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L'intérêt peut-il être une valeur morale ?

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« Analyse du sujet: L'avantage personnel et l'attachement (égoïste) à cet avantage peuvent-ils désigner et représenter ce qui donne des normes à la conduite ? Le chemin des valeurs éthiques peut-il passer par ce qui est utile à l'individu ? La notion d'intérêt peut signifier ici intérêt personnel ou intérêt commun ; l'intérêt peut être égoïste ou « généreux ».

Si l'un des deux types d'intérêt devait être une valeur morale, ce serait nécessairement l'intérêt commun puisque celui-ci se soucie de l'autre en tant que personne ou que semblable.

Mais qu'est-ce qu'une valeur morale ? On pourrait la définir ainsi : un principe partagé par les membres d'une même communauté voire par tous les être humains et qui guide leurs actions afin que celles-ci soient bonnes. I) La morale semble devoir être désintéressée. A) La morale doit être désintéressée.

Une action bonne ne peut l'être, semble-t-il que si celui qui l'accomplit le fait non pas dans son intérêt propre.

J'agis moralement en tant que je suis des préceptes valables pour tous et admis comme moraux.

Par exemple, on a du mal à considérer comme moral un chanteur qui participe à une oeuvre caritative tout en se faisant une bonne publicité. B) Pour Kant, une action ne peut être morale que si elle est accomplie par devoir en vue du devoir seul et non en vue d'un intérêt quelconque.

Il ne doit pas y avoir de fin extérieure à l'action morale, or l'intérêt, qu'il soit personnel ou commun en induit nécessairement une.

En agissant par intérêt, l'homme tombe dans l'hétéronomie puisque c'est une fin extérieure qui lui dicte la façon dont il doit agir ; ainsi il n'est plus considéré comme un être moral.

[Kant, Métaphysique des Moeurs.] Selon Kant, la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison.

Dans ce cas la raison exerce une contrainte sur la volonté.

Cette contrainte s'appelle un impératif.

Les impératifs sont de deux sortes : — les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certaines actions considérées non en elles-mêmes mais pour leurs résultats, c'est-à-dire comme des moyens subordonnés à une fin (par exemple, je dois prendre ce médicament pour guérir, si je veux guérir). Les impératifs hypothétiques se rattachent à la prudence et visent le bonheur de l'individu ; — les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pour leurs résultats, mais pour elles-mêmes.

Ils ordonnent sans condition et sont d'une évidence immédiate : dès qu'ils sont aperçus, la volonté sait qu'elle doit s'y soumettre.

En outre, étant indépendants de toute fin, les impératifs catégoriques s'imposeront à n'importe quelle volonté particulière.

Ils se caractérisent donc par leur universalité.

C'est pourquoi il n'y a au fond qu'un seul impératif catégorique d'où tous les impératifs du devoir peuvent être dérivés et que Kant énonce ainsi : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ».

De cette formule, Kant en déduit trois autres : • « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature.

» • « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

» • « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne des fins rendu possible par la liberté de la volonté.

» II) L'intérêt commun peut-il être une valeur morale ? A) Dans la morale chrétienne, par exemple, l'homme doit, pour être bon, aider son prochain.

Cette morale n'est pas égoïste puisque l'autre compte plus que soi-même.

La valeur morale ici est de toujours considérer l'autre et de ne rien faire qui irait contre son intérêt. B) Dans l'utilitarisme, l'intérêt du plus grand nombre est un guide pour l'action.

Une action est morale si et seulement si elle maximise le bien-être de tous les être concernés par cette action.

[Mill, L'utilitarisme.] III) L'intérêt personnel comme valeur morale A) Dans les deux exemples précédents, il semblerait que ce ne soit pas réellement l'intérêt commun qui soit guide de l'action et donc valeur morale.

Celui-ci semble cacher un intérêt égoïste et personnel.

Dans le christianisme le croyant agit tout en considérant l'autre dans le but de s'attirer les faveurs de Dieu.

Dans l'utilitarisme, seules les conséquences permettent de juger de la moralité d'une action.

Or il est possible qu'une action effectuée dans une intention purement égoïste puisse avoir pour conséquence une maximisation du bonheur du plus grand nombre.

Nous en revenons au problème de la moralité ou non du chanteur de notre première partie.. »

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