Aide en Philo

Nietzsche

Extrait du document

Toute action exige l'oubli, comme tout organisme a besoin non seulement de lumière, mais encore d'obscurité. Un homme qui voudrait ne sentir que d'une façon purement historique ressemblerait à quelqu'un que l'on aurait forcé de se priver de sommeil, ou bien à un animal qui serait condamner à ruminer sans cesse les mêmes aliments. Il est donc possible de vivre sans presque se souvenir, de vivre même heureux, à l'exemple de l'animal, mais il est absolument impossible de vivre sans oublier. Si je devais m'exprimer, sur ce sujet, d'une façon plus simple encore, je dirais : il y a un degré d'insomnie, de rumination, de sens historique qui nuit à l'être vivant et finit par l'anéantir, qu'il s'agisse d ‘un homme, d'un peuple ou d'une civilisation. Pour pouvoir déterminer ce degré et, par celui-ci, les limites où le passé doit être oubli é sous peine de devenir le fossoyeur du présent, il faudrait connaître exactement la force plastique d'un homme, d'un peuple, d'une civilisation, je veux dire cette force qui permet de se développer hors de soi-même, d'une façon qui vous est propre, de transformer et d'incorporer les choses du passé, de guérir et de cicatriser les blessures, de remplacer ce qui est perdu, de refaire par soi-même des formes brisées. Nietzsche

« T oute action exige l'oubli, comme tout organisme a besoin non seulement de lumière, mais encore d'obscurité.

Un homme qui voudrait ne sentir que d'une façon purement historique ressemblerait à quelqu'un que l'on aurait forcé de se priver de sommeil, ou bien à un animal qui serait condamner à ruminer sans ces se les mêmes aliments.

Il est donc possible de vivre sans presque se souvenir, de vivre même heureux, à l'exemple de l'animal, mais il est absolument impossible de vivre sans oublier.

Si je devais m'exprimer, sur ce sujet, d'une façon plus simple encore, je dirais : il y a un degré d'insomnie, de rumination, de sens historique qui nuit à l'être vivant et finit par l'anéantir, qu'il s'agisse d ‘un homme, d'un peuple ou d'une civilisation.

P our pouvoir déterminer c e degré et, par celui-ci, les limites où le pas sé doit être oublié sous peine de devenir le fossoyeur du présent, il faudrait connaître exactement la force plastique d'un homme, d'un peuple, d'une civilisation, je veux dire cette force qui permet de se développer hors de soi-même, d'une façon qui vous est propre, de transformer et d'incorporer les choses du passé, de guérir et de cicatriser les blessures, de remplacer ce qui est perdu, de refaire par soi-même des formes brisées.

Nietzsche Problématique Dans ce texte, Nietzsc he explique comment l’oubli est nécessaire à la vie.

L’homme ne peut vivre en permanence avec le passé en mémoire s ans souffrir, et être déconnecté du présent.

Le repos est aussi important que l’éveil c ependant en faisant cet éloge de l’amnésie N ietzsche ne risque t il pas de se confronter à un problème éthique? Ne devons nous pas garder le souvenir de notre histoire? Est il réellement possible d’oublier à chaque fois? Et dans ce cas quel intérêt peut nous amener cette amnésie? Y a t il une façon de la gérer? PLAN I Nécessité de l’oubli comme régénération L’oubli est nécessaire car l’homme doit posséder un repos de l’esprit pour se préparer ce qui est à venir.

On ne peut vivre constamment dans l’histoire, c’est à dire le souvenir du passé, sans risquer de ne plus vivre du tout.

L‘oubli c’est stocker nos souvenirs dans une partie inconscient, que Freud appellera préconscient, pour pouvoir avoir un esprit clair pour affronter le présent.

L’oubli est aussi néces saire à l’esprit que le repos pour le corps. II Oublier c’est vivre L’oubli est nécessaire à notre survie et à notre bonheur pour Nietzsche.

Comme l’animal, je peux me soucier du prés ent uniquement pour ce qu’il est et non par rapport au passé et pouvoir en profiter pleinement.

Oublier c’est pouvoir innover, découvrir de nouvelles chos es, avancer et faire progresser l’humanité.

C’est en se détachant du pass é qu’un peuple ou un homme peut avancer. III La capacité d’oublier Nietzsche fait en fin une éloge de l’oubli, la force d’un individus se calcule sur sa façon de gérer son passé.

L’oubli ne doit pas se définir uniquement comme faire table rase du passé mais comme une gestion de ce passé.

La force consiste à tirer des leçons de ce passé et panser les bles sures Le passé c’est ceci n’est plus et surtout ce qui ne doit plus être.

Être fort c’est avoir la capacité de réparer et d’éviter les erreurs du passé.

Nietzsche ne préconise pas une amnésie totale du passé, il faut savoir oublier les faits tout en conservant une leçon morale de celui ci.

C’est uniquement par ce biais que les hommes peuvent progresser. NIETZSCHE (Friedrich-Wilhelm).

Né à Roc ken en 1844, mort à Weimar en 1900. I l fit s e s études à l'école de Pforta, puis, renonçant à la carrière ecclés iastique, i l l e s termina aux Universités de Bonn et de Leipzig.

La lecture de Schopenhauer et la rencontre avec Wagner sont les événements capitaux de cette période.

En 1868, Nietzsche est nommé professeur de philologie grecque à l'Université de Bâle ; il conserva ce poste jusqu'en 1878, date à laquelle il fut mis en congé définitif pour raisons de santé.

C ommence alors la série des voyages de Nietzsche en Italie : Gênes , l'Engadine, Rapollo, Nice, la Sicile, Rome, V enise, lisant Empédoc le, jouant C hopin et Rossini.

Il découvrit Stendhal et Bizet.

Il passe les mois d'été à Sils-M aria, dans une petite chambre, face à la montagne.

C 'est à T urin, en janvier 1889, qu'il fut terrassé dans la rue par une crise de démence, probablement d'origine syphilitique, et qui se termina par la paralysie générale.

Ramené à Bâle, Nietzsche dut être interné quelque temps dans une maison de santé ; puis, sa soeur l'accueillit auprès d'elle, à Weimar, où il mourut le 25 août 1900.

La philosophie de Nietzsche se caractérise par un amour passionné de la vie.

Ses premiers écrits concernent l'A rt ; reprenant la terminologie de Schopenhauer, volonté et représentation, 'Nietzsche distingue l'art dionysien (mus ique) : c'est l'exaltation tragique de la vie, l'état où l'homme a tendance à se confondre dans le monde ; et l'art apollinien (arts plastiques) : le principe apollinien est le principe contemplatif.

Le rêve apollinien s'oppose à l'ivresse dionysiaque.

C 'est dans le drame wagnérien que Nietzsche voit la réconciliation de ces deux principes.

Nietzsche fait la critique de la C onnaiss ance et de l'Histoire.

Si la durée du monde n'a pas de terme, la nature cosmique et humaine, cependant, ne varie pas, et les combinaisons qui constituent le monde sont limitées .

La vie que nous vivons, nous devons la revivre plusieurs fois. La doctrine nietzschéenne de l'éternité est un éternel retour de l'identique, qui surmonte la temporalité du temps.

M idi est l'instant éternel où le temps, arrêté, devient éternité.

Nietzsche a toujours eu la nos talgie du soleil, de la Méditerranée, de la Grèce.

A près s a brouille avec Wagner, c'es t Bizet qui lui semble le plus grand musicien.

Les pages cruelles qu'il a écrites contre les A llemands, les pages enthousiastes sur la civilisation juive, peuvent expliquer que Nietzsche n'ait pas exercé une grande influence, ni philosophique, ni littéraire, sur les A nglo-Saxons.

Brandès et d'A nnunzio furent les premiers à saisir l'importanc e de la pensée de Nietzsche.

II faut accepter joyeusement la vie, et la volonté et l'imagination permettent seules d'échapper au pessimisme schopenhauerien, qui a profondément marqué Nietzs che.

L'homme doit donner éternité à l'instant, s aisir à la fois le passé et le futur, supratemporellement et surhumainement.

La tentative de Nietzsche fut d'enseigner « une nouvelle éternité ».

L'homme doit se transformer en un être supérieur : le Surhomme (Ubermensch).

Les valeurs vitales, force de la volonté et de la pensée, intensité de la vie, sont exaltées aux dépens des valeurs de la connaiss ance.

La pitié et la résignation chrétiennes deviennent de fausses valeurs ; la volonté de puissance est la base de la nouvelle éthique.

Le national-socialisme s 'est emparé, en la déformant, de la pensée de Nietzs che.

Le philosophe de Sils-M aria fut s urtout moraliste et poète.

Ses livres sont, le plus souvent, une suite d'aphorismes ou de paragraphes ayant chacun un titre.

Le style est fulgurant.

Nietzsche a dit lui-même qu'il brûlait « au feu de sa propre pensée », et qu'il n'écrivait plus avec des mots, « mais avec des éclairs».

L'influence de Nietzsche fut et demeure cons idérable.

Heidegger voit en s a pensée l'achèvement logique de toute la métaphysique occidentale.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles