Liberté et société ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
LIBERTÉ:
Ce mot, en philosophie a trois sens :
1° Libre arbitre.
Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun
d'eux.
2° Liberté de spontanéité.
S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans
être contraint par une force extérieure.
3° Liberté du sage.
État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison.
Contre le sens commun, qui définit la liberté par la possibilité de l'assouvissement des désirs, Kant montre qu'il
n'y a de liberté que dans l'autonomie, c'est-à-dire l'obéissance à la loi morale, qui, issue de la raison, assure
notre indépendance à l'égard de tout motif extérieur et pathologique.
La liberté est alors non pas tant un fait qu'une exigence dont l'homme doit se montrer digne.
Société : association d'individus qui constitue le milieu où chacun s'intègre.
Toute espèce vivante est plus
ou moins sociale ; mais tandis que les sociétés animales sont naturelles et gouvernées par l'instinct, les
sociétés humaines, organisées selon des institutions mobiles, véhiculent une culture.
La question de la liberté se pose à l'homme parce qu'il vit en société.
« Ma liberté s'arrête où commence
celle des autres » : cette formule, pour séduisante qu'elle soit, pose le problème de la coexistence des libertés,
plus qu'elle ne le résout.
Car où commence la liberté des uns et où finit celle des autres ? Qui peut poser la
frontière entre ma liberté et celle d'autrui ? Si tous les hommes naissent libres et égaux en droits, s'il n'y a, par
nature, ni maîtres ni esclaves, comment protéger la liberté des uns sans restreindre celles des autres ? C'est à
cette question que Rousseau s'efforcera de répondre dans le Contrat social.
« Trouver une forme d'association
qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle
chacun, s'unissant à tous, n'obéit pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant » (Du contrat
social, Livre I, ch.
8), telle est la formulation du problème qui trouve sa solution dans le contrat social, par
lequel chacun accepte librement de se soumettre à la volonté générale.
La liberté est alors obéissance à la loi
qu'on s'est donnée, elle est autonomie (du grec autos, lui-même et nomos, loi).
Toutefois, deux remarques s'imposent ici.
Premièrement, si tes hommes faisaient toujours ce qu'ils doivent faire, il n'y aurait pas besoin de lois.
La loi
contient donc en elle-même la possibilité de sa transgression et nécessite le recours à la force.
Envisageant le
cas où un citoyen refuserait l'obéissance et où, par conséquent, il y serait contraint, Rousseau écrit, dans une
formule paradoxale, qu'« on le forcera à être libre » ? Ce qui signifie, au fond, que si la contrainte extérieure
est légitime, elle n'est pas supprimée pour autant.
C'est ce qui différencie d'ailleurs le domaine du droit du
domaine de la morale : l'obligation juridique renvoie à une contrainte externe, l'obligation morale - ou le devoir à une contrainte interne.
La loi et la sanction qui l'accompagne sont bien la condition de la liberté, mais ne se
confondent pas avec elle ? Deuxièmement, s'il est légitime que la société légifère et règle les libertés, qu'en
est-il des limites de son action : jusqu'où le corps social peut-il prétendre exercer un contrôle sur la liberté des
individus? Est-il légitime, par exemple, d'interdire la consommation de produits toxiques, si elle ne nuit pas à
autrui ? La liberté, définie de façon positive cette fois, n'est-elle pas le pouvoir de faire ce qu'on veut, dans les
limites de ce que la loi autorise ? Décider librement de la conduite de sa vie est une exigence qui, pour récente
qu'elle soit - du moins dans sa formulation -, est fondamentale.
C'est par elle que l'existence humaine trouve
son sens et sa dignité.
On le forcera d'être libre (Rousseau).
On trouve cette formule énigmatique au septième chapitre du premier
livre du « Contrat social ».
Rousseau affirme que celui qui refuse d'obéir
aux lois peut y être contraint par le corps social, mais il ajoute que
cette contrainte sert en fait la liberté de celui qui y est soumis.
Ce
paradoxe met en évidence la tension qui existe entre notre existence
d'individu et notre existence de citoyen, et interroge sur la conciliation
de l'obéissance civique avec la liberté.
Rousseau partage avec les partisans du droit naturel l'idée que l'être
humain est naturellement libre et autonome, chacun d'entre nous a
naturellement le droit de décider de ses propres actions, dans son
propre intérêt.
Or, l'intégration à un Etat nécessite une organisation
sociale, des lois, un pouvoir commun.
Le problème central qu'examine le
« Contrat social » est de savoir ce qu'est une loi légitime, ou encore de
déterminer à quoi chacun de nous s'engage en vivant sous un pouvoir
commun.
Qu'est-ce que je donne de mon pouvoir de me diriger moimême ? à qui ? en l'échange de quoi ? Ou encore, dans quel but
véritable les hommes décident-ils de s'associer, de se donner des lois
communes ?.
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