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Pensez-vous que la conscience puisse nuire à l'homme ?

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Loin de nuire à l'homme, elle représente au contraire le refuge ultime pour assurer son salut métaphysique et moral.   -Kant estime ainsi que la conscience assure une véritable dignité à l'existence humaine, dans la Critique de la raison pratique : la conscience est toujours en prise avec un divers empirique du monde, qui peut lui nuire à la stabilité de la vie humaine, divers qu'elle doit unifier dans une morale universelle. La conscience sert donc ici à déterminer le bien et le mal : elle est la forme même du service, du "devoir" qui est pour Kant la formule même de l'impératif moral. La conscience sert donc à mener une vie morale, car elle est elle-même ce qui fonde ce "service", ce "devoir" comme moyen universel de réalisation de la vie pleinement humaine. La conscience est donc ce qui décide de sa propre nuisance ou de son rôle salutaire pour la morale humain, en acceptant ou non l'épreuve de l'universalité de notre volonté.   III Une valeur illusoire : les effets néfastes de la conscience   -Bergson : la conscience ne doit pas se penser comme un privilège évident, nous permettant sans effort d'accéder à notre salut métaphysique (connaissance adéquate du monde) et moral. Au contraire, dans l'Essai sur les données immédiates de la conscience, Bergson montre comment la conscience opère une sélection du monde qui nous entoure, qui déforme la réalité sous-jacente de ce dernier. La conscience est donc d'abord un facteur d'illusion: l'homme doit mettre en doute la manière spécifique dont il perçoit le monde, les informations que lui fournit la conscience, afin de prendre conscience de la contingence (réalité qui pourrait ne pas être) de cette manière d'être particulière. Sans ce doute fondamental, la conscience enferme l'homme dans la croyance erronée à une évidence de la connaissance et de la morale.   -Nietzsche : si la conscience doit demeurer un atout foncièrement critique, c'est qu'elle est susceptible d'effets néfastes sur l'existence humaine.

« Introduction Il paraît à première vue incongru d e penser que la conscience puisse nuire, tant elle s e présente naturellement comme un élément omniprésent d e notre existence et d e notre rapport au monde.

C'est au contraire l'absence d e conscience qui s e trouve qualifiée d e néfaste : une personne "inconsciente" est ainsi décrite comme moralement irresponsable, incapable d'une vie pleinement humaine. Cependant, la nécessité de la conscience doit être interrogée : constitue-t-elle une libération des possibilités naturelles de l'homme, ou au contraire ne fait-elle parfois que reproduire une impuissance première de ce dernier ? La conscience ne risque-t-elle pas ainsi de devenir le siège d'une illusion, que seul une instance extérieure peut venir désamorcer ? I La conscience comme optimisation de notre rapport au monde : Freud et Merleau-Ponty -Freud : la conscience doit être décrite comme un instrument fondamental qui régule notre rapport psychique au monde extérieur.

Dans L'Interprétation des rêves, Freud proprose une description du psychisme humain organisée selon trois strates : l'inconscient, le pré-conscient et le conscient.

Le conscient s'y place comme une sélection formée et organisée de l'énergie psychique libre qui est celle d e notre inconscient.

En d'autres termes , notre vie humaine serait invivable sans le filtre d e la conscience, qui permet d e structurer l'énergie psychique : sans elle, nous n'aurions pas cette familiarité au monde qui nous permet d'y vivre.

La conscience est donc plus qu'un atout, mais une nécessité naturelle positive qui permet notre vie proprement humaine. -Merleau-Ponty explore aussi ce rôle de la conscience comme optimisation de notre rapport au monde. Sur un plan non plus psycho-somatique (conscience provenant biologiquement du corps) comme chez Freud, mais existentiel, Merleau-Ponty montre que notre conscience provient de notre relation pratique, corporelle, en mouvement, à notre monde.

La conscience est l'expression de cette relation : elle nous permet d'optimiser celle-ci, de nous orienter correctement dans le monde, de penser nos actions, d'être capables de projets ( Phénoménologie de la perception).

La conscience humaine est donc l'atout principal de l'homme pour instaurer un rapport harmonieux avec le monde qui l'entoure. II La conscience comme élément décisif pour le salut humain : Descartes et Kant -Descartes : par le cogito, Descartes entreprend de trouver un fondement pour découvrir la place de l'homme dans le monde créé par Dieu.

Le cogito nous permet d e nous rendre certains d e notre existence et d e l'existence de Dieu, et fournit le socle absolu d'une science humaine (Discours de la méthode).

La conscience apparaît donc comme un atout métaphysique décisif pour l'homme, qui doit affronter l'étrangeté douteuse du monde environnant.

Cet atout métaphysique peut également l'aider à s'orienter moralement dans le monde, à déterminer le bien et le mal : le cogito est le socle de l'édifice de la science humaine, laquelle s'achève par cette science particulière qu'est la morale.

Loin de nuire à l'homme, elle représente au contraire le refuge ultime pour assurer son salut métaphysique et moral. -Kant estime ainsi que la conscience assure une véritable dignité à l'existence humaine, dans la Critique de la raison pratique : la conscience est toujours en prise avec un divers empirique du monde, qui peut lui nuire à la stabilité d e la vie humaine, divers qu'elle doit unifier dans une morale universelle.

La conscience sert donc ici à déterminer le bien et le mal : elle est la forme même du service, du "devoir" qui est pour Kant la formule même de l'impératif moral.

La conscience sert donc à mener une vie morale, car elle est elle-même ce qui fonde ce "service", ce "devoir" comme moyen universel de réalisation de la vie pleinement humaine.

La conscience est donc ce qui décide de sa propre nuisance ou de son rôle salutaire pour la morale humain, en acceptant ou non l'épreuve de l'universalité de notre volonté. III Une valeur illusoire : les effets néfastes de la conscience -Bergson : la conscience ne doit pas s e penser comme un privilège évident, nous permettant sans effort d'accéder à notre salut métaphysique (connaissance adéquate du monde) et moral.

Au contraire, dans l' Essai sur les données immédiates de la conscience, Bergson montre comment la conscience opère une sélection du monde qui nous entoure, qui déforme la réalité sous-jacente de ce dernier.

La conscience est donc d'abord un facteur d'illusion: l'homme doit mettre en doute la manière spécifique dont il perçoit le monde, les informations que lui fournit la conscience, afin de prendre conscience de la contingence (réalité qui pourrait ne pas être) de cette manière d'être particulière.

Sans ce doute fondamental, la conscience enferme l'homme dans la croyance erronée à une évidence d e la connaissance et de la morale. -Nietzsche : si la conscience doit demeurer un atout foncièrement critique, c'est qu'elle est susceptible d'effets néfastes sur l'existence humaine.

En effet, la conscience a tendance a prendre sa perception du monde comme évidente et légitime, et ainsi à corrompre la relation naturelle qu'a l'homme au monde, affaiblissant alors la puissance de vie naturelle de l'individu humain.

Nietzsche décrit ainsi le processus de nivellement des singularités individuelles dans la société, que permet justement la conscience, et qui doit être remis en cause ( Le gai savoir).

La conscience a donc tendance à ne pas s'interroger elle-même : c'est pourquoi Nietzsche explique qu'il faut sans cesse la soupçonner d'inconscience, de manière à la confronter à ce critère extérieur et polémique : l'inconscient. Conclusion -La conscience peut nuire à l'homme, si le résultat d e la critique qu'elle exerce sur nos possibilités naturelles est pris comme une évidence fixe : fixité de la connaissance, fixité de la morale. -Par conséquent, la conscience ne doit pas oublier s a propre origine négative, comme nécessité d'adaptation de l'homme au monde qui l'entoure.

Son rôle est essentiellement d e remobiliser les ressources inconscientes de l'homme, en les confrontant à un soupçon d'inadéquation. -Ce rôle se pervertit si la conscience ne sert plus qu'à elle-même, oubliant cette origine pour entretenir sa propre illusion d'une maîtrise abstraite de notre existence, illusion qui finit par interdire tout espoir d'affirmation pleine de notre puissance de vie.. »

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