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l'idée d'une quelconque hiérarchie entre les hommes est-elle acceptable ?

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« Analyse du sujet : Homme : « Homme » est le nom commun qu'on donne à l'homo sapiens.

Ce dernier est un mammifère appartenant à l'ordre des primates.

Il est doué d'intelligence et d'un langage articulé.

Il se caractérise également par un cerveau volumineux et capable d'abstraction, ainsi que par des mains préhensibles et la station verticale.

« Sapiens » est un adjectif latin qui signifie « intelligent », « sage », « raisonnable », ou encore « prudent ».

Le trait saillant qui définit l'homme semble donc être le fait qu'il serait un être vivant doué de raison.

Cette hypothèse résulte d'une longue tradition philosophique qui a construit le concept d'humanité en opposition à celui d'animalité.

Ainsi, on a tendance à considérer que l'homme se distinguerait du reste des créatures vivantes parce qu'il serait capable de pensée, de conscience de langage et de liberté, alors que les animaux n'en auraient pas la capacité.

Cela confèrerait à l'homme une dignité particulière : seul d'entre les créatures à posséder la raison, il serait également le seul à pouvoir se représenter une fin, et à ce titre, il serait en lui-même une fin, c'est-à-dire une personne que l'on devrait respecter, et non pas une simple chose dont on pourrait disposer. Hiérarchie : Système de classement permettant d'ordonner les individus selon leurs fonctions, leurs dignités ou leurs pouvoirs.

Cet ordonnancement reconnaît entre les membres du groupe social considéré un certain rapport de subordination et d'importances respectives.

Le système hiérarchique reconnaît en son sein différents rangs qu'on considère comme étant plus ou moins élevé.

Le fait d'être placé sur un rang supérieur permettant de disposer d'une sorte de préséance sur les rangs inférieurs.

Le terme vient du grec hieros, sacré, et arkhein, commander.

Son origine laisse donc entendre qu'il s'agit initialement d'un système favorisant un commandement sans discussion, comme s'il était issu de l'ordre divin et ne faisait que le suivre.

La question se pose toutefois de savoir ce qui justifie qu'un individu dispose de privilèges sur un autre, au nom de quoi et dans quel but ? Problématisation : Peut-être l'idée d'une hiérarchie entre les hommes est-elle inacceptable, toutefois, force nous est de reconnaître qu'elle est quotidiennement acceptée.

Nous savons en effet que tous les jours, il existe un peu partout des hommes qui commandent à d'autres, que ce soit de manière explicite ou tacite.

Au nom de quoi le font-ils ? Cela doit-il être remis en cause ? Voilà les questions auxquelles il nous faudra répondre au cours de la dissertation. Proposition de plan : 1.

Le point de vue de l'inégalité naturelle. a) Pour certains auteurs classiques, l'idée qu'une hiérarchie entre les hommes existe est non seulement recevable, mais qui plus est, tout à fait naturelle.

Ainsi Aristote défend-il l'idée selon laquelle il y aurait des êtres humains qui seraient par nature des hommes libres, et d'autres qui seraient, toujours par nature, des esclaves. b) Aristote écrit qu'est « esclave par nature celui qui (…) n'a la raison en partage que dans la mesure où il la perçoit chez les autres mais ne la possède pas lui-même ».

Il ajoute à cela que « la nature veut marquer dans les corps la différence entre hommes libres et esclaves : ceux des seconds sont robustes, aptes aux travaux indispensables, ceux des premiers sont droits et inaptes à de telles besognes, mais adaptés à la vie politique (…).

Que donc par nature les uns soient libres et les autres esclaves, c'est manifeste, et pour ceux-ci la condition d'esclave est avantageuse et juste.

» (citations tirées des Politiques, I, 5, 1254-b) c) Selon Aristote, il est donc tout à fait normal qu'il existe une hiérarchie entre les hommes, puisque l'ordre de la nature est fait ainsi.

Ce n'est que suivre l'ordre de la nature que d'inscrire cette hiérarchie dans le monde politique.

Or, comme vivre en harmonie avec la nature - c'est-à-dire effectuer la fonction pour laquelle la nature nous a créé -, c'est accomplir sa vie dans la vertu et donc trouver le bonheur, respecter cette hiérarchie assurera le bonheur pour tout un chacun.

En effet, si les esclaves n'ont pas assez de raison pour commander, cela les rendrait malheureux que de commander, et si les hommes libres n'ont pas assez de force pour les travaux difficiles, ce serait les rendre malheureux que les astreindre à de telles besognes.

Mieux vaut donc que chacun occupe la fonction que la nature lui a donné : aux hommes libres celle de commander, et aux esclaves celle d'obéir. Transition : Ce point de vue n'est défendable qu'à partir du moment où l'on considère que la nature a voulu que les choses soient ainsi.

Mais un tel postulat ne pose-t-il pas problème ? 2.

L'égalité entre les hommes. a) L'hypothèse aristotélicienne semble en effet soulever plus de questions qu'elle n'en résout, car les faits - ces mêmes faits dont elle prétend pourtant tirer sa légitimité - la contredisent.

Aristote lui-même s'étonne que « des esclaves ont des corps d'hommes libres, et des hommes libres des âmes d'esclaves » (Politiques, I, 5, 1254-b) sans en tirer les conséquences.

En fait, il semblerait qu'Aristote ait tellement voulu voir des esclaves qu'il ait réussi à en voir là où il n'y en avait pas. b) Contre cet argument aristotélicien, nous pouvons retenir le point de vue de Kant.

Ce dernier affirme que tout. »

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