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Montaigne

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Il m'est avis que c'est le bout (la mort), non pourtant le but de la vie... et des plus légers si notre crainte ne lui donnait poids. Montaigne

« Suggestion d’analyse : Introduction : Cette phrase pourrait être considérée comme une maxime, qui tend à donner au lecteur une règle de conduite, ou plutôt à rectifier un comportement habituel qui n’est pas justifié.

Ici, Montaigne condamne l’attitude des hommes qui consiste à considérer la mort comme le but de la vie.

Or il est essentiel pour bien vivre de comprendre la différence entre le terme de la vie et le but de la vie. Développement : La mort ne doit pas être la finalité de la vie.

Il faudrait que les hommes soient capables de comprendre que la mort est indéniablement le terme de la vie, mais n’en n’est pas pour autant le dessein.

Car en réalité on ne vit pas dans le but de mourir, même si c’est la fin incontournable de l’existence, elle ne doit pas en être le but. En premier lieu un but est un choix personnel, qui dépend donc de chaque individu et qui évolue au cours de notre existence.

Les projets que l’on construit pour nous-mêmes constituent les buts de notre vie parce que nous les avons choisis.

Toute la difficulté de la vie réside donc dans cette ambiguïté permanente entre ce qu’on appelle « but » et ce qu’on appelle « fin ». « Il est de mon avis que c’est le bout (la mort).

» Montaigne marque bien, ici, la nuance qui doit être faite impérativement entre but et fin, en vue d’une vie heureuse.

On ne peut pas considérer la mort comme un but, comme le but de la vie puisqu’elle est commune à tous et surtout elle n’est pas la résultante d’un choix.

Même si le bout de toute vie est la mort, on ne peut pas appeler cela un but dans la mesure où chacun y est condamné. Le but de la vie est donc avant tout de vivre.

Seulement ce que Montaigne déplore c’est que cette vie est souvent gâchée par l’angoisse des hommes à l’idée de leur propre mort.

Comme si toutes leurs actions étaient dirigées par la pensée que la vie s’achevait par la mort.

Ainsi les hommes placent la mort comme l’objet de la vie, se mettant alors à exister juste dans le but de mourir.

La vie doit être elle-même son propre but, et ne doit pas dépendre de la mort. Savoir vivre, sans placer la mort comme l’objet de l’existence est un des aspects de la vie heureuse.

Celui qui ne vit que dans l’unique dessein de mourir ne peut pas être un homme heureux, car sa conscience est prisonnière de l’idée de la mort.

Se détacher de la perspective de la mort fait partie du savoir-vivre, et des règles de conduite indispensables en vue d’une vie heureuse. Non seulement les hommes ont l’obsession de la volonté d’immortalité, mais de surcroît ils associent à la mort toutes sortes de peurs irrationnelles qui la rendent encore plus terrifiante et redoutable.

Alors qu’elle n’est rien, qu’elle n’est ni un mal, ni un bien, l’angoisse des hommes lui confère une dimension surnaturelle, et tout à fait au-delà de la réalité. Non seulement les hommes se laissent envahir par l’idée de la mort mais de plus ils la rendent si insupportable qu’elle peut gâcher une vie entière.

La question se pose donc de savoir si la peur des hommes vient uniquement de la mort. Le pouvoir d’immortalité serait-il un remède au malheur des hommes ? Il semble que si les hommes étaient immortels, ils ne seraient pas plus heureux, pris à l’inverse par l’idée de l’ennui et de la répétition.

Comme si la mort était finalement ce qui donnait de la valeur à toutes les choses de la vie, sans quoi tout deviendrait fade.

La mort est nécessaire au bonheur des hommes, car elle dessine une voie pour chaque homme et permet à chacun de se diriger vers un but, qui doit être la fin de la vie. Conclusion : Blaise Pascal, Pensées : « Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser.

» La seule clef du bonheur est donc l’oubli de la mort, qui est si pesante à l’existence des hommes.. »

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