que peuvent prendre certains de nos comportements, nous s o m m e s toujours dans une certaine proximité avec la déraison.

En vérité ce qui distingue la raison de la déraison, la folie de la rationalité, c'est une question de mesure.

Le passage de l'une à l'autre peut se faire de manière tout à fait inconsciente au point d'être surpris par sa propre déconstruction.. »

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