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L'imagination peut-elle contribuer au bonheur de l'homme ?

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« [Si l'on définit le bonheur comme un état d'âme qui ne connaît ni souffrance, ni inquiétude, ni frustration, alors on peut dire que l'imagination contribue au bonheur de l'homme en tant qu'elle crée un monde dans lequel l'esprit est heureux.] L'imagination est l'essence même du psychisme humain Le grand analyste de l'imagination, Gaston Bachelard (1884-1962), montre que l'imagination est une puissance qui, plus que toute autre, plus que la puissance de la raison, de la volonté, du désir, «spécifie le psychisme humain».

Elle est, dit-il, «l'expérience même de l'ouverture, l'expérience même de la nouveauté.» (L'Air et les songes).

Grâce à elle, l'esprit s'ouvre sur un monde qui, bien qu'étant nouveau, ne lui est pas étranger.

Au contraire, l'imagination est ce par quoi l'esprit crée un univers qui lui appartient en propre.

Freud, dans une optique très différente, montrera également le primat de l'imagination (principe de plaisir) sur la réalité toujours déjà frustrante (principe de réalité). FREUD: Tout cela invitait à entreprendre, à partir de là, l'analyse de la création littéraire et artistique en général.

On s'aperçut que le royaume de l'imagination [Phantasie] était une « réserve qui avait été ménagée lors du passage, ressenti comme douloureux, du principe de plaisir au principe de réalité, afin de fournir un substitut à des satisfactions pulsionnelles auxquelles on avait dû renoncer dans la vie réelle.

A l'instar du névrosé, l'artiste s'était retiré de la réalité insatisfaisante dans ce monde imaginaire [Phantasiewelt], mais, à la différence du névrosé, il savait trouver le chemin qui permettait d'en sortir et de reprendre pied dans la réalité.

Ses créations, les oeuvres d'art, étaient des satisfactions fantasmatiques de voeux inconscients, tout comme les rêves avec lesquels elles avaient également en commun le caractère de compromis, car elles aussi devaient éviter d'entrer en conflit ouvert avec les puissances du refoulement.

Mais, à la différence des productions du rêve, asociales et narcissiques, elles étaient conçues pour que d'autres hommes y participassent, elles pouvaient susciter et satisfaire chez ceux-ci les mêmes motions de désirs inconscients.

En outre, elles se servaient du plaisir que procure la perception de la beauté formelle comme d'une « prime de séduction L'apport spécifique de la psychanalyse pouvait consister à reconstruire, par recoupement des impressions vécues, des destinées fortuites et des oeuvres de l'artiste, sa constitution et les motions pulsionnelles qui étaient à l'oeuvre en elle, soit ce qu'il y avait en lui d'universellement humain. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Qu'est-ce qui rapproche l'artiste du névrosé ? 2 Qu'est-ce qui, cependant, les distingue ? 3 Comment expliquer que nous puissions être touchés par l'imaginaire particulier à un artiste ? Réponses: 1 - L'artiste comme le névrosé se placent tous deux sur le plan de l'imaginaire et du désir. 2 - Ce qui les distingue, c'est que le névrosé reste en quelque sorte enfermé dans son imaginaire et ses désirs, alors que l'artiste aspire à se réconcilier avec la réalité. 3 - Par le fait que l'artiste, qu'il le veuille ou non, n'exprime pas seulement ses propres désirs personnels et particuliers, mais aussi des aspirations universelles de l'humanité. Imaginer n'est pas fuir la réalité; c'est au contraire le bonheur de la retrouver On croit naïvement que l'imagination est le moyen par lequel on échappe au réel.

Bachelard montre que cette conception n'est pas juste.

Imaginer, c'est bien plus en revenir à la réalité de la vie de l'esprit.

Ce pouvoir de négation que révèle l'imagination est positif.

L'imagination est une puissance majeure pour l'homme.

Comme. »

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