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La société impose-t-elle nécessairement des contraintes a la liberté ?

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« Introduction : Bien définir les termes du sujet : - « La société » : la société désigne en général un ensemble d'individus organisés collectivement et unis par des rapports déterminés.

Mais ici, il faut prendre le terme en son sens strict, la société se caractérise par des institutions codifiées qui maintiennent à travers le temps leur cohérence.

Il y a une rationalisation des rapports entre les individus, de telle manière qu'ensemble ils forment un tout, et non pas une simple collection d'atomes juxtaposés.

L'organisation en société se caractérise donc par une vie en commun qui obéit à certaines règles. - « Contraintes » : c'est ce qui gêne, empêche, ou limite une action ou l'expression d'un état, ici la liberté. - « Imposer nécessairement » : C'est donner ou présenter quelque chose comme indispensable, c'est obliger sans qu'il soit possible de faire autrement ou d'y échapper. - « La liberté » : le plus généralement, elle consiste dans le fait de pouvoir sans contraintes, de juger et agir en pleine conscience.

C'est le pouvoir de se déterminer rationnellement sans y être contraint par une force extérieure. Construction de la problématique : Le fait de vivre en société, c'est-à-dire ensemble en suivant des règles, semble contradictoire avec la liberté.

En effet, si on considère que cette consiste dans le fait de pouvoir agir sans aucune contrainte, alors il semble que le simple fait de vivre avec autrui selon des règles entrave cette liberté.

Le sujet semble cependant remettre en cause ce premier point de vue, comme si finalement il était possible de vivre libre en société. è Se pose donc la question de savoir si en effet le fait de vivre ensemble et selon des règles nuit réellement à la liberté.

Si ce n'est pas le cas, quelle nouveau genre de liberté l'homme éprouve t-il en société ? Plan : I/ La vie en société facilite et perfectionne la liberté : Considérer que la vie en société porte atteinte à la liberté, c'est partir du principe que l'homme ne peut être libre que lorsqu'il est seul, et qu'il n'est donc pas fait pour vivre en communauté.

Mais ce n'est pas forcément le cas, et il est possible de penser l'homme comme étant avant tout un être sociable. ● C'est ce que fait Aristote dans La Politique.

Selon lui, la vie en société ne peut pas porter à atteinte à la liberté de l'homme parce que cela ne modifie pas sa nature.

En effet, l'homme est un "animal politique" qui ne peut s'accomplir en tant que tel que s'il vie en communauté.

Codifier les rapports entre les individus et organiser la vie par des institutions ne gêne donc pas la liberté des hommes, parce que ces lois existent avant l'établissement de la société.

Cette dernière ne fait qu'actualiser quelque chose qui existe déjà pour le mener à son plus grand degré de perfection. ● C'est bien un plus degré de perfection – qui touche aussi la liberté - qui est permis par la vie en société, puisque cette dernière permet aux hommes de se débarrasser des besoins vitaux de la sphère privée.

L'homme peut ainsi appartenir à la sphère publique, celle de la politique et de la liberté par excellence, puisque l'homme participe à la vie de la cité.

(pour + de précision, voir La condition de l'homme moderne, Arendt) è La vie en société ne porte donc pas atteinte à la liberté, puisqu'elle fait partie de la nature de l'homme. Bien au contraire, sa codification permet à l'homme de s'affranchir de la sphère privée pour entrer dans la sphère de la politique où il peut ainsi déployer toute sa liberté. II/ La vie en société se caractérise avant tout par la contrainte : Nous ne pouvons pas nous empêcher de ressentir les règles comme étant des contraintes, et de ce fait, nous considérons que la vie en société – qui rend ces contraintes nécessaires - porte atteinte à la liberté.

Cela revient à partir du principe que l'homme ne peut être libre que lorsqu'il est seul, et qu'il n'est donc pas fait pour vivre en communauté. ● C'est ce qui apparaît dans la pensée de Hobbes.

Pour les penseurs du contrat social, l'homme n'est pas à l'état de nature un être sociable, bien au contraire.

Il est avant tout indépendant, libre, autonome, il se suffit à luimême et n'a as besoin des autres pour survivre.

Dans ce cas, l'être ensemble n'est pas un état naturel, et il faut donc le créer de toute pièce, puisque le modèle n'existe pas dans la nature.

C'est ainsi le pouvoir politique qui va organiser la société.

Les hommes n'ayant pas l'habitude de ce mode de vie, il faut des lois pour les forcer à agir contre leur nature.

C'est ainsi que la vie en société apparaît bien comme une atteinte à la liberté. ● Pour que la vie en société soit possible il faut donc des lois, et pour que ces lois soient respectées, il faut un pouvoir qui oblige les hommes à s'y soumettre.

Le pouvoir politique apparaît ainsi comme un pouvoir de domination qui ne prend pas en compte la nature de l'homme, et qui détruit ainsi sa liberté. ● La vie en société apparaît donc comme une dégénérescence de l'état de nature, une modification de l'être de l'homme.

Ce dernier était libre, et étant forcé à vivre en société, il a dû respecter certaines lois et conventions qui lui ont fait perdre sa liberté.

La société doit donc imposer des limites à la liberté naturelle pour que soir possible une vie en commun qui soit viable. III/ La vie en société actualise la liberté de l'homme, lui fait connaître une liberté vraie : Mais cette liberté dont il est question chez Hobbes n'est pas viable, autrement dit, elle se détruit toute seule, elle est contradictoire.

En effet, en me donnant tous les droits pour affirmer ma nature, je nie par là même d'autres droits.

Les droits se niant entre eux, deviennent contradictoires.

Il faut donc trouver une autre sorte de. »

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