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Nietzsche

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Il ne nous reste aujourd'hui plus aucune espèce de compassion avec l'idée du "libre arbitre" : nous savons trop bien ce que c'est le tour de force théologique le plus mal famé qu'il y ait, pour rendre l'humanité "responsable" à la façon des théologiens, ce qui veut dire : pour rendre l'humanité dépendante des théologiens... Je ne fais que donner ici la psychologie de cette tendance à vouloir rendre responsable. - Partout où l'on cherche des responsabilités, c'est généralement l'instinct de punir et de juger qui est à l'oeuvre. On a dégagé le devenir de son innocence lorsque l'on ramène un état de fait quelconque à la volonté, à des intentions, à des actes de responsabilité : la doctrine de la volonté a été principalement inventée à fin de punir, c'est-à-dire avec l'intention de trouver coupable. Toute l'ancienne psychologie, la psychologie de la volonté n'existe que par le fait que ses inventeurs, les prêtres, chefs de communautés anciennes, voulurent se créer le droit d'infliger une peine - ou plutôt qu'ils voulurent créer ce droit pour Dieu... Les hommes ont été considérés comme "libres", pour pouvoir être jugés et punis, - pour pouvoir être coupables : par conséquent toute action devait être regardée comme voulue, l'origine de toute action comme se trouvant dans la conscience. Nietzsche

« Il ne nous reste aujourd'hui plus aucune espèce de compassion avec l'idée du "libre arbitre" : nous savons trop bien ce que c'est le tour de force théologique le plus mal famé qu'il y ait, pour rendre l'humanité "responsable" à la façon des théologiens, ce qui veut dire : pour rendre l'humanité dépendante des théologiens...

Je ne fais que donner ici la psychologie de cette tendance à vouloir rendre responsable.

- Partout où l'on cherche des responsabilités, c'est généralement l'instinct de punir et de juger qui est à l'oeuvre.

On a dégagé le devenir de son innocence lorsque l'on ramène un état de fait quelconque à la volonté, à des intentions, à des actes de responsabilité : la doctrine de la volonté a été principalement inventée à fin de punir, c'est-à-dire avec l'intention de trouver coupable.

Toute l'ancienne psychologie, la psychologie de la volonté n'existe que par le fait que ses inventeurs, les prêtres, chefs de communautés anciennes, voulurent se créer le droit d'infliger une peine ou plutôt qu'ils voulurent créer ce droit pour Dieu...

Les hommes ont été considérés comme "libres", pour pouvoir être jugés et punis, - pour pouvoir être coupables : par conséquent toute action devait être regardée comme voulue, l'origine de toute action comme se trouvant dans la conscience. Analyse du sujet: Derrière l'illusion du libre arbitre et la doctrine de la volonté se cache un système qui culpabilise l'homme pour le plus grand profit des fabricants de morale ou des prêtres. Conseils pratiques: Analyser avec rigueur l'aspect démonstratif du texte et l'enchaînement des arguments.

Nietzsche procède ici à la mise à jour de la généalogie d'une idée. Articulation des idées. - Une thèse centrale: le « libre arbitre », une invention des prêtres pour rendre l'humanité dépendante d'eux. - Explication: Les prêtres étaient les chefs des premières communautés (sociétés). Pour régner, commander, ils devaient punir.

Pour pouvoir punir, ils inventèrent la culpabilité. Pour justifier cette culpabilité ils inventèrent simultanément l'idée de liberté et de responsabilité. - En réalité tous les actes humains doivent être uniquement considérés comme « états de fait », des états du devenir innocent du monde (il n'existe ni bien ni mal, et il ne saurait donc exister de culpabilité ni de coupable). Intérêt philosophique du texte. Il est, en procédant à une « généalogie de la morale », d'inviter à réfléchir sur la valeur des idées de libre arbitre et de responsabilité, ici dénoncées comme étant non seulement comme fausses, mais encore dangereuses et nuisibles.

On engagera donc une réflexion sur ce thème.

On pourra entre autres choses se demander dans quelle mesure la liberté peut être conçue indépendamment de la responsabilité - ce qui est examiné dans le sujet précédent. «Partout où l’on a cherché des responsabilités, c’est l’instinct de vengeance qui les a cherchées.

Cet instinct de la vengeance s'est tellement emparé de l’humanité, au cours des siècles, que toute la métaphysique, la psychologie, l’histoire, et surtout la morale, en portent l'empreinte.

Dès que l’homme a pensé, il a introduit dans les choses le bacille de la vengeance.

Il en a infesté Dieu lui-même, il a ravi à l’existence elle-même son innocence, en ramenant tous les modes de l’être à un vouloir, à des intentions, à des actes de responsabilités.

Toute la théorie du vouloir, cette funeste falsification de toute la psychologie antérieure, a été inventée essentiellement pour des fins de châtiment.

C’est l’utilité sociale du châtiment qui garantissait à cette notion sa dignité, sa puissance, sa vérité.

Les inventeurs de cette psychologie - de la psychologie du vouloir - se trouvent dans les classes qui ont eu en main le droit de punir, d’abord dans la classe des prêtres, qui étaient les chefs dans plus anciennes collectivités; ils ont voulu donner à Dieu le droit de se venger.

C’est à cette fin que l’on a imaginé que l’homme est libre; c’est à cette fin que toute action a dû passer pour voulue, et que l’origine de toute action a été placée dans la conscience.» Nietzsche. NIETZSCHE (Friedrich-Wilhelm).

Né à Rocken en 1844, mort à Weimar en 1900. Il fit ses études à l'école de Pforta, puis, renonçant à la carrière ecclésiastique, il les termina aux Universités de Bonn et de Leipzig.

La lecture de Schopenhauer et la rencontre avec Wagner sont les événements capitaux de cette période.

En 1868, Nietzsche est nommé professeur de philologie grecque à l'Université de Bâle ; il conserva ce poste jusqu'en 1878, date à laquelle il fut mis en congé définitif pour raisons de santé.

Commence alors la série des voyages de Nietzsche en Italie : Gênes, l'Engadine, Rapollo, Nice, la Sicile, Rome, Venise, lisant Empédocle, jouant Chopin et Rossini.

Il découvrit Stendhal et Bizet.

Il passe les mois d'été à Sils-Maria, dans une petite chambre, face à la montagne.

C'est à Turin, en janvier 1889, qu'il fut terrassé dans la rue par une crise de démence, probablement d'origine syphilitique, et qui se termina par la paralysie générale.

Ramené à Bâle, Nietzsche dut être interné quelque temps dans une maison de santé ; puis, sa soeur l'accueillit auprès d'elle, à Weimar, où il mourut le 25 août 1900.

La philosophie de Nietzsche se caractérise par un amour passionné de la vie.

Ses premiers écrits concernent l'Art ; reprenant la terminologie de Schopenhauer, volonté et représentation, 'Nietzsche distingue l'art dionysien (musique) : c'est l'exaltation tragique de la vie, l'état où l'homme a tendance à se confondre dans le monde ; et l'art apollinien (arts plastiques) : le principe apollinien est le principe contemplatif.

Le rêve apollinien s'oppose à l'ivresse dionysiaque.

C'est dans le drame wagnérien que Nietzsche voit la réconciliation de ces deux principes.

Nietzsche fait la critique de la Connaissance et de l'Histoire.

Si la durée du monde n'a pas de terme, la nature cosmique et humaine, cependant, ne varie pas, et les combinaisons qui constituent le monde sont limitées.

La vie que nous vivons, nous devons la revivre plusieurs fois.

La doctrine nietzschéenne de l'éternité est un éternel retour de l'identique, qui surmonte la temporalité du temps.

Midi est l'instant éternel où le temps, arrêté, devient éternité.

Nietzsche a toujours eu la nostalgie du soleil, de la Méditerranée, de la Grèce. Après sa brouille avec Wagner, c'est Bizet qui lui semble le plus grand musicien.

Les pages cruelles qu'il a écrites contre les Allemands, les pages enthousiastes sur la civilisation juive, peuvent expliquer que Nietzsche n'ait pas exercé une grande influence, ni philosophique, ni littéraire, sur les Anglo-Saxons.

Brandès et d'Annunzio furent les premiers à saisir l'importance de la pensée de Nietzsche.

II faut accepter joyeusement la vie, et la volonté et l'imagination permettent seules d'échapper au pessimisme schopenhauerien, qui a profondément marqué Nietzsche.

L'homme doit donner éternité à l'instant, saisir à la fois le passé et le futur, supratemporellement et surhumainement.

La tentative de Nietzsche fut d'enseigner « une nouvelle éternité ».

L'homme doit se transformer en un être supérieur : le Surhomme (Ubermensch).

Les valeurs vitales, force de la volonté et de la pensée, intensité de la vie, sont exaltées aux dépens des valeurs de la connaissance.

La pitié et la résignation chrétiennes deviennent de fausses valeurs ; la volonté de puissance est la base de la nouvelle éthique.

Le national-socialisme s'est emparé, en la déformant, de la pensée de Nietzsche.

Le philosophe de Sils-Maria fut surtout moraliste et poète.

Ses livres sont, le plus souvent, une suite d'aphorismes ou de paragraphes ayant chacun un titre. Le style est fulgurant.

Nietzsche a dit lui-même qu'il brûlait « au feu de sa propre pensée », et qu'il n'écrivait plus avec des mots, « mais avec des éclairs».

L'influence de Nietzsche fut et demeure considérable.

Heidegger voit en sa pensée l'achèvement logique de toute la métaphysique occidentale.. »

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