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L'inconscient et ses manifestations

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« • La psychanalyse freudienne accorde une grande importance à l'étude des rêves, des lapsus et des actes manqués, qu'elle considère comme des manifestations travesties de l'inconscient.

• Certains philosophes nient l'existence de l'inconscient.

Alain, par exemple, y voit une dangereuse valorisation de nos pulsions et de nos instincts, tandis que Sartre lui substitue la notion de mauvaise foi. DEVELOPPEMENT + Les lapsus et les actes manqués témoignent d'un désir inconscient Freud qualifie d'inconscient tout processus psychique dont l'existence nous est démontrée par ses manifestations mais dont par ailleurs nous ignorons tout, bien qu'il se déroule en nous. Les lapsus sont des erreurs de langage qui échappent à ceux qui parlent et qui ont un caractère involontaire.

Par exemple, le locuteur dit le contraire de ce qu'il voudrait dire.

Freud cite le cas d'un président qui, dans son discours d'ouverture, dit : « je déclare la séance close.

» Les lapsus ou actes manqués (oubli d'un nom propre, par exemple) sont pour Freud des « actes psychiques complets ».

Ils témoignent d'un désir inconscient et résultent de l'interférence de l'expression de ce désir avec ce qu'on voudrait ou devrait consciemment dire. + Le rêve est la voie royale de l'inconscient Le rêve a le plus souvent un caractère incompréhensible et absurde.

Pour Freud, le rêve est l'expression d'un désir inconscient qui ne peut s'exprimer du fait de la censure qui, bien que relâchée dans le sommeil, continue à s'exercer.

Le désir ne peut donc s'exprimer que d'une façon déguisée en utilisant en particulier un langage symbolique.

Le rêve présente donc un double contenu : un contenu manifeste absurde, incohérent, le rêve tel qu'il apparaît à celui qui en fait le récit ; un contenu latent, c'est-à-dire une organisation de pensées, un discours, exprimant un ou plusieurs désirs, le rêve tel qu'il apparaît une fois déchiffré.

L'investigation psychanalytique permet le passage du contenu manifeste au contenu latent d'un rêve.

Le rêve, dit Freud, est « la voie royale de l'inconscient ». «L'interprétation des rêves est la voie royale de la connaissance de l'inconscient dans la vie psychique.» Freud, Sur le rêve (1900). • L'inconscient freudien n'est pas une forme atténuée de conscience: c'est la région du psychisme humain, chargée de notre libido, c'est-à-dire de l'ensemble de nos désirs sexuels, qui agit sur nos actes et sur nos pensées.

Ainsi, pour Freud, rien de ce que nous disons, faisons ou ressentons n'est jamais dû au hasard, mais est le signe d'un désir inconscient.

D'où les lapsus ou les actes manqués. • Les rêves sont la «voie royale» de la connaissance de l'inconscient.

Partant du principe, établi à travers l'étude de nombreux cas, que «le rêve est l'expression de désirs refoulés», la psychanalyse permet de retrouver quels sont les désirs inconscients à l'ouvre chez les individus.

En les identifiant, elle permet parfois de lever leurs angoisses et de les faire sortir de leurs névroses. « Le rêve suivant qui a d'ailleurs, parmi ses antécédents, un état névrotique, vous intéressera sous plusieurs rapports. Il voyage en chemin de fer.

Le train s ‘arrête en pleine campagne.

Il pense qu'il s'agit d'un accident, qu'il faut songer à se sauver, traverse tous les compartiments du train et tue tous ceux qu'il rencontre : conducteur, mécanicien, etc. A cela se rattache le souvenir d'un récit fait par un ami.

Sur un chemin de fer italien on transportait un fou dans un compartiment réservé, mais par mégarde on avait laissé entrer un voyageur dans le même compartiment.

Le fou tua le voyageur.

Le rêveur s'identifie donc avec le fou et justifie son acte par la représentation obsédante, qui le tourmente de temps à autre, qu'il doit « supprimer tous les témoins ».

mais il trouve ensuite une meilleure motivation qui forme le point de départ du rêve.

Il a revu la veille au théâtre la jeune fille qu'il devait épouser, mais dont il s'était détaché parce qu'elle le rendait jaloux.

Vu l'intensité que peut atteindre chez lui la jalousie, il serait réellement devenu fou s'il avait épousé cette jeune fille.

Cela signifie : il la considère comme si peu sûre qu'il aurait été obligé de tuer tous ceux qu'il aurait trouvés sur son chemin, car il eût été jaloux de tout le monde.

Nous savons déjà que le fait de traverser une série de pièces (ici le compartiment) est le symbole du mariage. A propos de l'arrêt du train en pleine campagne et de la peur d'un accident, il nous raconte qu'un jour où il voyageait réellement en chemin de fer, le train s'était subitement arrêté entre deux stations.

Une jeune dame qui se trouvait à côté de lui déclare qu'il va probablement se produire une collision avec un autre train et que dans ce cas la première précaution à prendre est de lever les jambes en l'air.

Ces « jambes en l'air » ont aussi joué un rôle dans les nombreuses promenades et excursions à la campagne qu'il fit avec la jeune fille au temps heureux de leurs premières amours.

Nouvelle preuve qu'il faudrait qu'il fût fou pour l'épouser à présent.

Et pourtant la connaissance que j'avais de la situation me permet d'affirmer que le désir de commettre cette folie n'en persistait pas moins chez lui.

» FREUD, « Introduction à la psychanalyse » (1917). + Le symptôme névrotique a une signification cachée La névrose se caractérise par des obsessions, des manies, des angoisses qui peuvent perturber le comportement mais qui, à la différence de la psychose, ne détruisent pas la personnalité.

Les symptômes sont souvent des comportements absurdes dont la signification est cachée.

Ainsi, par exemple, Freud raconte le cas d'une jeune fille qui, chaque soir avant de pouvoir dormir, devait accomplir un cérémonial long et compliqué, exigeant en particulier que la porte qui séparait sa chambre de celle de ses parents restât ouverte.

L'analyse a révélé qu'elle avait des désirs incestueux pour son père et que, par ce cérémonial, elle empêchait ses parents d'avoir des relations entre eux.. »

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