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Peut-il y avoir de mauvais usages de la raison ?

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« VOCABULAIRE: USAGE: 1) Fait de se servir de quelque chose.

2) Manière dont on se sert habituellement d'une chose, d'un objet. 3) Habitude acquise; coutume; pratique dans un milieu déterminé. MAUVAIS: 1) Opposé à bon.

2) Mauvaise conscience: état de celui qui doute de la légitimité de ses actes ou éprouve du remords. RAISON: Du latin ratio, « calcul », « faculté de calculer, de raisonner » (en grec logos). * Au sens subjectif : mode de penser propre à l'homme (lui-même défini comme « animal raisonnable »). * Par opposition à l'intuition : faculté de raisonner, c'est-à-dire de combiner des concepts et des jugements, de déduire des conséquences. * Par opposition à la passion ou à la folie : pouvoir de bien juger, de distinguer le vrai du faux, le bien du mal. * Par opposition à la foi : la « lumière naturelle », naturellement présente en tout homme. * Par opposition à l'expérience : faculté de fournir des principes a priori (c'est-à-dire indépendants de l'expérience) * Au sens objectif : principe d'explication, cause (exemple : les raisons d'un phénomène). * Argument destiné à légitimer un jugement ou une décision (exemple : donner ses raisons). Problématique: La raison à elle seule ne fournit pas tous les critères de l'action juste.

Dans certaines circonstances, elle peut servir les pires actions humaines.

Mais il s'agit d'un refus d'utiliser la raison pour penser les valeurs.

Et la raison ne peut être responsable de ce refus de penser. INTRODUCTION A.

Pourquoi cette question ? La civilisation occidentale s'est souvent proclamée fille de la Raison ; en 1793, par exemple, la révolution française voulut substituer au culte de Dieu le culte de la Raison.

C'est bien en effet à la raison que cette civilisation doit ses plus éclatants succès : ses prodigieuses découvertes scientifiques et techniques. Longtemps triomphante et sûre d'elle-même, notre civilisation n'a guère songé à s'interroger sur la valeur de cette raison qui avait assuré son remarquable progrès.

Mais ce dernier cachait aussi des échecs et ouvrait la porte à bien des barbaries qui, apparus au grand jour, sapèrent quelque peu la confiance que l'Occident mettait en lui-même, et par voie de conséquence en la raison.

Aussi la pensée contemporaine a-t-elle été conduite à se demander s'il pouvait y avoir un mauvais usage de la raison.. B.

Position du problème Si en se posant la question « Peut-il y avoir un mauvais usage de la raison ? » on entend par « un mauvais usage » la possibilité de mettre la raison au service d'une cause que l'on sait être mauvaise ou que l'on croit par erreur être bonne, il est clair que la réponse est positive : on peut bien évidemment mal user de la raison comme l'on peut mal user d'un outil, d'un médicament, de la science, etc.

Mais de tels mésusages, qui relèvent du seul utilisateur, ne remettent pas en cause la valeur intrinsèque de ce qui est mal utilisé. C'est pourquoi il est plus intéressant de rechercher si la raison n'induit pas pas elle-même de mauvais usages, problème d'autant plus grave qu'elle s'arroge une fonction normative en se présentant comme ce qui permet universellement à l'homme de bien juger et par suite, en application de ce jugement, de bien agir. 2.

VIOLENCES ET ÉGAREMENTS DE LA RAISON A.

Une raison réductrice La raison est une faculté d'ordre ; mais cet ordre, qu'elle érige en Ordre absolu, n'est autre que son ordre, ordre qu'elle impose à tout ce qu'elle considère.

En d'autres termes, en appréhendant un phénomène, la raison le contraint à se soumettre à ses principes, à ses catégories, à ses concepts, au risque de le déformer, de le mutiler ; certains diront même que quand un phénomène refuse de se plier à sa loi, elle le nie ou du moins l'ignore.. »

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