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Percevoir est-ce connaître ?

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« VOCABULAIRE: CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.

— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.

2.

— Discerner, distinguer quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.

— Posséder une représentation de quelque chose, en part.

une représentation exacte.

4.

— Connaissance: a) Acte par lequel un sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.

b) Résultat de cet acte. Le fait de pouvoir percevoir le monde environnant est souvent présenté comme ce qui distingue les organismes vivants (animaux, plantes) des objets inertes (minéraux).

Aristote (De l'Âme, I 2, 403b27) exprime cette opinion généralement admise, lorsqu'il affirme que le mouvement et la perception (ou la sensation, car le grec aisthèsis peut être traduit aussi bien par « sensation » et par « perception ») sont les propriétés minimales de tout être vivant.

En ce sens, on pourrait dire qu'un animal, voire une plante, « sent » ou « perçoit » les modifications de l'environnement immédiat.

Aristote dit que ces vivants sont doués d'une « âme sensitive », autrement dit qu'ils sont capables de perception.

De fait, la perception a pour fonction première de permettre la survie de la plante, ou de l'animal en lui procurant toutes les informations nécessaires et utiles à sa subsistance.

Ce rôle vital de la perception suffit-il pour autant à conférer aux données sensorielles le statut de connaissance du réel ? Il n'est pas sûr qu'on puisse sans précaution assimiler les données des sens, les sensations à des connaissances.

En effet, dans la mesure où le réel perçu (le sensible) est caractérisé par la mobilité, la diversité et l'instabilité, sa structure est-elle compatible avec l'idée de connaissance qui implique la fixation dans des lois et des règles ? Platon met en scène Socrate développant un argumentaire contre l'idée même que la science puisse s'identifier à la sensation. Pourtant, si la connaissance rigoureuse ne saurait se fonder sur le témoignage incertain des sens, n'est-elle pas obligée de partir des données perceptives ? Dès lors la question devient moins de savoir si sentir ou percevoir revient à connaître mais plutôt comment articuler l'exigence d'universalité — autrement dit être valable partout et toujours — à laquelle est astreinte toute connaissance scientifique et la nécessaire singularité de toute perception qui est celle d'un sujet déterminé, vivant en un lieu déterminé et percevant le monde depuis ce centre de perspective qu'est le corps du sujet percevant. Ce sujet pose un problème délicat : la perception, par exemple la perception de ce livre devant vous, est-elle une forme de connaissance? Pour résoudre ce problème, vous devez décrire précisément les caractères essentiels de la connaissance, puis déterminer si la perception possède de tels caractères.

En particulier, la connaissance implique un jugement, c'est-à-dire l'affirmation de la vérité d'un énoncé.

La perception suppose-t-elle un jugement? On serait tenté de répondre négativement : le jugement « je vois un livre » est postérieur à la perception du livre. Pourtant, Descartes soutient le contraire dans l'analyse célèbre du morceau de cire dans la deuxième des Méditations métaphysiques : il vous serait utile de relire ce texte.

Cela vous permettra de distinguer la sensation, qui n'implique peut-être aucun jugement, de la perception, qui suppose au contraire un jugement. I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ? C'est un sujet classique sur la question de la valeur cognitive de la perception. Nos sens nous trompent-ils ? Ou est- ce les jugements que nous portons sur nos perceptions qui font de celles-ci des connaissances ? Enfin, quand bien même notre perception serait trompeuse, ne peut-on pas dire qu'elle est connaissance ? II - UNE DEMARCHE POSSIBLE. A - LA PERCEPTION SOURCE D'ERREUR. On ne peut pas dire que la perception est une connaissance parce qu'elle ne répond pas aux exigences et aux réquisits de la connaissance. La perception est caractérisée par la singularité, elle est individuelle.

Or on le sait, toute connaissance solide porte sur le général. De plus la perception porte sur des réalités instables.

Déjà le Platon du "Théétète" avait critiqué l'assimilation de la connaissance à la sensation.. »

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