Aide en Philo

Nietzsche

Extrait du document

Pourquoi écoutez-vous la voix de votre conscience ? Qu'est-ce qui vous donne le droit de croire que son jugement est infaillible ? Cette "croyance", n'y a-t-il plus de conscience qui l'examine ? N'avez-vous jamais entendu parler d'une conscience intellectuelle ? D'une conscience qui se tiennent derrière votre "conscience" ? Votre jugement "ceci est bien" a une genèse dans vos instincts, vos penchants et vos répugnances, vos expériences et vos inexpériences ; "comment ce jugement est-il né ?" C'est aussi une question que vous devez vous posez, et, aussitôt après, celle-ci : "qu'est-ce exactement qui me pousse à obéir à ce jugement ?" Car vous pouvez suivre son ordre comme un brave soldat qui entend la voix de son chef. Ou comme une femme qui aime celui qui commande. Ou encore comme un flatteur, un lâche qui a peur de son maître. Ou comme un imbécile qui écoute parce qu'il n'a rien à objecter. En un mot vous pouvez écoutez votre conscience de mille façons différentes. Nietzsche

« NIETZSCHE : POURQUOI ÉCOUTER NOTRE CONSCIENCE ? La conscience morale est cette "voix" intérieure qui oblige ou interdit.

Rousseau voyait en elle un « instinct divin », un « juge infaillible du bien et du mal ».

C'est une telle conception qui fait de la conscience morale un guide assuré, un principe inné, immuable et universel, que remet en question Nietzsche. « Pourquoi écoutez-vous la voix de votre conscience ? Qu'est-ce qui vous donne le droit de croire que son jugement est infaillible ? Cette "croyance", n'y a-t-il plus de conscience qui l'examine ? N'avez-vous jamais entendu parler d'une conscience intellectuelle ? D'une conscience qui se tiennent derrière votre "conscience" ? Votre jugement "ceci est bien" a une genèse dans vos instincts, vos penchants et vos répugnances, vos expériences et vos inexpériences ; "comment ce jugement est-il né ?" C'est aussi une question que vous devez vous posez, et, aussitôt après, celle-ci : "qu'est-ce exactement qui me pousse à obéir à ce jugement ?" Car vous pouvez suivre son ordre comme un brave soldat qui entend la voix de son chef.

Ou comme une femme qui aime celui qui commande.

Ou encore comme un flatteur, un lâche qui a peur de son maître.

Ou comme un imbécile qui écoute parce qu'il n'a rien à objecter.

En un mot vous pouvez écoutez votre conscience de mille façons différentes.

» QUESTIONNAIRE INDICATIF • Y a-t-il contradiction à écrire « pourquoi écoutez-vous la voix de votre conscience » et « cette croyance, n'y a-t-il plus de conscience qui l'examine » ? De quelle « conscience » s'agit-il dans la première phrase ? • Différence entre les deux questions : « comment ce jugement est-il né ? » et « qu'est-ce exactement qui me pousse à obéir à ce jugement ? » • En quoi cette conscience est-elle « intellectuelle » ? — Sur quoi portent ces questions ? — Que pensez-vous de ces questions ? de leur objet ? de leur nature? • En quoi Nietzsche a-t-il manifestement ici une position originale (et peut-être « renversante ») par rapport à la « tradition philosophique »? • Quel est l'enjeu de ce texte ? • En quoi présente-t-il un»intérêt philosophique ? ordre des idées 1) Une question : pourquoi écoutons-nous la voix de notre conscience ? 2) Éléments de réponse a) Critique de la conscience morale : elle n'a pas une valeur absolue.

En effet: - Elle n'est pas la conscience ultime : il existe une « conscience intellectuelle » qui peut l'examiner.

Ainsi l'affirmation du caractère infaillible de la voix de la conscience est une croyance pouvant être jugée par la conscience intellectuelle. - Elle n'est pas innée mais a une genèse : elle est issue de nos instincts et de nos expériences.

Ses jugements ne sont donc pas immuables ni universels, mais dépendent de son histoire (qui est la nôtre). b) Critique de notre acquiescement à ses jugements : la conscience morale n'ayant pas une valeur absolue, si nous écoutons sa voix c'est en raison de motifs personnels : refus de réfléchir, désir de soumission, crainte de l'autorité, etc. Patrick Wotling remarque à propos de la première section de Par Delà bien et mal : « La démarche constante de Nietzsche consiste en effet à traiter les doctrines philosophiques comme des textes se proposant de « lire » ou de « traduire », telle ou telle séquence de la réalité pour en expliciter le sens ; et, dans cette perspective, à mettre en évidence et à dénoncer les principales fautes philologiques qu’on est en droit de leur reprocher : ajouts de séquences étrangères au texte à interpréter, généralisation abusive, injection d’une théorie préformée (c’est le cas, par exemple, dans le paragraphe 47 pour la signification du phénomène de la sainteté) ; ou encore à repérer des questions préalables qui n’ont pas été considérées, enfin à dévoiler la fausseté, la duplicité des philosophes, qui ne font pas ce qu’ils disent, et ne. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles