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Pascal: Le pari

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Pascal: Le pari
Dans un fragment célèbre et énigmatique (Pensées, 418), Pascal se propose de montrer qu'il est plus avantageux de parier pour Dieu et la vie éternelle que contre. En quoi consiste l'argument pascalien et quelle est sa signification ?
PARI. n.m. Argument par lequel Pascal (Br. 233) invite l'incrédule à parier que Dieu est. En effet : a) Il faut parier (pour ou contre) : nous sommes embarqués ; b) «Si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien» ; c) Mettez face à face l'existence présente, avec ses misères et une vie infiniment heureuse ; d) Au lieu des plaisirs empestés, vous serez fidèle, honnête, humble, reconnaissant, bienfaisant, ami sincère : vous y gagnerez dès cette vie.

« Thème 451 Pascal: Le pari 1.

Impuissance de la raison C'est au libertin que s'adresse ce que l'on a appelé « le pari de Pascal », à celui qui précisément se fuit dans les vanités du monde.

Dans ce pari, Pascal met son talent mathématique au service de la foi et vise à convertir les libres penseurs.

La raison ne peut prouver l'existence de Dieu, car il y a une distance infinie entre un Dieu infini et Sa créature finie. 2.

Disproportion de la mise et du gain La raison peut nous incliner à choisir raisonnablement de vivre avec Dieu, même si on ne peut rationnellement prouver Son existence.

« Si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien.

» Parier pour Dieu, c'est se soumettre à l'Église, renoncer aux plaisirs vains et gagner le paradis. La mise (les plaisirs vains) est dérisoire, comparée au gain possible. Cependant, s'il est sûr que l'on mise, il est incertain que l'on gagne.

Pascal répond que le pari s'impose.

Nous ne pouvons le refuser : dans tous les cas, je risque soit mes plaisirs terrestres, soit le salut ; je parie le fini contre l'infini. "Oui, mais il faut parier.

Cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqués. Lequel prendrez-vous donc ? Voyons; puisqu'il faut choisir voyons ce qui vous intéresse le moins.

Vous avez deux choses à perdre: le vrai et le bien, et deux choses à engager: votre raison et votre volonté, votre connaissance et votre béatitude, et votre nature deux choses à fuir: l'erreur et la misère.

Votre raison n'est pas plus blessée puisqu'il faut nécessairement choisir, en choisissant l'un que l'autre.

Voilà un point vidé Mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte en prenant croix que Dieu est.

Estimons ces deux cas: si vous gagnez vous gagnez tout, et si vous perdez vous ne perdez rien: gagez donc qu'il est sans hésiter.

Cela est admirable.

Oui, il faut gager, mais je gage peut-être trop.

Voyons puisqu'il y a pareil hasard de gain et de perte, si vous n'aviez qu'à gagner deux vies pour une vous pourriez encore gager, mais s'il y en avait trois à gagner ? Il faudrait jouer (puisque vous êtes dans la nécessité de jouer) et vous seriez imprudent lorsque vous êtes forcé à jouer de ne pas hasarder votre vie pour en gagner trois à un jeu où il y a pareil hasard de perte et de gain.

Mais il y a une éternité de vie de bonheur.

Et cela étant quand il y aurait une infinité de hasards dont un seul serait pour vous, vous auriez encore raison de gager un pour avoir deux, et vous agirez de mauvais sens, en étant obligé à jouer, de refuser de jouer une vie contre trois à un jeu où d'une infinité de hasards il y en a un pour vous, s'il y avait une infinité de vie infiniment heureuse à gagner: mais il y a ici une infinité de vie infiniment heureuse à gagner, un hasard de gain contre un nombre fini de hasards de perte et ce que vous jouez est fini.

Cela ôte tout parti partout où est l'infini et où il n'y a pas infinité de hasards de perte contre celui de gain.

Il n'y a point à balancer, il faut tout donner.

Et ainsi quand on est forcé à jouer, il faut renoncer à la raison pour garder la vie plutôt que de la hasarder pour le gain infini aussi prêt à arriver que la perte du néant." B.

PASCAL, Pensées, 418 L-233 B, in Œuvres complètes, Paris, Ed.

du Seuil, 1963, pp.

550-551 LE PARI DE PASCAL On va essayer ici d'approfondir ce que c'est que la foi.

Est-ce une forme de croyance comme une autre? Exemple: peut-on assimiler "je crois en Dieu" et "je ne crois pas à tous ces beaux discours"? 1) le problème de la foi La raison ne peut donc pas se prononcer sur l'existence de Dieu: elle s'y perd.

A chaque argument , on peut opposer un argument qui va en sens contraire.

Aucune preuve, aucune démonstration ne peut convaincre que celui qui veut bien se laisser convaincre, qui est déjà acquis d'avance aux arguments qu'on lui propose.

Une discussion sur ce sujet ne peut que tourner en rond.

Le problème sera non de trouver des arguments irréfutables, mais de disposer quelqu'un à admettre ces arguments. D'ailleurs, c'est peut-être le projet lui-même qui est à remettre en cause! Si l'on pouvait faire la preuve de l'existence de Dieu, acquérir une certitude à ce sujet, il n'y aurait plus de foi, la religion ne serait plus une question de foi personnelle, un engagement individuel, mais un savoir, une science que l'on peut enseigner! Croire en Dieu ne peut avoir de sens que si on croit en lui contre toutes les bonnes raisons qu'on aurait de ne pas. »

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