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L'intérêt peut-il être une valeur morale ?

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« VOCABULAIRE: VALEUR: Du latin valor, « mérite », « qualités ». (1) Propriété de ce qui est jugé désirable ou utile (exemple : la valeur de l'expérience).

(2) En morale, norme ou idéal orientant nos choix et nos actions (exemple : le bien, la justice, l'égalité).

(3) En économie politique, on distingue la valeur d'usage d'un objet, qui est relative au degré d'utilité que chacun lui attribue, et sa valeur d'échange (son prix), qui résulte du rapport de l'offre et de la demande. INTÉRÊT: a) ce qui importe,ce qui est à son avantage, ce qui fixe l'attention.

2) Ce qui est utile à un individu (intérêt personnel) ou à plusieurs (intérêt général). MORAL(E): Moral: 1) qui concerne la morale.

2) qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral. Morale: ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour universellement et inconditionnellement valables. Analyse du sujet: L'avantage personnel et l'attachement (égoïste) à cet avantage peuvent-ils désigner et représenter ce qui donne des normes à la conduite ? Le chemin des valeurs éthiques peut-il passer par ce qui est utile à l'individu ? La notion d'intérêt peut signifier ici intérêt personnel ou intérêt commun ; l'intérêt peut être égoïste ou « généreux ».

Si l'un des deux types d'intérêt devait être une valeur morale, ce serait nécessairement l'intérêt commun puisque celui-ci se soucie de l'autre en tant que personne ou que semblable.

Mais qu'est-ce qu'une valeur morale ? On pourrait la définir ainsi : un principe partagé par les membres d'une même communauté voire par tous les être humains et qui guide leurs actions afin que celles-ci soient bonnes. I) La morale semble devoir être désintéressée. A) La morale doit être désintéressée.

Une action bonne ne peut l'être, semble-t-il que si celui qui l'accomplit le fait non pas dans son intérêt propre.

J'agis moralement en tant que je suis des préceptes valables pour tous et admis comme moraux.

Par exemple, on a du mal à considérer comme moral un chanteur qui participe à une oeuvre caritative tout en se faisant une bonne publicité. B) Pour Kant, une action ne peut être morale que si elle est accomplie par devoir en vue du devoir seul et non en vue d'un intérêt quelconque.

Il ne doit pas y avoir de fin extérieure à l'action morale, or l'intérêt, qu'il soit personnel ou commun en induit nécessairement une.

En agissant par intérêt, l'homme tombe dans l'hétéronomie puisque c'est une fin extérieure qui lui dicte la façon dont il doit agir ; ainsi il n'est plus considéré comme un être moral.

[Kant, Métaphysique des Moeurs.] Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de se déterminer soi-même de par une législation rationnelle.

L'homme est lié à son devoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

Aucun intérêt ne vient le forcer à faire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vient le contraindre. Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre mais hétéronome, c'est-à-dire sous la dépendance d'une loi qui ne procède pas de lui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.

Être libre et moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle. Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principe suprême du devoir est inconditionné et absolu.

La volonté n'y est pas intéressée, et elle n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'il y a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée sur un principe d'autonomie : "L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toute propriété des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de telle sorte que les maximes de notre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir." II) L'intérêt commun peut-il être une valeur morale ? A) Dans la morale chrétienne, par exemple, l'homme doit, pour être bon, aider son prochain.

Cette morale n'est pas égoïste puisque l'autre compte plus que soi-même.

La valeur morale ici est de toujours considérer l'autre et de ne rien faire qui irait contre son intérêt. B) Dans l'utilitarisme, l'intérêt du plus grand nombre est un guide pour l'action.

Une action est morale si et seulement si elle maximise le bien-être de tous les être concernés par cette action.

[Mill, L'utilitarisme.]. »

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