Aide en Philo

L'opinion a-t-elle nécessairement tort ?

Extrait du document

« AIDE FOURNI PAR L'ELEVE: L'opinion se définit généralement comme un avis, un point de vue.

Lors d'une discussion, on « donne son opinion » ou on échange des opinions avec ses interlocuteurs.

Mais, comme l'expression « point de vue » le montre, l'opinion semble immédiatement relative à chaque individu, à sa manière de « voir les choses ».

C'est qu'à la différence d'un véritable jugement, l'opinion est sans véritable fondement et ne relève pas d'une connaissance rationnelle.

C'est en ce sens que Bachelard, philosophe français du 20ème siècle dans un ouvrage intitulé « La formation de l'esprit scientifique » nous dit que l'opinion s'oppose à la science et qu'elle a toujours tort.

Reportez-vous ici à l'extrait indiqué au bas de cette réponse et étudiez attentivement les arguments de Bachelard.

Il s'attache ainsi à montrer que même si parfois l'opinion semble avoir raison, ceci n'est qu'une apparence, elle a toujours tort parce qu'elle n'est jamais fondée.

Vous pouvez également vous reporter aux analyses de Platon dans la République au Livre 7, dans le passage de l'allégorie de la caverne.

Il s'agit alors de montrer que les prisonniers qui sont dans l'opinion sont persuadés avoir raison parce qu'ils sont prisonniers de leurs sens et de l'apparence.

Il y a une différence entre croire avoir raison et avoir raison.

Pourtant, si on considère que l'opinion a nécessairement tort cela ne pose-t-il pas certains problèmes ? En effet, on ne parle pas simplement de l'opinion dans le domaine de la connaissance, on parle également de l'opinion en politique.

Ainsi, un régime tel que la démocratie va reposer sur l'opinion du peuple.

Dès lors, dire que l'opinion a nécessairement tort, n'est-ce pas être conduit à rejeter toute forme d'avis ? En critiquant l'opinion, Platon ira ainsi jusqu'à rejeter la démocratie parce qu'elle est justement ce régime dans lequel l'opinion et les désirs sont au pouvoir.

Il s'agirait alors de se demander si on ne peut pas distinguer différentes formes d'opinions.

L'opinion n'est-elle pas capable d'une certaine vérité ? Vous pouvez alors vous reporter à la distinction que Platon, dans le Ménon, opère entre opinion droite et connaissance. Par exemple, dans le domaine moral, à défaut de vérités certaines, des intuitions justes relatives au bien ne peuvent-elles pas guider efficacement l'action ? Ne faut-il pas alors distinguer différents domaines et différentes formes d'opinions ? [L'opinion ne réfléchit pas.

Elle n'a qu'un point de vue superficiel sur la réalité.

Elle professe des lieux communs et des préjugés plutôt que des vérités.

Elle est le contraire d'une véritable connaissance fondée en raison.] L'opinion est une connaissance inférieure Platon, dans La République, distingue les différents niveaux de connaissance.

Tout en bas de l'échelle, il y a les simples impressions sensibles.

Ensuite viennent les opinions établies.

Puis la pensée déductive, qui procède par déduction logique.

Enfin, la pensée intuitive, qui permet de contempler directement la vérité. Le refus de l'absolu Comment définir la vérité ? N'est-elle pas profondément relative et subjective ? C'est ce que pensent les adversaires de Socrate, comme les sophistes, qui font remarquer que si l'on considère que le vrai est ce qui correspond à ce que les hommes vivent, force est de constater que la vérité est profondément relative.

Les hommes ayant des sensibilités différentes, ce qui est vrai pour les uns ne l'est pas forcément pour les autres. Il faut donc dans ces conditions non pas parler de la vérité mais des vérités, en laissant celles-ci s'exprimer. La vérité concernant la vérité, c'est qu'il n'existe que des vérités humaines.

La vérité absolue est une dangereuse illusion.

Il n'y a que les hommes et leur diversité. Tout est relatif ? Face au relativisme des sophistes, Platon choisit une autre voie.

Est-ce la bonne méthode, demande-t-il, que de partir du vécu des hommes afin de penser la vérité? Non! homme n'est pas la mesure de toutes choses comme le soutient Protagoras.

L'idée de la relativité humaine de la vérité relève de la flatterie.

Dire que chacun a sa vérité, c'est flatter l'amour-propre de tout un chacun en faisant de celui-ci le détenteur du vrai, du simple fait qu'il est. Savoir, c'est se ressouvenir La vérité, c'est justement que tout n'est pas affaire d'opinion et de vécu personnel; que le vrai n'est pas simplement ce qui est «vrai pour moi» et que si on ne disposait pas de l'idée de l'homme en général, on ne pourrait même pas parler de l'homme en particulier.

Je me connais parce que je me reconnais dans une chose qui est autre que moi et par laquelle, me comparant à elle, j'en viens à pouvoir me penser.

Cette autre chose, c'est l'idée de ce que je devrais être.

Un idéal du parfait présent en nous, nous permettant de progresser et de nous transformer.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles