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Nature, travail et technique

Publié le 12/06/2023

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« CH4: La nature, le travail et la technique INTRODUCTION: Le mot nature vient du latin “natura” qui signifie naissance ou action de mettre au monde.

Donc étymologiquement parlant, la nature est une puissance qui produit la vie.

Définitions du mot nature: - Ce qui n’a jamais été modifié par l’Homme dans le monde physique.

Il s'oppose à la culture. - Propriétés fondamentales d’une espèce ou d’un être.

Il s'oppose à l’acquis. usage: le naturel est ce qui est habituel.

Il s’oppose alors au surnaturel. I. L’homme est-il un être de nature ou de culture ? réflexion sur la 2ᵉ définition de la nature qui s’oppose à l’acquis 1) La culture et le naturel sont indissociables chez l’Homme L’ensemble des actions humaines est issu d’un mélange entre nature et culture.

exemple: se nourrir car on a besoin de nourriture pour survivre est naturel, mais ce que l’on mange et notre manière de manger sont culturels. Pour savoir ce qui est naturel chez l’Homme, il faudrait l’imaginer sans culture et cela n’existe pas. L’histoire de Victor de l’Aveyron C’est un cas particulier: son histoire a donné lieu au film L’enfant sauvage de Truffaut.

Son histoire: - Il a été abandonné dans les bois quand il avait entre 12 et 18 mois et y a vécu toutes les premières années de sa vie. - Il a été recueilli par des chasseurs à 6 ans puis conduit chez le docteur Itard qui va chercher à l’élever, à l’éduquer.

exemple: lui apprendre à lire et écrire et va donc lui imposer une norme - On y voit que même notre audition dépend de ce dont on a besoin pour survivre.

La culture nous façonne tout de suite. - Pour Victor, ce qui est naturel est ce qui relève du monde animal.

Il meurt au bout d’une dizaine d’années et on voit la violence avec laquelle les normes lui sont imposées. - Les normes interviennent dès la naissance, voire avant.

exemple: langage des parents durant la grossesse ou à la naissance, donc le langage n’est pas inné parce qu'elle vient des autres.

On ne se rend pas compte de la violence des normes, car elles nous sont imposées dès le plus jeune âge, ce qui fait que leur poids a presque disparu, de sorte qu’elles vont paraître presque naturelles. Maurice Merleau-Ponty: Phénoménologie de la perception (1945) - Naturel et culturel sont indissociables donc il n’y a pas de couche de naturel sur laquelle on met une couche culturelle. - On applique cette équivoque à l’espèce humaine et rien n’y échappe, même pas les passions. exemple: le fait d’embrasser ou la façon d’exprimer son amour Remarque: la culture est-elle une seconde nature chez l’homme ? C’est l’idée qu’elle est inculquée si tôt que l’on a l’impression que c’est naturel. 2) La norme n’est pas naturelle Il y a un usage dévoyé du terme nature, d’où le “contre-nature” désignant un comportement moralement condamnable, car il irait à l’encontre de la norme.

Or, la norme, c'est ce qu’on a l’habitude de faire, c’est la coutume, ce qui est 100% culturel.

Dans ce sens, la nature suppose une universalité or, par définition, la norme n’est pas universelle et varie d’une culture à l’autre. D’une manière générale, on considère les comportements normaliens comme naturels.

exemple: l’expression “instinct maternel” qui suppose que le lien mère/enfant est inné, naturel et que la femme en tant que femme, que mère sait s’occuper de son enfant. 3 présupposés: Qu’en est-il du rôle du père vu que la mère à une place particulière ? De plus, on assigne la femme au rôle de mère, ce qui soulève la question du travail.

Troisièmement, on suppose que la femme sait le faire naturellement et cela fait culpabiliser celles qui n’y arrivent pas.

Par conséquent, elle ne peut pas refuser ce rôle et elle est obligée de le tenir. Quand on dit que c’est naturel, on en vient à dire que le fait de s’occuper de son enfant est naturel et cela pose un jugement moral et sociétal.

Donc celles qui ne savent pas comment faire sont contre-nature ce qui revient à l’idée du monstre, d’où la question du jugement. Simone de Beauvoir: Le deuxième sexe (1949) - La norme intervient tout de suite.

exemple: on a l’habitude d’habiller les filles en rose. - La société façonne la différence des sexes, car même s’il y a une différence biologique, celle-ci ne détermine pas nos comportements: “on ne naît pas femme, on le devient”. - Donc être femme n’est pas inné, ce n’est pas le fait d’avoir un organe génital féminin, mais répondre à certains attendus imposés par la société, que l’enfant va intérioriser tout au long de sa vie, donc il n’y aurait pas d’instinct féminin.

Par conséquent, la femme serait préparée à être toute sa vie, d’où le “devenir femme”. - Dire que la différence des sexes est une construction sociale déterminée par la norme implique une possibilité de changer cette conception. Conséquence sur l’argument du contre-nature: exemple de l’homosexualité: - L’homosexualité est contre-nature, car la norme est l’hétérosexualité, donc on pourrait dire que l’homosexualité est une construction sociale et un effet de mode. Donc parler naturel, c’est porter un jugement moral II. La nature est-elle un obstacle à dominer ou un modèle à suivre ? On parle du lien entre nature et technique parce que la technique est la maîtrise de la nature par les outils. 1) L’homme face à la nature menaçante Platon, Protagoras Étude du mythe de Prométhée: - On a une explication de la nécessité de la technique pour la survie de l’espèce humaine. - Zeus confie à Prométhée et Épiméthée la lourde tâche de répartir les qualités/attributs nécessaires à la vie entre les différentes espèces pour qu’elles puissent survivre face aux autres espèces.

Épiméthée: réfléchie après-coup car “épi” signifie après / Prométhée: celui qui prévoie. - Épiméthée va faire la répartition seul et se tromper puisqu'il oublie l’espèce humaine et ne lui a rien donné: elle est nue (pas de fourrure), sans armes, chaussures.

Par conséquent, l’homme n’a rien pour se défendre, et ne peut pas survivre. - Prométhée va alors voler le feu divin à Athéna pour le donner aux hommes en guise de réparation par rapport à l'erreur d'Épiméthée et pour compenser la faiblesse physique de l'espèce humaine.

C'est pour lui permettre de survivre face aux autres espèces.

Il va être puni. - Ici le feu symbolise la technique.

Il permet de forger des outils, des armes, etc.

Donc l'attribut spécifique des humains et la technique, quelque chose de culturel, mais il n'aurait jamais dû l’avoir, car c'est un attribut divin.

Au lieu de juste survivre, le caractère divin de cet attribut va faire que l'homme va dominer les autres créatures. - La technique se trouve en l’Homme en puissance et il va pouvoir le développer en acte via l’éducation donc la culture. - Repère: on dit “en acte” quand l’attribut, la faculté est présente et quand elle est potentielle, on dit qu’elle est “en puissance”. Mill, La Nature - La nature nous est hostile d’emblée, c’est un obstacle, car sans la technique qui nous a permis de reprendre le contrôle sur les lois de la nature, on n’aurait pas pu survivre face à sa puissance.

C’est une référence au mythe. - On a une critique de la conception naïve de la nature comme un havre de paix dont nous devrions nous rapprocher parce qu'elle est, pour lui, toujours menaçante pour l’Homme. - La moindre action humaine (exemple: coup de bêche) en revient à critiquer la nature et donc l’homme détourne de la nature à son avantage.

Ce n’est pas un problème, car il en va de notre survie. Descartes, Discours de la méthode (1637) contexte: les bons de la connaissance scientifique au XVIIe siècle - Le texte est une emphase de ce progrès technique et il repose sur une distinction entre les connaissances spéculatives et les connaissances pratiques. - Les connaissances spéculatives sont purement théoriques et abstraites, tandis que les secondes sont des savoirs-faire: elles sont des savoirs théoriques que l’on peut appliquer à des besoins pratiques pour l’organisation de la vie humaine. - Descartes écrit que l’homme est le maître et possesseur de la nature: ici le “maître” a deux sens: celui qui maîtrise un savoir qui va le rendre maître et celui qui domine et fait ce qu’il veut d’une chose. - L’emploi du mot possesseur fait de la nature un objet (y compris les animaux) dont l’homme peut se servir et user comme bon lui semble, car être possesseur signifie être propriétaire. Cette conception pose un problème comme elle suppose une extériorité de l’homme vis-à-vis de la nature parce qu'on ne peut pas posséder quelque chose dont on fait partie.

Prétendre posséder la nature, c'est se prendre pour un Dieu (référence au mythe avec l’idée d’un attribut divin) car seul Dieu est extérieur à la nature. 2) La nature désormais menacée par l’homme Hans Jonas, Une éthique pour la nature - Les hommes ont tellement modifié la.... »

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