Notre liberté de penser a-t-elle des limites ?
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«
Introduction :
Bien définir les termes du sujet :
- « Liberté » : le plus généralement, elle consiste dans le fait de pouvoir se mouvoir sans contraintes, de juger et
agir en pleine conscience.
C'est le pouvoir de se déterminer rationnellement sans y être contraint par une force
extérieure.
Ici, elle se rapporte à la pensée, et il s'agit donc du pouvoir d'exprimer sa pensée sous forme parlée ou
écrite.
On parle généralement de liberté de penser et donc d'expression lorsque l'on se rapporte à des médias de
masse ou à la presse.
« Notre » insiste sur le caractère individuel et subjectif de cette liberté, c'est de la liberté en
tant qu'elle est vécue qui intéresse ici.
- « Penser » : la pensée désigne l'activité psychique dans son ensemble ; c'est l'activité intellectuelle ou rationnelle
de l'esprit humain, c'est ce qui se passe en lui au niveau spirituel.
- « Limites » : c'est ce qui sépare deux parties contiguës de l'espace, ou ce qui sépare deux durées.
Dans le cadre
du sujet, la limite constitue une sorte de frontière, de borne au-delà de laquelle nous ne pouvons pas aller.
Cette
limite peut être de plusieurs ordres, ce peut être une limite qui se mesure en terme de capacité, ou de morale…
Construction de la problématique :
Le sujet cherche à savoir s'il est possible de tout penser, si notre pensée peut non seulement tout
envisager, mais aussi si elle s'en laisse les possibilités et la liberté.
Il ne s'agit donc pas tant ici de savoir quelles
sont limites du savoir humain, que de connaître jusqu'où nous pouvons appliquer le fait de penser.
En effet, la limite
de cette liberté de penser peut être de plusieurs espèces : ce peut être un problème de capacité, ou une limite
morale ou culturelle.
è Se pose donc la question de savoir qu'est-ce qui impose une limite à la pensée, et de quelle nature elle
est.
Plan :
I/ La liberté de penser est sans limites :
● Il nous semble en effet que nous pouvons tout penser, que nous pouvons nous approcher de chaque
chose pour essayer de la contremaître, et que tout ce que nous ne connaissons pas peut être découvert et connu,
et donc pensé.
Notre liberté de penser serait ainsi coextensible avec l'infini.
● C'est ce que pense Descartes dans Les méditations métaphysiques.
Selon lui, tout ce qui nous
caractérise nous a été donné par Dieu, « je tiens de Dieu tout ce que je
possède » Méditation IV.
Mais ces qualités qui sont infinies chez lui ne le sont
pas chez nous, qui sommes des êtres à la nature faible et limitée.
La volonté
seule fait exception, elle est puissance d'élire, et puissance de poursuivre et
d'exécuter ce qu'on a choisi.
à Elire, c'est donner son assentiment à la
représentation de cette chose comme étant la meilleur qu'on puisse choisir.
La volonté est donc à la fois une faculté d'élire et de juger, autrement dit,
elle est très fortement liée à notre pensée.
● Cette volonté et cette capacité de penser nous paraissent si
grandes qu'elles nous semblent infinies ; c'est parce que c'est Dieu qui les a
mise en nous, nous portons ainsi l'image et la ressemblance de Dieu –
ressemblance qui nous permettra d'envisager par la suite l'existence de Dieu.
La liberté de penser véritable consiste en pouvoir exercer le pouvoir de notre
pensée sans qu'une contrainte extérieure nous pose une limite.
C'est bien le
cas chez l'homme, puisque cette pensée lui vient de Dieu, et que Dieu étant
infini, il a mis en l'homme cette infinité.
«Il n'y a que la volonté, ou liberté de décision, que j'expérimente si
grande en moi que je n'ai idée d'aucune autre plus grande» Descartes,
Méditations métaphysiques (1641), IV.
• L'idée qu'il faut croire ou faire quelque chose sans chercher à comprendre pourquoi («argument d'autorité») ne
peut satisfaire un esprit formé aux mathématiques et habitué à l'idée de démonstration rationnelle, reposant sur des
arguments déduits logiquement à partir d'évidences simples, par un «sujet» qui serait le point de départ de ses
pensées et de ses actes.
• Descartes est un des philosophes qui a le plus fermement affirmé cette conception.
Il montre que le sujet
autonome se constitue dans:
- le cogito - «Je pense donc je suis»: le fait de mon existence en tant que conscience pensante, s'impose à moi
avec une certitude absolue.
C'est une vérité que je trouve en moi-même sans le recours à aucune autorité.
- l'expérience du libre-arbitre, c'est-à-dire de la capacité de faire un choix, est une faculté qui ne peut pas être
divisée.
Prétendre la restreindre, c'est la supprimer..
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