Notre responsabilité est-elle atténuée par l'existence de motivations inconscientes ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
DÉTERMINISME : Relation nécessaire entre une cause et son effet.
Comme doctrine, c'est l'affirmation qu'aucune
réalité n'échappe à cette relation, que tout est déterminé ou conditionné par des causes.
Conséquences:
1) Le déterminisme permet la connaissance scientifique des phénomènes, qui peuvent être reliés par des lois, c'està-dire par des relations de causalité constantes et universelles (nécessaires).
2) Dès lors, la connaissance des causes permet la prévision des effets, donc l'action.
En permettant d'agir sur les
causes, la connaissance du déterminisme permet de maîtriser la nature: c'est là le rôle de la technique.
«Pour le physicien, il y a déterminisme lorsque la connaissance d'un certain nombre de faits observés, à l'instant
présent ou aux instants antérieurs, jointe à la connaissance de certaines lois de la nature, lui permet de prévoir
rigoureusement que tel ou tel phénomène observable aura lieu à telle époque postérieure.» (Louis de Broglie,
physicien).
HYPOTHÈSE: Proposition posée pour opérer un ensemble de déductions.
RESPONSABILITÉ
Obligation de répondre de ses actes devant une autorité.
On distingue la responsabilité morale (je réponds de mes
actes « en mon for intérieur », c'est-à-dire devant le « forum », le tribunal intime de ma conscience morale) et la
responsabilité sociale devant les tribunaux (responsabilité pénale ou civile).
La responsabilité morale suppose deux
conditions : 1° la connaissance du bien et du mal; 2° la liberté.
La responsabilité pénale est liée à la responsabilité
morale (on cherche à punir l'intention délictueuse).
La responsabilité civile met l'accent moins sur la faute que sur le
dommage, et le responsable est celui qui peut payer réparation (d'où le système des compagnies d'assurance).
Des
« personnes morales », une société anonyme, l'État lui-même, peuvent être civilement responsables.
SUJET:
Du latin subjectum, « substance », « matière », « thème ».
1) En logique, l'être dont on affirme ou nie quelque chose.
2) L'esprit qui connaît, par opposition à la chose connue
(l'objet).
3) En politique, l'individu soumis à l'autorité du pouvoir souverain.
• Dans le jugement suivant : «Socrate est mortel », Socrate est le sujet, mortel le prédicat, est, la copule • Chez
Aristote, le sujet est identifié à la substance, support des attributs et des accidents : mortel est un attribut de la
substance Socrate.
• Descartes est considéré comme le père des philosophies du sujet.
Il est en effet le premier à affirmer que la vérité
ne se fonde ni dans la tradition ni dans les autorités reconnues, mais dans le sujet conscient de ses propres actes
de pensée.
(cf.
le cogito cartésien.
INCONSCIENT
Du préfixe privatif in- et de -conscient, d'où « qui n'est pas conscient ».
a) Adjectif : ce qui est dépourvu de conscience.
b) Ce qu'on ressent ou perçoit sans en prendre conscience (cf.
les
« petites perceptions » de Leibniz).
Nom : chez Freud, l'inconscient est fait de tous les contenus psychiques
(pulsions, désirs, souvenirs) qui sont refoulés hors de la conscience, et qui demeurent cependant actifs.
c)
Inconscient collectif : désigne, chez Jung, l'ensemble des images et motifs qui symbolisent les instincts
fondamentaux de l'homme.
• La psychanalyse freudienne accorde une grande importance à l'étude des rêves, des lapsus et des actes
manqués, qu'elle considère comme des manifestations travesties de l'inconscient.
• Certains philosophes nient
l'existence de l'inconscient.
Alain, par exemple, y voit une dangereuse valorisation de nos pulsions et de nos
instincts, tandis que Sartre lui substitue la notion de mauvaise foi.
Approche problématique
L'inconscient désigne dans la tradition philosophique une réalité psychique profonde dont la conscience ne
serait qu'une émanation particulière, plus précisément pour Freud il désigne l'appareil psychique au moyen duquel
l'homme s'autocensure.
Lorsque nous refoulons, tout ce que l'esprit conscient de l'homme ne peut pas conserver se
retrouve immédiatement et à son insu dans sa partie inconsciente.
Bien que l'inconscient soit encore contesté, il est
majoritairement accepté par le monde scientifique et tend à expliquer des actes qui restent fermés à toute
explication rationnelle.
L'inconscient agit sur l'homme à travers des mécanismes qui lui sont encore inconnu, car il
est par définition ce à quoi nous ne pouvons accéder par la pensée.
Ainsi, ce monstre obscur tapi au fond de l'esprit
humain et capable de nous faire agir selon des règles qui nous échappent n'entraîne t il pas un problème éthique? Si
j'ignore quelle sorte d'influence l'inconscient peut avoir sur moi, comment puis je me sentir responsable de mes
actes? Tous mes actes ne sont ils pas dans ce cas profondément motivés par mon inconscient?
Pour Alain, l'inconscient est un animal redoutable qui menace le sujet libre.
Mes actes ne doivent pas t ils pas
être le fruit de mes codes moraux et pour cela être issus d'une pensée consciente? Être responsable de ses actes
n'est ce pas avoir une idée claire et transparente de tout ce que je fais? Lorsque l'on juge quelqu'un de responsable,
on dit qu'il « sait ce qu'il fait ».
La responsabilité ne se baserait donc que sur l'acte en lui même et non sur les
motivations de ces actes.
L'inconscient peut nous suggérer énormément d'actes cependant nous gardons la faculté
de les juger, non pas sur leurs origines mais sur leur valeur morale.
Ainsi, l'homme n'est pas un animal sous l'emprise
de son inconscient possiblement diabolique, mais un être rationnel qui possède la capacité de choisir après jugement
les actes qu'il est en capacité de faire.
Nous ne portons non pas notre responsabilité sur les racines inconscientes.
»
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