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L'image tue-t-elle l'écrit ?

Extrait du document

« C ette question renvoie à une opinion communément émise et qui repose implicitement sur une critique de l'image.

On considère alors que le développement de l'image comme média, comme moyen de communication conduit à réduire fortement la place de l'écrit.

A insi, les moyens modernes de communication remplaceraient l'écrit.

V ous remarquerez qu'il ne s'agit pas alors seulement de la civilisation de l'image et qu'on a pu tenir le même discours avec le développement du téléphone par exemple.

Il faut alors s'interroger sur la légitimité d'une telle critique.

Traditionnellement on oppose l'écrit à la parole comme étant deux moyens de communication.

Ici, c'est à l'image qu'il s'agit de l'opposer.

Il faut alors préciser ce qu'on entend par civilisation de l'image. V ous pouvez penser ici à la télévision, mais aussi aux nouvelles technologies.

V ous remarquerez alors que les nouvelles technologies conduisent généralement à écrire.

C'est alors le statut du média qu'il faut interroger en montrant qu'il ne se substitue pas nécessairement à l'écriture, bien au contraire, il la suppose aussi.

L'image comme trace ne semble pas pouvoir vraiment se substituer à l'écriture au sens où la forme et la précision sont différentes.

V ous pouvez donc mener votre interrogation autour de la notion de trace en montrant en quoi il s'agit de deux traces fondamentalement différentes.

V ous pouvez par exemple, penser à l'analyse que Hegel produit autour de la question du mot dans le langage en vous reportant à l'extrait présent sous la rubrique " Textes et citations ".

Il s'attache à montrer ainsi que le mot donne la précision du concept que l'image n'a pas puisqu'elle est toujours imprécise et particulière.

Ensuite, vous pouvez noter en quoi le langage gagne à passer de l'oral à l'écrit.

Notez alors que la question contient la possibilité d'une vision catastrophiste des choses et de l'avenir et que la philosophie n'est pas là non plus pour faire des prédictions mais qu'elle peut, en l'occurrence ici, s'attacher à montrer en quoi toute approche catastrophiste a tendance à reposer sur des craintes qui ne sont pas toujours, voire pas souvent, fondées. [Les outils multimédias tendent à faire disparaître l'écrit.

L'informatique tend à remplacer le livre.] L'image est partout, l'image nulle part On identifie une entreprise, un produit à son logotype.

La publicité frappe l'imagination et la mémoire au moyen d'images, et de moins en moins au moyen de slogans fondés sur des rimes et des jeux de mots.

Les journaux télévisés bénéficient d'une audience incomparablement supérieure à celle des quotidiens de la presse écrite.

L'homme moderne est modelé par l'image. La communication de masse assure le règne de l'image L'avantage de l'image sur l'écrit est qu'elle est accessible à tous.

Un illettré peut lire une enseigne représentant une clé.

Il ne peut pas lire le mot «serrurier».

L'écrit fait appel à des opérations mentales très complexes.

Il sélectionne de ce fait ceux auxquels il s'adresse.

L'image est plus efficace dans la mesure où tout le monde peut en saisir le sens. L'informatique menace l'écrit Le multimédia, qui associe le texte à l'image et au son, tend à remplacer le livre traditionnel.

Le bilan d'une entreprise, une étude de marché ne se font plus sous une forme écrite.

L'ordinateur permet de concevoir des schémas qui remplacent le texte explicatif.

La culture informatique n'est pas scripturale.

Elle réduit l'écrit au profit de l'image. [L'écrit est plus riche en informations que l'image.

L'image peut servir l'écriture, mais non la remplacer.

L'image peut être un support pour l'écrit mais ne peut pas le remplacer.

En effet, les informations qu'elle véhicule n'ont pas la rigueur et la richesse de celles qui circulent au moyen de l'écriture.] L'image est primitive Bien avant d'inventer l'écriture, les hommes connaissaient l'image.

S'ils ont éprouvé la nécessité de trouver un moyen de communication et de mémorisation plus efficace que n'est le dessin, c'est bien parce que l'image ne véhicule que des informations élémentaires, manquant de précision.

Limage de l'amour (un homme et une femme enlacés) ne dit rien de la complexité du sentiment amoureux. L'image est un support, non un substitut Le livre d'art est un exemple particulièrement marquant.

Les techniques actuelles de reproduction permettent d'éditer des livres sur la peinture d'une grande qualité.

Le texte, expliquant le style d'un peintre, est accompagné de toiles.

Ces dernières permettent de saisir ce qui échappe en partie à l'écrit.

A ussi précis soit-il, il ne peut pas remplacer l'oeil qui voit et ressent. L'image favorise l'esprit Mc Luhan, réfléchissant sur le rôle de la télévision, insiste sur la participation du public.

Les émissions littéraires, par exemple, permettent de faire comprendre le processus de création littéraire.

Le poète n'existe pas seulement au travers de ses poèmes, mais en images.

On le voit vivre, commenter ses oeuvres, douter et s'exalter. C 'est à juste titre que l'on s'inquiète du rôle de plus en plus important (pour ne pas dire écrasant...) que joue l'image au sein des sociétés modernes.

Élèves, lycéens, étudiants ont de plus en plus de mal à maîtriser l'expression écrite.

Or, la conquête de l'écriture est une des plus importantes conquêtes de l'histoire de la civilisation.

S'agit-il d'une dramatique régression? Il est trop tôt pour le dire.

La suprématie de l'image ne date que de quelques décennies. En revanche, ce que l'on peut dire dès maintenant, c'est qu'un bon usage des nouvelles techniques de l'image (vidéo, informatique...) peut utilement servir l'écriture.

Le problème est que ce bon usage est limité par la contrainte économique qu'impose la quête du plus grand profit.

L'image se vendant mieux que l'écrit, elle emporte, pour l'instant tout du moins, la victoire.. »

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