Obéit-on ou se soumet-on à l'autorité ?
Extrait du document
«
L'autorité se définit par la capacité d'exercer un pouvoir et de le faire respecter par autrui.
Elle désigne par
extension, dans le domaine politique, le pouvoir conféré à une personne ou à un groupe d'individus de régir
l'ensemble ou une partie du corps social, de régler les affaires publiques.
Il s'agit ici de savoir quel rapport s'installe
entre l'autorité et l'individu à laquelle elle s'applique.
La notion d'obéissance recouvre le fait de se plier à un ordre ou à une prescription.
Elle suppose une sorte
d'adhésion à l'ordre supérieur qui ordonne et n'est pas en ce sens exclusive de la liberté alors que la soumission
semble défaire le sujet, l'individu de cette même liberté.
Le littré voit dans l'acte de se soumettre, le fait de se
placer sous la dépendance de quelqu'un ou de quelque chose, de se mettre sous la puissance d'autrui.
On peut
aussi à l'infinitif le sens de contraindre à faire quelque chose La soumission sous-entend donc une contrainte
exercée sur un individu.
Or, dans un premier temps, l'autorité a besoin de contraindre, de soumettre l'autre pour qu'il
fasse ce qu'on exige de lui.
L'autorité ne demande-t-elle pas que les sujets soient dépendants d'elle?Pourtant,
l'autorité se distingue normalement de la domination qui suppose la violence.
Or, l'autorité n'est pas-t-elle plutôt du
côté de l'obéissance libre, de la reconnaissance de la légitimité de sa propre autorité?
L'autorité exige que les sujets soient dépendants d'elle, qu'ils soient contraintes à faire ce que l'on
demande
- L'autorité se définit donc dans un sens littéral par le pouvoir d'agir sur autrui.
Ce qui signifie donc que l'autorité
peut par ses actions, avoir une incidence sur l'individu et sur sa vie.
Rousseau réfléchit sur la distinction entre l'autorité naturelle et l'autorité
politique, la seconde découlant de la première.
Or l'autorité naturelle est
définie communément comme le pouvoir du père sur ses enfants.
Cette
relation semble être marquée sur la dépendance de l'enfant envers son parent
et ne peut rien faire sans que celui-ci l'accorde.
Mais surtout l'enfant ne peut
pas vivre, subvenir à ses besoins sans ses parents.
- Se soumettre est alors mettre en les mains d'autrui, ici de la personne qui a
l'autorité, le gouvernement ses propres pouvoirs et sa propre liberté.
C'est par
cet acte de soumission que Hobbes définit l'état et le pouvoir politique.
En
effet, il affirme dans Le léviathan que l'état de nature était un état de guerre
perpétuel entre les hommes.
Chaque homme avait le même pouvoir sur les
choses et avait le droit de contraindre autrui.
Or, pour sortir de cette
insécurité, les hommes ont choisi de remettre tous leurs pouvoirs et leur
liberté dans les mains de l'état qui devient un monstre de puissance.
Il s'agit
donc bien de se soumettre à une autorité, à laquelle on confère son pouvoir.
En dehors de l'Etat, les hommes
jouissent d'une liberté absolue.
Mais
chacun disposant de la même liberté
absolue, tous sont exposés à subir des
autres ce qui leur plaît.
La constitution
d'une société civile et d'un État oblige à une nécessaire limitation de la liberté
: il n'en reste que ce qu'il faut pour vivre bien et vivre en paix.
Chacun perd
de sa liberté cette part qui pouvait le rendre redoutable pour autrui.
Dans
l'état de nature, chacun jouissait d'un droit illimité sur toutes choses, mais
tous disposant du même droit, nul n'était assuré de ne rien posséder
durablement.
L'État garantira la sécurité d'un droit de propriété limité.
Enfin,
dans l'état de nature, chacun était exposé à la menace d'autrui : il pouvait
être à tout instant dépouillé de ses biens et tué.
Dans une société civile, seul
le pouvoir de l'État s'arroge ce droit.
Un Etat capable de protéger tous les
citoyens de la violence des uns et des autres, de garantir la sécurité de leurs
corps et de leurs biens, de leur assurer la jouissance des fruits de leur travail,
de faire régner la paix, la civilité, le savoir et la sociabilité ne peut être que
despotique.
Pour sortir les hommes de l'empire des passions, de la guerre, de
la crainte, de la pauvreté, de la solitude, de l'ignorance et de la férocité,
l'État est une puissance absolue, instituée en vue de la paix et de la sécurité.
"Quiconque a droit à la fin, a droit aux moyens." Chaque homme ou assemblée investis de la souveraineté sont juges
absolus de tous les moyens nécessaires pour protéger ou garantir cette fin.
"Une doctrine incompatible avec la paix
ne peut pas davantage être vraie, que la paix et la concorde ne peuvent être contraires à la loi de nature." La seule
manière d'ériger un État est que tous confient leur pouvoir et leur force à un seul souverain (homme ou assemblée).
Toutes les volontés doivent être réduites à une seule volonté.
L'État n'est pas un consensus ou une concorde, mais
une unité réelle de tous en une seule et même personne.
- De plus, Max Weber en étudiant la différence entre le pouvoir et l'autorité voit dans le premier défini par la
capacité de faire prévaloir sa propre volonté et la capacité comme capacité à faire exécuter un commandement.
Or,.
»
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