Peut-il y avoir des connaissances inutiles ?
Extrait du document
«
[La connaissance est par nature désintéressée.
Il peut y avoir des connaissances qui n'ont pas
d'application pratique.
Il peut y avoir aussi des théories dogmatiques qui ne correspondent a aucune
réalité et qui sont donc inutiles.]
Certains savoirs n'ont pas d'application
Il peut y avoir des connaissances qui n'ont aucune utilité pratique.
Toute spéculation philosophique un peu
abstraite peut être dite inutile parce qu'elle n'a aucun usage dans la réalité.
Seules les sciences dites
exactes, ou sciences de la nature, permettent d'agir sur la matière et de transformer le monde.
Elles seules
peuvent être considérées comme réellement utiles.
« Ce fut l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers
penseurs aux spéculations philosophiques.
Au début, ce furent les
difficultés les plus apparentes qui les frappèrent, puis, s'avançant ainsi
peu à peu, ils cherchèrent à résoudre des problèmes plus importants,
tels que les phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des étoiles,
enfin la genèse de l'Univers.
Apercevoir une difficulté et s'étonner,
c'est reconnaître sa propre ignorance (et c'est pourquoi aimer les
mythes est, en quelque manière se montrer philosophe, car le mythe
est composé de merveilleux).
Ainsi donc, si ce fut pour échapper à
l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie, il
est clair qu'ils poursuivaient la science en vue de connaître et non
pour une fin utilitaire.
Ce qui s'est passé en réalité en fournit la
preuve: presque tous les arts qui s'appliquent aux nécessités, et ceux
qui s'intéressent au bien-être et à l'agrément de la vie, étaient déjà
connus, quand on commença à rechercher une discipline de ce genre.
Il est donc évident que nous n'avons en vue, dans la philosophie,
aucun intérêt étranger.
Mais, de même que nous appelons homme libre
celui qui est à lui-même sa fin et n'est pas la fin d'autrui, ainsi cette
science est aussi la seule de toutes les sciences qui soit libre, car elle
seule est sa propre fin.
» Aristote.
Dans un passage de la « Métaphysique » (Livre A, chapitre 2), Aristote explique l'origine de la
philosophie et le but qu'elle poursuit.
« Ce qui à l'origine poussa les hommes aux premières recherches
philosophiques, c'était, comme aujourd'hui, l'étonnement .
» L'admiration et l'incompréhension devant le monde
poussent l'homme à chercher à comprendre et à rendre compte de ce qui l'entoure.
Ainsi naît la philosophie,
qui n'a d'autre but que de tendre à expliquer le monde.
Dans ce passage de la « Métaphysique », Aristote reprend l'enseignement de son maître.
En effet,
Platon écrit dans le « Théétète » : « il est tout à fait d'un philosophe, ce sentiment : s'étonner.
La
philosophie n'a point d'autre origine… »
L'étonnement, pour les Grecs, est donc l'origine véritable de la recherche philosophique.
L'étonnement
consiste en l'arrêt admiratif devant une chose que l'on ne comprend pas.
Le mot n'est pas à comprendre au
sens moderne cad la stupéfaction devant quelque chose d'inhabituel.
Le sens commun, la plupart des hommes ne s'étonnent que devant un phénomène extraordinaire, qui
échappe à la routine, et dont il est clair qu'on ne le comprend pas, qu'on ne peut le classer dans les rubriques
habituelles.
Or les phénomènes les plus communs ne sont pas les plus connus, tant sen faut, et le sentiment
de connaître ce que l'on voit souvent n'est qu'une illusion.
L'étonnement qui frappe le philosophe concerne n'importe quelle chose, aussi banale soit-elle en
apparence.
C'est d'abord l'admiration devant la nature, et l'aveu de son incompréhension devant ses
mécanismes.
« Or apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance […] ainsi donc
ce fut pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie.
»
Les exemples que donne Aristote sont éclairants ; les premières recherches se concentrèrent sur les
objets à notre portée, puis les phases lunaires, puis le cours du Soleil, puis la formation de l'Univers.
Deux.
»
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